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Journaliste depuis 30 ans, à la fois spécialiste des pays en proie à des conflits et des questions d'écologie,de protection de la nature et de société; derniers livres publiés: Guerres et environnement (Delachaux et Niestlé), L'horreur écologique (Delachaux et Niestlé), "La Grande Surveillance" (Le Seuil),une enquête sur tous les fichages (vidéo, internet, cartes bancaires,cartes médicales, telephone, etc). Et enfin "Enquête sur la biodiversité" (ed Scrinéo, coll Carnets de l'info). Aprés 20 ans au Journal du Dimanche, collabore désormais à l'hebdomadaire Politis et à Médiapart.

mercredi 28 février 2007

Airbus, les candidats et l'écologie

28 février

+ A propos d’Airbus et du catastrophique licenciement de 10 000 salariés européens (peu importe le pays où ils seront des chômeurs ou des pré-retraités pesant non plus sur le budget des entreprises mais sur celui des Etats), il est une vérité sur laquelle aucun politique, aucune industriel et aucun syndicaliste ne veut faire allusion : comment peut-on accepter, comment peut-on ne pas dénoncer le fantastique gaspillage énergétique que représente un choix politico-industriel qui prétend fabriquer une ou plusieurs parties d’un avion dans un pays avant de l’expédier dans un autre ? Quinze sites différents! Sidérant ! Sans oublier que pour faire passer la fameuse carlingue du A 380 à travers le Sud-Ouest, il a fallu construire une route spéciale et abattre des milliers d’arbres ! Tous les candidats font semblant d’oublier cet aspect de la construction de ce nouvel avion qui finira par être aussi ruineux et écologiquement désastreux que le défunt concorde. Comme le sont les voitures dont on usine les pièces dans un pays avant de transporter les pièces et les moteurs dans un autre, pour les assembler.

mardi 27 février 2007

Bayrou, Sarkozy mauvais écologistes

27 février

+ Il parait que les Français sont de plus en plus sensibles aux questions environnementales. Alors, pourquoi, sur TF1, lundi soir les cent « représentants » des Français n’ont-ils pas posé une seule question sur les l’écologie, la nature, l’environnement à François Bayrou? Ce qui a permis à lou Ravi du Béarn, de n’en point parler. C’est sans doute mieux pour lui car au classement des programmes écologiques (basé sur 24 questions) des candidats publié hier par « L’Alliance pour la planète » (70 associations), Bayrou n’a recueilli que 9/20, juste devant Nicolas Sarkozy (8,5/20). Tous deux loin derrière Ségolène Royal (13/20) et Dominique Voynet (16,5/20). Curieusement cette notation a « oublié » José Bové.

dimanche 25 février 2007

Biocarburant, USA, salon de l'agriculture

25 février

+ Alors que la plupart de nos présidentiables jouent les faiseurs de rêve avec le « bio »carburant qu’ils vont encore vanter dans quelques jours en visitant dans les sens du poil les agroculteurs, la polémique sur l’éthanol s’amplifie aux Etats-Unis. Au moment où le président Bus et les Démocrates croyaient avoir trouvé un terrain d’entente avec cette potion magique pour résoudre les problèmes énergétiques, les problèmes environnementaux et leurs problèmes politiques, un nombre grandissant de journaux et d’associations de citoyens expliquent que l’idée est stupide, que même subventionnée elle coûtera plus cher, en dollars et en carburant, que la production d’essence. On attend que les politiques français se rendent compte, eux aussi, que ce n’est pas une bonne idée et qu’il faudrait aussi qu’ils cessent d’appeler le jus de betteraves ou de colza « bio »carburant, un produit qui n’a rien de bio…

+ A propos du salon de l’agriculture qui s’ouvre la semaine prochaine, un concours est ouvert pour savoir d’abord quel candidat osera ne pas aller s’agenouiller devant les agro-pollueurs et ensuite lequel ou laquelle sera assez courageux pour leur demander de passer à une autre agriculture et de faire de la place (du point de vue des subventions…) à l’agriculture biologique. Les paris sont ouverts…

samedi 24 février 2007

BLOIS, MER et GIEN

24 février

+ Tandis que les candidats s’efforcent de défendre des grands principes, le maire de Romorantin et celui de Mer (Loir et Cher), s’écharpent dans la presse et la télé régionales parce qu’ils veulent tous les deux construire un « grand centre commercial pour créer des emplois ». Ni l’un ni l’autre ne songent qu’ils vont organiser un massacre paysager de plus et priver d’emplois de nombreux petits commerçants de centre ville, priver les personnes âgées de courses faites à pied. Preuve, s’il en fallait une que nos élus locaux, ne se soucient guère de leur environnement et des habitants ordinaires. Un autre, aussi stupide, à Gien, Loiret, a si bien favorisé les nouvelles « grandes surfaces » que dans son centre d’une ville de 17 000 habitants, il n’y a plus qu’un seul épicier en centre ville.

+ Week end de rêve pour les embouteillages et la neige artificielle. L’homme est décidément la plus belle conquête de la voiture et il est bien peu de candidats pour s’en indigner.

jeudi 22 février 2007

EDF, BARRAGES... ET NUCLEAIRE

22 février

+ Bizarre... vous avez dit bizarre ? EDF laisse fuiter un rapport "alarmant" sur les barrages qui pourraient fuire ou se rompre. Et dément mollement la "gravité" de la situation. Comme si l'on voulait forcer la main aux candidats à la présidentielle et préparer l'opinion publique à une alternative simple: "ou bien vous continuez à prendre des risques devant nos barrages ou bien nous construisons de nouveaux réacteur nucléaires pour fournir tout l'electricité qui va donc, cqfd, vous manquer..." De la belle communication de crise...

Voynet courageuse sur la chasse


22 février


Voici enfin un texte courageux et clair dans la molle mode de l'environnement en campagne électorale. Même si, comme dit hier, la chasse n'est pas "le" probléme de l'humanité.

Extraits de l’intervention de Dominique Voynet au forum de la fédération nationale des chasseurs - 20 février 2007


Je ne suis pas venue faire la danse du ventre devant vous. D'autres candidats s'y hasarderont sans doute, faisant mine de croire qu'un citoyen détermine son vote en fonction d'un intérêt particulier, objet de sa passion. Je ne suis pas venue non plus régler des comptes. Ceux de l'époque précédente ne seront sans doute jamais soldés. Il y a ici beaucoup de gens qui n'étaient pas encore en responsabilités et qui ne se retrouvent pas dans les croisades menées alors. Et d'autres qui l'étaient, mais qui peinent sans doute aujourd'hui à assumer l'image de ces manifestations au cours desquelles certains ont trouvé drôle de promener des poupées gonflables à mon effigie, proférer des menaces de mort, affirmer que la chasse à la Voynet est ouverte tous les jours de l'année... Quand je repense à cette époque aux efforts qu'il a fallu déployer pour faire retirer l'ortolan de la liste des espèces chassables, on m'a dit à l'époque qu'il s'agissait de tuer une deuxième fois François Mitterrand. Quand je pense au temps passé par les parlementaires, tellement plus de temps, pour examiner des lois sur la chasse en 94, en 98, en 99, en 2000, en 2003, en 2005, tellement plus souvent, tellement plus longtemps que sur les questions de défense ou d'éducation.

Je veux d'abord pour dire que pendant ces quatre années au cours desquelles j'ai appris à bien vous connaître, au moins autant que vous, vous me connaissez, j'ai eu le sentiment que toute avancée, tout effort pour vous comprendre, était systématiquement interprété comme une marque de faiblesse incitant à en abuser, à demander plus encore. J'ai eu le sentiment que toute remise en cause de certaines pratiques et de certains modes d'organisation de la chasse conduisait à vous classer comme anti-chasse. Et ça a mis en difficulté des mesures qui n'avaient pas d'autre objets que de renforcer la sécurité, d'arbitrer des conflits d'usage, de tenir compte des données scientifiques pour fixer les dates de chasse. Je voulais aussi vous dire ma conviction que les discussions qui se sont engagées à plusieurs reprises, entre chasseurs et écologistes, ont systématiquement tourné court face à l'arrogance de certains, revendiquant le titre de « premiers écologistes de France », insultant ceux qui faisaient des pas en avant d'un côté ou de l'autre, empêchant des réunions de se tenir.

Je n'ai rien oublié de ce qui s'est passé à Montargis, à Dunkerque, dans l'Ariège, à Arles... Je n'ai pas oublié les violences physiques dont ont été victimes certains de mes camarades, certains de mes amis ! Ces hauts faits ont nourri la mythologie de CPNT, ils n'ont rien réglé des problèmes de la chasse !

Alors j'en viens quand même à mes propositions puisque, ne vous en déplaise, je ne me considère pas comme hostile à la chasse. C'est une activité qui est pratiquée par au plus 1,3 million de nos concitoyens. Vous le savez, un chasseur qui valide son permis pour deux ou trois départements est comptabilisé comme deux ou trois chasseurs, donc c'est difficile de savoir exactement combien vous êtes. Huées. C'est la règle ! J'allais dire que certains d'entre eux que je n'ai pas comptés non plus sont membres des Verts et d'associations de protection de la nature. (….) Certains récusent par ailleurs la chasse pour des raisons éthiques, la légitimité de leur préoccupation n'est elle non plus ni plus grande, ni plus petite que celle des chasseurs.

La chasse a un rôle économique dans certaines régions, elle est présentée par certains comme une facette de l'écotourisme. Ceci étant, il faut bien convenir que la présentation de la chasse comme un acte naturel de prédation sur un gibier sauvage correspond de moins en moins souvent à la réalité pour certaines espèces de petit gibier : le faisan, la perdrix, le canard colvert, dont l'essentiel du tableau de chasse provient de lâchers d'animaux d'élevage (…)

La chasse n'est acceptable qu'à trois conditions essentielles : elle ne doit pas mettre en danger les populations animales, gibier ou non ; elle doit rester compatible avec les autres usages des milieux naturels ; elle doit être respectueuse des lois et règlements, européens et nationaux.

Je regrette personnellement que les chasseurs, en tant que collectif, en tant que lobby, fassent si peu pour la conservation de la nature. Huées. Ça n'enlève rien au mérite de tous ceux, isolément ou dans des ACA, qui replantent des haies, qui entretiennent des sentes, ou des cultures à gibier. (…)Mais on doit prendre en compte le fait que pour ce qui concerne l'élaboration et la conduite des différentes réformes de la politique agricole commune, qui auraient permis de prendre en compte les données de l'environnement, notamment la qualité des milieux permettant le maintien d'une diversité biologique, intéressant aussi bien les chasseurs que des protecteurs de la nature, on n'a peu vu la Fédération nationale des chasseurs se mobiliser et intervenir auprès de divers responsables politiques (…)

Je regrette, personnellement, que les chasseurs cautionnent des violations flagrantes de la législation : chasse à l'ortolan, chasse aux pigeons au col de l'Escrinet en mars. Je regrette personnellement que tant d'entre vous restent incapables au-delà de la condamnation formelle d'actes de violence d'y mettre un terme concrètement. Je pense à l'agression physique qui a été perpétrée contre des militants de la Ligue de protection des oiseaux dans l'estuaire de la Seine à la fin de l'année 2005. Je pense au massacre d'oiseaux protégés et à l'incendie de huttes à l'étang de la Brière. J'ajouterai également que la chasse ne doit pas être un privilège réservé aux plus fortunés, comme cela a tendance à être le cas actuellement dans certaines régions avec, en plus des taxes et des cotisations, le prix de location d'un territoire de chasse ou d'une hutte de chasse (...)

Je suis pour un renforcement de la police de la nature, qui ne doit pas être spécialisée sur la chasse ou la pêche, mais sur toutes les atteintes à la nature. Police indépendante des utilisateurs, particulièrement de ceux et celles qu'elle a en charge de contrôler. La politique de la chasse doit rester sous la tutelle du ministère de la protection de la nature et de l'environnement, la chasse ne pouvant continuer à exister sans des milieux naturels en bon état de conservation. C'est aussi l'intérêt des chasseurs (…) Je constate que les relations entre les chasseurs et les protecteurs de l'environnement ont toujours été difficiles, que les relations entre les chasseurs et les ministres en charge de la protection de la nature et de l'environnement l'ont été aussi. Surtout s'ils étaient de sexe féminin. Il est frappant de constater que dans les ouvrages qu'ils ont rédigé après leur passage au ministère, monsieur Poujade, madame Bouchardeau, madame Lepage, madame Bachelot... ont fait état de pressions politiques extravagantes liées à la chasse. Je constate pour ma part avoir dû consacrer à ce sujet un temps et une énergie disproportionnés par rapport à d'autres enjeux de notre société.

Vous me permettrez pour conclure de faire état de deux remarques. La première concerne l'organisation de la chasse. Je regrette que dans le gouvernement au sein duquel j'ai été ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement nous n'ayons pas su tenir compte des recommandations de la Cour des comptes en l'an 2000. L'organisation actuelle de la chasse est calée sur un système mis en place en 1941 : une fédération par département, obligation d'adhésion et de cotisation à cette seule fédération, ce qui est exorbitant par rapport au statut général des associations établi sur le principe de libre adhésion. La Cour des comptes précisait en mars 2000 que l'État devait choisir entre une organisation de la chasse fondée sur la libre adhésion et la libre cotisation, comme c'était le cas avant 1941, ou sur le maintien du système actuel mais un contrôle strict de l'utilisation des fonds récoltés pour éviter les dérives constatées. Le gouvernement auquel j'ai appartenu a choisi de maintenir le statu quo, aujourd'hui, je le regrette.

J'ai également un autre regret. Que vous ayiez choisi de revenir au vote censitaire concernant l'élection des responsables de la chasse. Je ne comprends toujours pas que vous vous soyez sentis à ce point menacés par l'expression démocratique du chasseur que vous prétendez représenter alors que cette prudence, cette méfiance, tranche curieusement avec la confiance manifestée à l'égard de lobbyistes rémunérés tour à tour par diverses forces politiques et constamment par vous. ''Huées.'' (…)

Un autre regret : que l'espace de dialogue que nous avions essayé de créer à l'occasion des discussions préalables au vote de la loi chasse de '98 n'ait pas été exploité. C'est ce qu'avait fait dans un contexte différent Michel D'Ornano en 79-80. L'essai de 98 n'a pas été concluant, non pas du fait des associations de protection de la nature, mais du fait de certaines organisations cynégétiques – pas toutes ! certains souhaitaient sérieusement ce dialogue. Beaucoup sont venus dans mon bureau m'expliquer que c'était de la faute des autres s'il n'avait pas pu avoir lieu, beaucoup m'ont expliqué que si on changeait les responsables de la chasse, ça pourrait se passer autrement.

Je constate qu'il s'est dit beaucoup de choses dans mon bureau, qui n'ont pas trouvé leur concrétisation à l'extérieur. Quelques années plus tard, je veux vous dire les choses clairement, je n'ai pas peur. Et quand je reviendrai en responsabilité, méfiez-vous ! ''Gros sifflets.'' Méfiez-vous, parce que non seulement les ministres de l'environnement sont candidats aux présidentielles mais ils sont parfois élus ! Madame Merkel a été ministre de l'environnement, monsieur Socrates au Portugal est Premier ministre, je pense que nous aurons l'occasion de nous revoir, à ce moment-là, j'en suis absolument certaine, vous apprécierez mon franc-parler !

mercredi 21 février 2007

LA CHASSE, VOYNET

21 février

+ Alors que la chasse n’est quand même (et vraiment) pas l’affaire du siécle, comparée à tous les maux du territoire et de la planète, même si elle pourrit la vie de tous les ministres de l’Environnement et de tous les gouvernements qui ont peur de leur ombre (électorale), les candidats présidentiels sont allés plancher devant le tribunal des chasseurs organisé mardi à Paris par la Fédération nationale des chasseurs qui, dans son ensemble dirigeant (présidé par Charles-Henri de Ponchalon…) et dans son particulier, son attaché de presse, roule pour Sarkozy. Cela peut paraître incroyable que ces candidats aient jugé bon de répondre à l’un des plus vieux et inutiles lobby de France, lobby qui représente un pays « rural » qui n’existe plus que dans l’imagination électoraliste de la plupart des partis politiques. Cela ne grandit ni Le Pen (évidemment), ni le Vicomte de Villiers (bien sur), deux adeptes d’une France rance et dépassée, mais cela ne grandit pas non plus Bayrou, Buffet, Royal ou Sarkozy qui a proposé aux chasseurs un « ministère de la ruralité » que l’on croirait sorti droit de la France du Maréchal Pétain (genre « la terre ne ment pas »). Seule Dominique Voynet s’est courageusement illustrée en prenant les chasseurs à contre-pied sous les sifflets. Laguiller et Beancenot n’avaient pas été invités (des Rouges, pensez donc !) et José Bové avait décliné l’invitation. Qui pourra expliquer cette génuflexion collective dont, heureusement, la presse n’a guère parlé mais qui montre que, même à gauche, les vieux réflexes ramasse-voix ont la vie dure.

mardi 20 février 2007

effet de serre

20 février

+ Les glaciers himalayens fondent sous l’effet du réchauffement climatique. Cependant, l’ampleur de cette fonte reste difficile à estimer par des relevés de terrains en raison du grand nombre de glaciers, de leur difficulté d’accès et de l’étendue de la chaîne de montagne. Les chercheurs de l’IRD et du CNRS des unités Great Ice et Legos ont contourné ces difficultés à l’aide de l’imagerie satellitaire qui leur a permis de comparer les topographies des glaciers réalisées en février 2000 puis en novembre 2004 sur une zone exploratoire de 915 km2 dans la chaîne himalayenne. Un procédé complexe d’extraction de données fiables à partir d’images a été mis au point. Sur la période 2000-2004, il permet de conclure à un amincissement de 8 à 10 m aux altitudes de moins de 4400m et à un amincissement moindre mais encore marqué, d’environ 2m, pour les zones les plus hautes au dessus de 5000 m.
Avis aux politiques qui continuent à remuer de l'air...

dimanche 18 février 2007

OGM et MENSONGE Télevisée

17 février

+ Une nouvelle pub envahit les écrans télé, celle du « fromage » » (Activia) censée faciliter le transit intestinal avec « plein de fruits ». Arnaque habituelle : il suffit de jeter un coup d’œil sur la composition pour découvrir (en caractères minuscules, bien sur) que la chose contient… 9% de fruit.

+ Comme la démocratie, en période pré-électorale, est un exercice périlleux : le gouvernement renonce à la loi sur les OGM pour la prise prochaine d’un décret. Monsanto et les autres vendeurs d’OGM font pression pour que les agriculteurs planteurs de maïs écrivent au ministre de l’agriculture pour que le décret soit les plus flou possible et n’oblige pas à mentionner avec précision les lieux de culture en plein champ. Les agriculteurs "bio" protestent, comme d’autres, énergiquement. Tous se retrouveront les 26 et 27 février à Orléans pour les « Etats généraux du moratoire ». C’est l’exigence aussi de José Bové, qui préconise un référendum après une discussion nationale.

jeudi 15 février 2007

Sarkozy, les chasseurs et les "biocarburants"

15 février

+ Chacun en pensera ce qu’il voudra, mais le candidat Nicolas Sarkozy a fait savoir à l’association des Journalistes pour la nature et l’écologie (JNE) qu’il n’avait pas le temps de les rencontrer sur le thème de l’environnement et de la protection de la nature et qu’il avait « déjà communiqué » sur ces sujets. Par contre, pour mardi 20 février, il a répondu positivement à l’invitation de la Fédération nationale des chasseurs organisant une réunion pour les présidentiables à la Maison de la Chimie, à Paris. De nombreux candidats vont aller se prosterner devant eux comme ils se sont prosternés devant l’idole cathodique Nicolas Hulot

+ Au cours d’une visite de la centrale nucléaire de Dampierre en Burly, dans le Loiret, il m’a été remis un dossier de presse dans lequel figurait la brochure de Nicolas Hulot intitulée le « Défi pour la Terre ». Ca fait quand même mauvais genre…

+ Aux Etats-Unis, la polémique sur les différentes productions d’éthanol (la bas, on ne dit pas bio-carburant) fait rage. Un rapport de l’USDOE, le Département américain de l’Energie, vient de révéler qu’en fin de compte le bilan énergétique de ces carburants d’origine végétale était négatif, c'est-à-dire que leur production consomme plus de carburant d’origine fossile qu’elle en fournit. Le rapport ajoute aussi, comme le MIT, que pour un litre d’éthanol il faut 1,7 litres d’eau plus 13 litres d’eaux usées rejetée dans la nature pour sa fabrication. Bien sur, avec encore plus d’efficacité que nos nouveaux agro-businessmen du nord de la France, les industriels américains se précipitent sur la manne que leur rapport l’essence faite à partir de maïs, notamment. Les profits sont d’autant plus considérables et acceptés par les gros agriculteurs américains que la ruée vers l’Ethanol (subventionné) a fait grimper en flèche un certain nombre de prix agricoles. Parait que le Pop corn est en augmentation aussi…

mardi 13 février 2007

Royal, Sarkozy, Bové, Bayrou, Le Pen et l'écologie

13 février

Au cours de la réunion d’intellectuels organisée ce matin sur ses ondes par France-Inter au Café de Flore, les quelques invités, pour l’essentiel des anciens de l’extrême gauche et de la gauche, ont surtout parlé de leurs nombrils, voire de leur fascination pour leur nouveau Goebbels, Nicolas Sarkozy. Oui, je sais, le mot est fort, mais relisez soigneusement l’histoire du chef de la propagande d’Hitler et vous constaterez que si le fond différe, la forme est exactement la même ; pour ces intellectuels fascinés par le chef ou pas, il ne fut évidemment pas question d’écologie, d’environnement, d’aménagement ou de nature. Sauf pour le philosophe (un vrai) résolument laïc Michel Onfrey, mais il est vrai que celui-ci a installé récemment une université du légume et qu’il soutient José Bové.

Dans les programmes de ceux qui se sont récemment prosternés devant l’idole cathodique Nicolas Hulot, la pensée écologique et les plus ou moins vagues promesses commencent à se dégager.

+ Bien rances et passéistes chez Jean-Marie Le Pen qui considère (je cite) que « les immigrés sont la première des pollutions et contribuent à la destruction de notre environnement urbain ». Il faudrait que (son) écologie « sauvegarde la vraie nature des identités » et « que les mosquées ne déparent pas les villes ».

+ De Villiers, lui, se vautre aussi dans l’écologie du passé et la nostalgie, genre « c’était bien mieux hier » ce qui est évidemment faux. Comme les Chemises Vertes des années 30, des agriculteurs et Vendéens qui formèrent une ligue fasciste réclamant notamment le « vote familial » (un père de famille aurait eu autant de voix que d’enfants) et des « écoles rurales protégeant les enfants de la pourriture de la ville ». Ils étaient pour le retour au « rythme naturel ». Comme de Villiers et ces écologistes qui pensent comme lui et confondent l’écologie avec l’amélioration du jambon de montagne. De Villiers se vante à longueur de discours d’avoir fait interdire le Gaucho, le pesticide qui tue les abeilles, ce qui est faux.

+ Encore très fumeuses pour le Ravi du Béarn, François Bayrou. Pas de discours révélateur et pas grand-chose sur le site depuis la déclaration de candidature sur fond de montagnes pyrénéennes pour la télévision. Bayrou reste l’ami politique de Lassalle, le député UDF qui combat des ours et demande plus de pollution pour sa commune.

+ Très généralistes pour Sarkozy dont l’entourage avoue volontiers que l’environnement, la protection de la nature et les dangers climatiques ne sont pas vraiment sa tasse de thé. Cela se voit et, comme pour d’autres, cela se vérifiera notamment lors de la rituelle et prochaine visite au Salon de l’Agriculture.

+ Pétitions de principe pour Marie-George Buffet, la culture du parti communistes n’ayant jamais été portée vers l’environnement. Il suffit de lire l’Humanité pour s’en convaincre, c’est le journal qui publie le moins d’information sur ces thèmes.

+ Grand silence révolutionnaire pour les deux représentants du trotskisme, Arlette Laguillier et Olivier Besancenot. L’écologie, ce n’est pas leur problème.

+ Dans son discours-programme de dimanche à Villepinte, Ségolène Royal, a présenté 25 mesures ( de l’interdiction des OGM au poste de Vice-premier ministre chargé de l’environnement en passant les transports collectifs, une autre agriculture et l’application rigoureuse du principe pollueur-payeur…). Cela parait prometteur et novateur, cette France de « l’excellence environnementale », même si la biodiversité parait oubliée.

+ Pour José Bové l’écologie ne « peut pas être l’objet d’un compromis » et en changeant les termes de la mondialisation et des méthodes agricoles. Il évoque la nécessaire préservation de la biodiversité et le respect de la terre « qui n’est pas seulement un support de culture ». Malheureusement, ses chances d’être élu sont minces.

samedi 10 février 2007

erika, neige et USA

10 février

+ La folie des agro-carburants (plus question de parler de « bio »-carburants pour une production agricole à la fois polluante et inutile) est en train de gagner les Etats-Unis. Non pas, comme en France d’ailleurs, parce que des gros agriculteurs et des industriels sont devenus écolos, mais parce qu’il y a beaucoup d’argent à gagner dans ce nouvelle activité qui n’a rien à voir avec l’écologie. Au point, aux Etats-Unis, que la production agricole destinée à l’alimentation humaine, est en chute libre, ce qui fait grimper le prix de certaines denrées de base, aux USA comme au Mexique. D’où le nouveau slogan à venir : « Manger ou conduire, il faut choisir »…

+ Grippe aviaire : toujours le soupçon sur les oiseaux migrateurs qui contamineraient les élevages de dindes, de canards ou de poulets. Et si, pour une fois, on se demandait si ce ne sont pas élevage de volailles en plein air qui contaminent quelques oiseaux migrateurs ? Au micro de Michel Field (dimanche 16 u sur Europe 1) la directrice de l’AFSA avoue que, oui, c’est bine possible…

+ La réunion du G7, à laquelle participait le président écolo français, n’a pas réussi à prendre la moindre décision sur les questions écologiques et sur le climat. Preuve que les déclarations des experts du GIEC et les conférences internationales ne servent pas à grand-chose.

+ Depuis qu’ils sont allés se prosterner devant leur idole cathodique, Nicolas Hulot, les candidats à la présidence, à l’exception de José Bové et de Dominique Voynet sont étrangement muets sur les questions d’environnement. Peut-être que, demain, Ségolène Royal nous tirera de notre état dubitatif….

+ Dans les montagnes trop chaudes, la fabrication de neige artificielle avec plusieurs milliers de canons à neige, vient de recommencer. Mais attention les professionnels de la montagne ne veulent plus que l’on parle de neige artificielle mais de « neige de culture ». Les mêmes qui font croire, avec les fausses informations communiquées aux chaînes de télévision, qu’il y a plein de neige partout…

+ Le procès de l’Erika commence lundi. Une fois de plus, on retrouve l’avocate Corinne Lepage dans cette saga judiciaires, avocate qui mélange la politique et les affaires, ce qui explique peut-être qu’elle soit, parmi les candidats à la présidentielle, celle qui est le plus assujettie à l’impôt sur les grandes fortunes. Mais, cette fois, après son bingo financier
de l’Amoco Cadix, l’avocate-candidate n’a plus que deux municipalités comme clients…

+ Loin des âneries et des mensonges politiques : la pièce « Fin de Terre ». Mise en scène des conséquences ultimes du réchauffement climatique. Superbe et émouvant, tous les soirs au Théâtre Clavel, 3 rue Clavel, 75019 Paris, 01 43 61 90 05.

lundi 5 février 2007

grippe aviaire ou grippe commerciale ?

5 février

+ Le fantasme de la grippe aviaire propagée par les oiseaux migrateurs est de retour. Pourtant, d’un séjour en Mauritanie, au Sénégal et ailleurs avec les scientifiques français de l’IRD, j’ai retenu, après des milliers de prélèvements, que les oiseux migrateurs ne sont pas porteurs du virus. D’ailleurs il faudrait expliquer comment des oiseaux sauvages pourraient avoir pénétré (par effraction ?) dans une « usine à dindes » anglaise, « usine » dont les pensionnaires ne peuvent pas sortir vues leurs incroyables conditions de détention. Des animaux-viande artificiels qui peuvent à peine ses tenir sur leurs pattes et dont le système digestif n’est même pas terminé ! En fait, il s’agit une nouvelle fois, comme au Nigeria, comme en Asie, des conséquences de l’achat à des pays du sud de « poussins d’un jour » par des multinationales de la malbouffe, poussins qui servent ensuite à faire du poulet ou de la dinde de grande consommation dont la viande est largement chargée en produits chimiques et en antibiotiques. L’industrie agro-alimentaire tente une nouvelle fois de se faire une virginité aux dépends de la faune sauvage alors que les industriels de la viande de volaille sont les seuls responsables de la propagation de la grippe aviaire. Au lieu de conseiller « la surveillance des oiseaux sauvages » comme l’a fait aujourd’hui l’AFSA, cet organisme ferait mieux de surveiller les importations de poussins pas cher !En France, en Grande Bretagne et en Asie du sud-est, nul n’a encore constaté de virus dans les petits élevages à la fois artisanaux et de qualité. Quand j’entends un imbécile de médecin conseiller le port du masque pour circuler en ville et éviter la grippe, les grippes, sur France-Inter, je me dis que tous les fous ne sont pas encore enfermés.

dimanche 4 février 2007

Chirac et Sarkozy à la chasse au Rebelle...

4 février

+ Ce qui arrive à Bruno Rebelle, ex responsable de Greenpeace France et désormais conseiller de Ségolène Royal, en butte aux investigations politiques des Renseignement Généraux, la police politique de Nicolas Sarkozy, n’est guère surprenant. Depuis les années 70, les écologistes et les protecteurs de la nature sont considérés par la droite (voire parfois par la gauche) comme des « ennemis de l’intérieur » qu’il est nécessaire de surveiller attentivement. Qu’ils soient ou non des militants anti-nucléaires. Dans les années 70, et bien d’autres fois depuis, y compris lorsque j’étais journaliste au Canard Enchaîné, j’ai été comme bien d’autres, l’objet de la sollicitude de cette police politique. Avec constitution de dossiers (heureusement il existe des officiers de police honnêtes qui n’aiment pas ce que les ministres leur demandent de faire et donc préviennent les « victimes ») où se côtoient les renseignements les plus intimes et les informations les plus fantaisistes. Vers 1975, par exemple, un fiche dont j’ai pu avoir connaissance expliquait même que j’étais « payé par les pays pétroliers » pour écrire mon scepticisme envers le tout nucléaire. Pour la droite, les écologistes représentent une contestation, une remise en cause des objectifs économiques assimilées à de la subversion. Ainsi en a-t-il été de Bruno Rebelle, « coupable » d’avoir combattu les orientations « non-écologiques » aujourd’hui défendues à l’Elysée par un certain Jacques Chirac. A plusieurs reprises, les RG ont envoyé aux responsables des journaux dans lesquels je travaillais, des fiches expliquant que j’étais « compromis » avec l’extrême gauche et les écologistes. Ces dénonciations, visant à me faire virer, sont toujours restées sans effet car, dans tous les médias où j’ai travaillé, je n’ai jamais dissimulé mes sympathies.

+ « l’appel de Paris » lancé hier par le Président de la République pour la formation, d’une Organisation Mondiale de l’Environnement (OME) dotée de pouvoirs plus importants (et plus coercitifs) que ceux du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) installé à Nairobi depuis sa création en 1974, est fort sympathique, passionnante même. Mais n’en déplaise à notre révolutionnaire écologiste élyséen, cette idée n’est pour l’instant appuyée que par 40 pays sur 200. Manquent à l’appel les Etats-Unis, l’Inde, la Chine, l’Australie, le Canada, le Brésil, la majeure partie des pays d’Asie et d’Amérique Latine et la Russie. Autrement dit ce « Appel de Paris » ne constitue une fois de plus que de la poudre aux yeux écologique à usage électoral. C’est marrant, mais sur cette affaire, on n’a entendu ni Bayrou ni Sarkozy ni Buffet. A force de se donner du plaisir avec les courbes de croissance, ils doivent être sourds…

vendredi 2 février 2007

L'écologie de parole pour l'Elysée

2 février

Citoyens de la Terre

Conférence de Paris pour une gouvernance écologique mondiale

Environ 250 personnalités ont passé leur après midi de vendredi à mettre en musique à leurs façons la « Révolution écologique » prônée le matin même par le président de la République au Palais de l’Elysée. Avec Alain Juppé, le plus improbable des écolos en chef d’orchestre.

Ce fut en général tragique de banalités, de phrases mille fois entendues, de gens parlant sans s’écouter vraiment, comme des vieux complices. Dans l’attente, parfois exprimée de la prochaine conférence, comme cela a été proposé sans rire par le représentant du Maroc.

Trop de ces gens ne se réunissent que pour parler, que pour se faire plaisir, que pour faire plaisir à Jacques Chirac jouant une fois de plus les écolos face à « une planète et une nature qui souffrent » et à une situation « au seuil de l’irréversible ». on pourrait presque y croire, si on ne savait pas qu’il ne s’est rien passé en France depuis le même discours enflammé (la maison brûle…) à la conférence de Johannesburg en août 2002.

Accablant. Si accablant que la ministre de l’Ecologie, Nelly Olin s’ennuyait ferme en passant d’un atelier à l’autre.

Quasiment que des mecs dans ces ateliers. Dans celui consacré à la biodiversité, trois femmes sur 30 participants, à celui sur les pollutions, 4 sur 26, etc.

Mais l’essentiel est atteint : cela fait de la communication pour le gouvernement et le président et pendant ce temps, par une subtile glissement politico-médiatique on ne parle plus que du réchauffement, en glissant tous les autres urgences environnementales sous le tapis.

Manquait que Sarkozy pour nettoyer les quelques mais rares penseurs de travers au karcher et mettre de l’ordre dans cette pagaille soporifique qui illustre la façon dont les politiques traitent l’environnement avec la complicité de trop de beaux parleurs.

J’ai quand même appris quelque chose : en 2006, 293 bateaux pollués ont été envoyés à la casse en Asie sans que la Convention de Bâle censée surveiller tout cela, n’intervienne ou au moins se renseigne. On n’a surpris en illégalité que le Clemenceau : grâce à Greenpeace.

L'horreur écologique


Parution le 18 janvier

Tous de plus en plus verts

2 février

Jean-Marie Le Pen est le seul candidat potentiel, ou possible, à l’élection présidentielle à ne pas avoir encore fait semblant de faire l’écolo. Cette erreur ne doit être qu’une simple distraction due à l’âge et à sa peur des Rouges. On ne reviendra pas sur le cas du toujours vert président de la République qui, même sans l’aide de Nicolas Hulot, continue sur sa lancée, comme un disque rayée que nul n’a songé à arrêter, et continue à nous promettre des lendemains écologiques : entre pétrole vert pour ses amis gros agriculteurs et centrales nucléaires en vente libre dans une Chine que chacun aide à retarder le moment où elle pourrait être submergée par la démocratie.

Villepin (de) a lui aussi fait réchauffer quelques vieilles soupes vertes avec une taxe sur la charbon ( ?) et des promesses de taxations écologiques qui n’engagent que les patrons d’entreprises qui ont fait semblant de le croire en faisant mine d’avoir peur. Ce qui ne peut excuser Laurent Fabius de se croire écolo depuis qu’il nous a raconté dans un livre qu’il mange de temps à autre des carottes râpées et depuis qu’il s’est fait prendre en photo avec José Bové. Histoire de nous faire oublier, sans doute, qu’il a autrefois mené la vie dure à Huguette Bouchardeau quand elle fut ministre de l’Environnement il y a une vingtaine d’années. Mais, bon, oublions puisque les militants socialistes l’ont renvoyé à sa campagne normande. D’ici à la prochaine présidentielle, il aura le temps de se remettre au vert. Je ne cite que pour mémoire Dominique Strauss-Kahn qui, de temps à autre, pendant sa campagne rose, a prononcé le mot environnement comme on profère un gros mot. Il ne faut évidemment pas oublier les allusions environnementales du Béarnais du milieu, l’ami du député UDF Lassale qui pourfend l’ours, le célèbre Bayrou (prononcer Baïrou pour ne pas le rendre vert de rage) en équilibre instable sur une branche entre la gauche et la droite ; qu’il dit… Il semble penser que faire de l’environnement lui permettra d’escalader les sondages et finira par nous faire croire qu’en tant que « produit de pays », il est intégralement « bio » . Lui et d’autres devront faire oublier qu’il y avait dix députés en séance pour discuter du minable budget du ministère de l’Ecologie…

Nous nous retrouvons donc dans la même situation qu’à la fin des années 80, quand les Verts de nuances diverses ayant engrangé des voix, ont réveillé provisoirement les « consciences vertes » des partis traditionnels. Tous les politiques entendent des voix quand on leur parle d’écologie. Ce qui avait eu et a aujourd’hui, pour effet, de réveiller également les patrons de journaux découvrant, je m’en souviens, que les sujets nature et environnement pouvaient peut-être intéresser les lecteurs. Cela ne va pas durer.

Reste nos deux héros, Ségo et Sarko. Pour le second, les mots et les phrases sont presque là. Tout au moins brièvement dans le discours, car dans le programme de son organisation, cela ressemble à un désert touché par le réchauffement climatique. Tout le monde a oublié que le ministre de l’intérieur qui veut nettoyer nos rues (ça c’est écolo, coco !), s’est prononcé contre toutes les taxes écologiques quand il était ministre de l’Economie et des Finances, taxes dont il a maintenant (re)découvert les vertus. Ses députés, comme çà, pour rire, pour se défouler, ont réduit de moitié les faibles subventions de la loi de Finances destinées à l’ours des Pyrénées. Lui aussi se figure qu’il a suffit de dire de serrer la main de Nicolas Hulot pour attraper la main verte et qu’il s’agit d’un antidote à la fréquentation des chasseurs. Reste donc Ségolène Royal : elle fut ministre de l’environnement et a signé en dix pages la « chartre Hulot » en connaissance de cause. Mais ajoutons pour compléter, que pour proposer une société plus verte et moins destructrice, elle devra beaucoup tordre le programme de son parti. On verra, mais notons que, pour l’instant, à chaque fois qu’elle parle d’environnement et d’écologie, les journalistes politiques qui la suivent, oublient d’en rendre compte. Parait que « ça fait province, Poitou-Charentes ». Et puis les « petites phrases » sur l’environnement, c’est bien moins facile à caser que les éventuels ricanements assassins sur les « autres ».

Cela pourrait changer. Pour elle comme pour les autres car s’il y a de la voix à prendre, les promesses vont naturellement fleurir bien avant le printemps. Je m’attends à un véritable déferlement de bonnes résolutions qui vont s’étaler dans nos journaux. Comme dans les années 80, comme autrefois. Une verte campagne nous menace : pour imiter Nicolas Hulot, pour ramasser une brindille des 10% que lui promettaient des sondages, tous les candidats vont tout nous repeindre en vert. Il y en a déjà plein mon courrier de journaliste. Tous indifférents à la contradiction en les promesses de croissance et les promesses de moindres dégâts pour la nature et l’environnement.

Je crains le pire : le temps du parler pour ne rien faire est de retour. Car ils vont nous promettre des autoroutes vertes, des usines vertes, des centrales nucléaires vertes, du maïs Géant vert et OGM, des paysans verts, des rivières vertes, de l’électricité verte, des tomates vertes et des fruits verts. Et des ministres verts, évidemment. En attendant les politiques ne nous parlent que de climat, ce qui leur évite d’évoquer les autres problèmes d’environnement au moins aussi graves : des pollutions à la diminution de la biodiversité en passant par le gaspillage énergétique.

José Bové va peut-être nous rafraîchir les idées et l’espoir en rappelant que les agriculteurs devraient tous être au service de la nature et non pas de l’agro-business.

L'incompétence écologique d'Alain Juppé

2 février

+ Illustration (vécue, entendue…) de la compétence du revenant revenu de l’Ump, Alain Juppé, sacré organisateur de la conférence internationale « Citoyens de la terre » par le président de la république. Il y a quelques jours, à un journaliste radio qui l’interroge après sa prestation, Juppé explique : « …d’ailleurs, nous, à Bordeaux, nous développons les panneaux voltaïques pour chauffer des maison ». Euh…dit à voix basse le reporter en arrêtant son magnétophone, les panneaux voltaïques, c’est pour produire de l’électricité… « oui, bon, dit Juppé agacé, c’est bien ce que je dis, de l’électricité pour chauffer l’eau dans les maisons ». Faut l’avoir entendu pour le croire. Avec ce genre de compétence, la conférence va défoncer les portes ouvertes. Une fois de plus, les politiques vont parler non pas pour ne rien dire, mais pour ne rien faire. On vous racontera le feuilleton.