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Journaliste depuis 30 ans, à la fois spécialiste des pays en proie à des conflits et des questions d'écologie,de protection de la nature et de société; derniers livres publiés: Guerres et environnement (Delachaux et Niestlé), L'horreur écologique (Delachaux et Niestlé), "La Grande Surveillance" (Le Seuil),une enquête sur tous les fichages (vidéo, internet, cartes bancaires,cartes médicales, telephone, etc). Et enfin "Enquête sur la biodiversité" (ed Scrinéo, coll Carnets de l'info). Aprés 20 ans au Journal du Dimanche, collabore désormais à l'hebdomadaire Politis et à Médiapart.

mercredi 23 mai 2007

REPORTAGE A CUBA ET NUCLEAIRE

23 Mai

Bonjour à tous et à toutes,

Pour cause de reportage à Cuba, le blog est au repos jusqu'au 30 Mai.
Je ne sais donc pas ce qui s'est dit à la réunion des associations avec Juppé et Sarkozy mais je trouve que le refus de Sortir du Nucléaire de s'y rendre (en posant des préalables) n'est pas de bonne politique. Pour une seule et bonne raison: pour l'avenir du territoire français et de la planète, il n'y a pas que la question du nucléaire. Il ne faut pas devenir "mono-maniaque".

samedi 19 mai 2007

Bernard Kouchner, c'est triste...

19 mai

Je me souviens de Bernard Kouchner chantant "la Jeune garde" et "l'Internationale" en s'accompagnant au piano alors qu'il s'apprêtait à quitter le Kosovo, je me souviens de Bernard Kouchner tenant tête, courageusement, à la fois aux Serbes et aux Kosovars, je me souviens de Bernard Kouchner, ministre, loin des photographes, forçant le barrage des Azéris au volant d'un camion au Nagorny-Karabach pour apporter des médicaments aux Arméniens; je me souviens de Bernard Kouchner prenant des risques avec Danielle Mitterrand sur une frontière pour aider les Kurdes irakiens chassés par Sadam Hussein. Je me souviens de tant de choses....
Et je suis un peu triste.

vendredi 18 mai 2007

Alain Juppé ministre de l'écologie: gardons nous de condamner d'avance, c'est la Terre qui est en jeu

18 mai

Difficile aux écologistes et aux protecteurs de la nature de se plaindre d’avoir un ministre d’Etat chargé de l’écologie et du développement durable, département ministériel qui regroupera probablement l’énergie et les transports. Difficile aussi, comme le fait Sortir du nucléaire de refuser a priori de participer aux assises de l’environnement qui semblent toujours prévues pour le mois de septembre. Si l’on envisage prioritairement le salut de la planète et la préservation du territoire français (de tous les points de vue) on ne peut pas dire « non » par principe avant de voir, on ne peut pas condamner avant les actes. Pour une fois qu’une promesse électorale est tenue…

Restent au moins quatre questions :

- Alain Juppé a-t-il la compétence nécessaire pour donner une impulsion positive sur toutes les composantes de la crise environnementale (Il n’y a pas que le réchauffement climatique, il s’en faut de beaucoup) ; et surtout, car nous avons vu dans le passé, à droite comme à gauche, à quel point ce facteur a joué : a-t-il la « passion » nécessaire pour faire bouger les dossiers ? Passion à double tranchant car si elle peut faire « bouger les lignes », on ne souvient, à droite, de Robert Poujade qui a été viré pour y avoir trop cru et, plus récemment, de Serge Lepeltier viré pour les mêmes raisons.

- Ce qui nous amène à la deuxième question : mener une politique environnementale efficace suppose entrer en contradiction avec les orientations économiques d’un gouvernement de droite et le néo-libéralisme qui part du principe que même le « marché » peut régler les questions environnementales. Cela suppose aussi de ne pas céder aux pressions des élus territoriaux (droite et gauche) plus passionnés par les bacs à fleurs que par l’environnement.

- Reste aussi qu’Alain Juppé est farouchement pro nucléaire et qu’il a montré au cours de la conférence qu’il a dirigé pour Jacques Chirac au mois de février qu’il avait des notions tout à fait rudimentaires sur les énergies nouvelles.

- Enfin il faut voir si, dans ce grand ministère, l’environnement et la nature ne seront pas noyés dans d’autres administrations. Sauf si, ce qui est un autre aspect non résolu, si un nommé prochainement un ou une secrétaire d’Etat qui aurait en charge les questions environnementales (sans l’énergie, par exemple), ce qui aboutirait à baisser les moyens de l’Environnement. On verra.

Reste que, comme d’habitude, malgré la personnalité d’Alain Juppé et l’importance politique que représente ce retour, les journalistes ont peu commenté la création et les contours de ce nouveau ministère. L’environnement, décidément, ne les intéresse pas.

Conclusion : gardons nous de condamner par principe car ce ne sont pas nos ego et nos préférences partisanes qui sont importantes, mais l’environnement.

Juppé ministre de l'écologie: pas de condamnation de principe, c'est la Terre qui est en jeu

18 mai

Difficile aux écologistes et aux protecteurs de la nature de se plaindre d’avoir un ministre d’Etat chargé de l’écologie et du développement durable, département ministériel qui regroupera probablement l’énergie et les transports. Difficile aussi, comme le fait Sortir du nucléaire de refuser a priori de participer aux assises de l’environnement qui semblent toujours prévues pour le mois de septembre. Si l’on envisage prioritairement le salut de la planète et la préservation du territoire français (de tous les points de vue) on ne peut pas dire « non » par principe avant de voir, on ne peut pas condamner avant les actes. Pour une fois qu’une promesse électorale est tenue…

Restent au moins quatre questions :

- Alain Juppé a-t-il la compétence nécessaire pour donner une impulsion positive sur toutes les composantes de la crise environnementale (Il n’y a pas que le réchauffement climatique, il s’en faut de beaucoup) ; et surtout, car nous avons vu dans le passé, à droite comme à gauche, à quel point ce facteur a joué : a-t-il la « passion » nécessaire pour faire bouger les dossiers ? Passion à double tranchant car si elle peut faire « bouger les lignes », on ne souvient, à droite, de Robert Poujade qui a été viré pour y avoir trop cru et, plus récemment, de Serge Lepeltier viré pour les mêmes raisons.

- Ce qui nous amène à la deuxième question : mener une politique environnementale efficace suppose entrer en contradiction avec les orientations économiques d’un gouvernement de droite et le néo-libéralisme qui part du principe que même le « marché » peut régler les questions environnementales. Cela suppose aussi de ne pas céder aux pressions des élus territoriaux (droite et gauche) plus passionnés par les bacs à fleurs que par l’environnement.

- Reste aussi qu’Alain Juppé est farouchement pro nucléaire et qu’il a montré au cours de la conférence qu’il a dirigé pour Jacques Chirac au mois de février qu’il avait des notions tout à fait rudimentaires sur les énergies nouvelles.

- Enfin il faut voir si, dans ce grand ministère, l’environnement et la nature ne seront pas noyés dans d’autres administrations. Sauf si, ce qui est un autre aspect non résolu, si un nommé prochainement un ou une secrétaire d’Etat qui aurait en charge les questions environnementales (sans l’énergie, par exemple), ce qui aboutirait à baisser les moyens de l’Environnement. On verra.

Reste que, comme d’habitude, malgré la personnalité d’Alain Juppé et l’importance politique que représente ce retour, les journalistes ont peu commenté la création et les contours de ce nouveau ministère. L’environnement, décidément, ne les intéresse pas.

Conclusion : gardons nous de condamner par principe car ce ne sont pas nos ego et nos préférences partisanes qui sont importantes, mais l’environnement.

mercredi 16 mai 2007

L'écologie en danger d'être remise entre les mains des ingénieurs des mines

16 mai

Ma crainte, à moi qui ne suis pas partisan d'un "grand" ministère de l'environnement fourre-tout, c'est que l'environnement, l'écologie ou (pire) le développement durable soit noyé dans un ministère fourre-tout dans lequel les problèmes d'écologie, de biodiversité, de pollutions et de climat seront livrés à la caste des ingénieurs des mines et des ingénieurs des ponts et chaussées, les glorieux "constructeurs" des trente dernières années, des gens qui ont réussi à empêcher la naissance d'un corps spécialisé dans l'environnement. Il faut en plus savoir que tous les fonctionnaires qui travaillent (souvent fort bien et courageusement) au ministère de l'écologie sont notés par leurs corps et leurs ministères d'origine.

dimanche 13 mai 2007

Les Verts se suicident en direct...

13 mai

Ayant déjà oublié leur résultat ridicule à l'élection présidentielle, les Verts ont décidé aujourd'hui de se suicider en public, en décidant de s'opposer partout au parti socialiste. Lors de de leur réunion du week-end, ils ont fait comme de nombreux partis: ils ont oublié de parler d'écologie, d'environnement, de pollutions....
Cela ressemble à une bien triste fin...

La folie de l'éthanol aux Etats Unis: les illusions du "bio"carburant

13 mai 2007

+ Quittons un instant le nombrilisme franco-français : aux Etats-Unis le polémique sur l’éthanol, nom par lequel on désigne là-bas le carburant d’origine végétale, fait rage. D’abord parce que les consommateurs s’y plaignent de l’augmentation rapide du pop corn, de la viande rouge, du poulet (+ 40%), du lait, des œufs, de certaines barres de chocolat et de tous les aliments qui dépendent directement ou indirectement du prix du maïs. Car la folie éthanol qui a saisi le pays se traduit par une augmentation rapide du prix du maïs (de 2 à 3,20 $ le boisseau en un an), maïs qu’il est, de plus, largement plus facile de produire pour faire de l’essence que pour incorporer à de la nourriture, pour les hommes et pour les animaux, puisque les agriculteurs peuvent utiliser tous les produits chimiques possibles et imaginables. Sans oublier le maïs OGM qui résiste au désherbant. Il faut aussi signaler que la production d’éthanol est très gourmande en eau et pollue énormément les rivières ou les lacs.
Il est évident que la tension sur les prix agricoles ne concerne pas seulement les Etats-Unis : il a déjà touché le Mexique avec l’augmentation vertigineuse du plat national qu’est la tortilla, la galette de maïs. Il existe également des menaces au Brésil qui vient de signer des accords avec les Etats-Unis sur une production d’éthanol. L’augmentation de nombreux prix agricoles risque de gagner la planète entière et des millions de tonnes de production agricole vont « manquer » aux populations déjà touchées par la faim. Déjà, les organismes internationaux comme le PAM (programme alimentaire mondial) ont du réduire leurs achats de céréales de secours en raison de l’augmentation des prix.
Dés l’année prochaine, aux USA, un quart de la production actuelle de maïs va être consacré à la production de carburant, production qui est évidemment fortement subventionnée par l’Etat fédéral américain au nom de l’indépendance énergétique. Pourtant, d’après les associations de consommateurs qui sont parties en guerre contre « l’illusion de l’éthanol » et d’après le ministère de l’agriculture, le compte n’y est pas. Il faut en effet 1 gallon (3,78 litres) de fuel pour produire 1,2 gallon d’éthanol ; mais il se trouve qu’il faut justement 1,2 gallon d’éthanol E 85, le plus gros de la production, pour qu’une voiture parcourt la même distance qu’avec 1 gallon d’essence normale…
Donc, commencent à écrire les associations de consommateurs et de nombreux grands journaux américains, la « course à l’éthanol » dont le bilan énergétique est nul n’est rien d’autre que la réussite du groupe de pression de l’agro-business que l’administration de G.W. Bush s’est empressée de contenter en vue des prochaines élections. Des fortunes sont en train de se constituer autour de l’éthanol. C’est ce qui peut arriver en France dans un avenir très proche pour notre soi-disant « bio »carburant qui n’a évidemment rien de bio.
Les nouveaux « émirs » de l’énergie habitent en France.

mercredi 9 mai 2007

L'environnement et la rumeur Juppé

9 avril

La nouvelle présidence nous annonce des "Assises de l'environnement" pour le mois de septembre et la rumeur politique nous laisse entendre que Alain Juppé pourrait être nommé ministre des transports, de l'énergie et de l'écologique. Cherchez et trouvez l'erreur. Monsieur Juppé ne fut-il pas celui, alors premier ministre, gela la participation de la France à Natura 2000, le programme de réserves naturelles européennes ?
Ca fait quoi en CO2 un Falcon pour 20 personnes et un yacht pour une quinzaine?

mardi 8 mai 2007

Les vieux et les mecs ont élu Sarkozy

8 mai

Bon, ce n'est pas vraiment le jour de la victoire...

Le poids des vieux (ce n'est pas un terme péjoratif) dans l'élection de Nicolas Sarkozy (prévue par les sondages) a été confirmé dans toutes les analyses de vote: les 65 ans et plus ont voté entre 72 et 75 % pour le candidat de l'UMP.
Etant donné que cette tranche d'âge (indication INSEE) représente 7 850 000 personnes, le calcul est simple à faire: c'est ce qui a fait la différence.
Comme les mêmes enquêtes montrent que 56 % des hommes contre 44 % des femmes ont voté pour Nicolas Sarkozy, on peut en déduire que le nouveau président a été désigné par les vieux et les machos réunis, ce qui n'augure rien de bon pour les questions environnementales.

PS Pour qu'il n'y ait pas d'ambiguité, regardez ma photo au début du blog !

lundi 7 mai 2007

La chasse au loup vient d'être ouverte grâce à Christian Estrosi

7 mai

Un premier décret paru hier matin et "retenu" pendant trois semaines, illustre parfaitement la nouvelle politique "écologique". Il est du à l'action de Christian Estrosi, ministre de l'aménagement du territoire, élu des Alpes Maritimes et ennemi juré du loup depuis plus d'une dizaine d'années. En voici les extraits les plus significatifs.

J.O n° 106 du 6 mai 2007 page 8080
texte n° 20
Décrets, arrêtés, circulaires
Textes généraux
Ministère de l'écologie et du développement durable

Arrêté du 13 avril 2007 autorisant des opérations de prélèvement de loups (Canis lupus) pour la période 2007-2008
(…)
En application du 4° de l'article L. 411-2 du code de l'environnement, dans les départements mentionnés à l'article 2 et selon les modalités fixées par le présent arrêté, il peut être procédé à des prélèvements de spécimens de l'espèce loup (Canis lupus) dans la mesure où, du fait de sa prédation :
- des dommages importants ont été causés aux élevages ;
- il n'existe pas d'autre solution satisfaisante. A cet effet, les opérations de destruction ne peuvent intervenir que si la mise en oeuvre de mesures de protection et l'effarouchement ne constituent pas une solution satisfaisante pour prévenir ces dommages.
Ces prélèvements ne doivent pas nuire au maintien, dans un état de conservation favorable, des populations de loups dans leur aire de répartition naturelle. A cet effet, le nombre maximum de spécimens de loups (mâles ou femelles) dont la destruction est autorisée en application du présent arrêté est fixé à 6 pour l'ensemble des départements mentionnés à l'article 2.
Le respect de ces conditions est assuré selon les modalités fixées par le protocole technique d'intervention annexé au présent arrêté.
(…)
L'autorisation mentionnée à l'article 1er est accordée :

1° Aux préfets des départements mentionnés à l'article 2 pour les tirs de prélèvements décrits par le protocole technique d'intervention annexé au présent arrêté ;
2° Aux éleveurs ou aux groupements pastoraux qui répondent aux conditions fixées par le présent arrêté pour la mise en oeuvre des tirs de défense décrits par le même protocole.

Autrement dit, n'importe qui, depuis hier matin, peut tirer sur un loup. Et on fera les comptes après!!!


dimanche 6 mai 2007

Et l'écologie dans tout cà ?

6 mai

Bon, maintenant, les écologistes ont intéret à se bouger et à rappeler les urgences à tous les partis qui vont d'une façon ou d'une autre participer au pouvoir en oubliant qu'il y a urgence à régler quelques questions environnementales qui nous menace tous. Et je ne pense pas seulement pas aux menaces climatiques.

samedi 5 mai 2007

Les + de 65 ans votent à 75 % pour Sarkozy

Un sondage IFOP pour le JDD et M6 a donné Sarkozy à 52,5%, et Royal à 47,5%.

Mais là n’est pas l’intéressant.

L’intéressant est dans le détail du sondage . Où l’on découvre que Royal est majoritaire dans TOUTES les tranches d’âge, hormis...les plus de 65 ans, tranche dans laquelle Sarkozy (qui y remporte 75% des intentions de vote) lui reprend l’avantage.

Nul doute que cette donnée pourrait être de nature à nourrir des débats passionnés.

Encore faudrait-il qu’elle fût connue.

Vous avez déjà lu ça dans un journal ? Moi pas.

Vu mon âge, je peux dire que c'est un vrai probléme !


vendredi 4 mai 2007

Sarkozy utilise la même méthode fascisante que Goebbels

VENDREDI SOIR


Il n'y a pas que l'écologie dans la vie


Nicolas Sarkozy parle et se conduit comme un fasciste. J’entend déjà tous les chantres et autres apôtres du politiquement correct, à droite et à gauche, se récrier plus ou moins bruyamment que, non, il n’est pas possible d’écrire ou de dire ce genre de choses, qu’il ne faut rien exagérer, que le président de l’UMP est un républicain. D’abord, ils ne disent pas démocrate, ils disent républicain, nuance que les psy apprécieront ; et je n’évoque ici que la forme et non pas le fond qui n’offre aucune originalité particulière par rapport à ce qu’a fait Jacques Chirac qui ne fut qu’un menteur ordinaire.

Il suffit de suivre attentivement jusqu’au bout, jusqu’à la nausée, jusqu’au malaise quasiment physique, ses réunions politiques, d’écouter attentivement, comme je l’ai fait, tout ce que racontent ses porte-parole à des publics captifs et ravis, pour comprendre à quel point la forme du discours est fascisante, excluante et totalitaire. A des années lumières des petites phrases et des extraits aseptisés que nous diffusent les radios ou les télévisions (il faut faire court…) ou que reproduisent les journaux. Des extraits qui gomment, qui évacuent forcément la dimension fascinante-fascisante des discours, le maître étant d’ailleurs largement supérieur, à l’exclusion de son ami Christian Estrosi, à ses élèves en campagne. Qu’il ait réuni autour de lui une équipe de fanatiques tétanisée par les mots et paralysés par le verbe incantatoire, montre à quel point cet homme se situe dans une dimension dangereuse. Que l’on me comprenne bien : je ne dis pas « nazi », je dis simplement fasciste, un peu sur le fond et énormément sur la forme. Il suffit de relire les écrits du philosophe Jacques Ellul sur la propagande pour en être persuadé, pour comprendre comment fonctionne cette méthode qui ne fait pas appel à la raison, mais aux tripes, aux peurs et aux fantasmes. Le dernier discours sur Mai 68 qui aurait engendré les patrons amateurs de golden parachute n’est qu’une illustration parmi d’autres.

Il suffit aussi hélas de se replonger dans la carrière et les écrits de Joseph Goebbels pour comprendre les mécanismes pervers de la méthode de communication d’un homme qui, comme le candidat de l’UMP, a toujours été marqué par son physique et ses problèmes de santé qui en faisait un individu complexé. Comme Nicolas Sarkozy, il devait compenser, se libérer, offrir ses exorcismes à la foule pour l’aider à rejeter ses angoisses devant le monde. Nicolas n’offre pas des solutions mais des boucs émissaires offerts au sacrifice. Il suffit de lire les extraits déjà disponibles des 40 000 pages de mémoires du chef de la propagande du parti national-socialiste depuis 1929, pour mesurer les similitudes. Comme l’écrivait Goebbels « Plus le mensonge est gros, mieux il passe ».

Nicolas Sarkozy n’a certes pas l’exclusivité de la menterie, mais il apparaît largement plus doué, plus roué, plus profondément que tous les responsables de la droite depuis 50 ans. Tout simplement parce qu’il mêle intelligemment ses sentiments et l’affection qu’il porterait aux Français, à ses simplifications politiques. Goebbels consacrait une partie de ses discours à lancer des déclarations d’amour à ses auditeurs, à la population : une rhétorique destinée à le rapprocher des foules. Nicolas, tout amour, joue de ses malheurs personnels et conjugaux, comme Joseph Goebbels tiraillé entre deux femmes, pour tenter de susciter la compassion et une adhésion qui dépasse le fait politique.

Nous ne sommes plus dans la raison, nous ne somme plus dans le choc des programmes, respect des hommes contre ultra libéralisme, mais à travers un homme « génétiquement modifié », dans le culte des affects, en un mot le culte du chef, du thaumaturge qui va extirper par ses vertus, les mots et les maux de la société dont souffre les Français. C’est ce que l’on appelle jouer les apprentis sorciers. Ce que fit Goebbels avec succès.

Pour la première fois que je suis les campagnes électorales des responsables de la droite, j’ai peur, vraiment très peur. Et j’emprunterais le mot de la fin à François Bayrou : « c’est homme est dangereux ». Non pas seulement par ce qu’il promet mais surtout par la façon dont il promet.

Claude-Marie Vadrot

jeudi 3 mai 2007

Le nucléaire, les énergies nouvelles, Ségolène et Sarkozy le nucléocrate

3 mai

Ségoléne Royal, pour le nucléaire, a bien donné le bon chiffre (17%) mais alors que dans l’interview qu’elle m’avait donnée, elle avait bien précisé qu’il s’agissait du pourcentage du nucléaire par rapport à toute l’énergie utilisée en France, elle a commis un lapsus qui se révèle calamiteux. On retiendra la confirmation de l’augmentation de la part des énergies nouvelles ;

Illustration de la triste réalité actuelle dont le gouvernement de Sarkozy est responsable, voici les chiffres d’installation de l’énergie photo-voltaïque en Europe, tels qu’ils ont été donnés hier par la revue Systèmes solaires ( www.energies-renouvelables.org) le journal qui fait autorité en la matière en Europe :

- Allemagne : 1 153, 000 mégawats

- Espagne : 60, 50 mégawatts

- Italie : 11,600 mégawatts

- France : 6,414 mégawatts

- Autriche : 5,000 mégawatts

Dans les autres domaines des énergies renouvelables, la France est aussi ridicule, souvent en 6° voire 7° position.

Faut pas compter sur…l’énergie de Sarkozy pour augmenter ces chiffres et renoncer au nucléaire puisqu’il veut faire nommer ministre de l’Industrie la responsable actuelle d’AREVA.

mardi 1 mai 2007

L'écologie est mal partie...

Premier mai

Trois petits tours et puis s’en vont…

Entre le score catastrophique mais attendu et annoncé de Dominique Voynet et les tortillements d’âme de Nicolas Hulot qui ne veut pas se fâcher avec qui que se soit et surtout pas avec TF1, les sujets environnementaux replongent en apnée prolongée. Au risque de se noyer, de se dissoudre. Même si Ségolène Royal a fait des efforts méritoires par rapport au programme officiel du parti socialiste, le compte n’y est pas encore. Et avec les résultats de leur candidate, les Verts ne sont pas en position de peser le moins du monde sur l’avenir et sur le programme des parlementaires à élire dans la foulée au mois de juin. Beaucoup moins qu’un enragé du nucléaire et de la croissance comme Jean-Pierre Chevènement qui, sentant venir une catastrophe électorale semblable à celle de Voynet et de Bové, a eu le flair de se rallier avant le vote présidentiel aux socialistes, engrangeant quelques députés potentiels pour les législatives. Entre le coma prolongé des Verts qui n’ont pas su valoriser leurs souvent passionnantes réalisations dans les Régions et qui pourraient hélas disparaître dans les affres de leurs ultimes querelles et la religion de la croissance qui parait être génétiquement programmée pour le candidat de la droite, les journalistes spécialisées sont plutôt mal partis.

En effet il nous faudra désormais ramer à la fois contre les candidats des partis traditionnels demandant à la cantonade « combien de divisions ? » et l’écolo-égoïsme et les fausses « prises de conscience » d’une grande partie de la population, pour continuer à informer, à prévenir, à lister à la fois les dangers et les solutions que les spécialistes et les scientifiques nous communiquent jour après jour. Car bien sur, il n’y a pas que le réchauffement climatique dont il est urgent de se préoccuper : pollution de l’air et de l’eau, pollution par les pesticides si bien dénoncée et surtout expliquée par le livre de Fabrice Nicolino, l’égoïsme envers les pays du sud raconté par le livre d’Hervé Kempf et le film « Nourrir le monde » de l’Autrichien Wagenhofer sorti le 25 avril dans quelques salles, la poursuite du programme autoroutier, la construction du réacteur EPR, la poursuite du programme des OGM, la chute de la biodiversité, les attaques contre le « bio » défendu il y a quelques jours avec courage par Jean-Pierre Coffe sur France Inter et les projets des chasseurs...la population a l’embarras du choix des menaces.

Traversant ces derniers jours les plaines à maïs de la Beauce toujours arrosées aux heures les plus chaudes de la journée, j’ai pu mesurer à quel point plus le temps passe moins les mauvaises habitudes changent.

Nous allons devoir repartir presque de zéro, revenir aux temps pionniers de la candidature prophétique de René Dumont en 1974, année au cours de laquelle les écologistes n’avaient guère fait, en pourcentage, moins de voix que Dominique Voynet. A nouveau, il suffit déjà de lire ou regarder les médias, l’information écologique, après les émois passagers des nécessités électorales, risque de se retrouver réduite à la portion congrue. Une trentaine d’années d’efforts pulvérisée. Un retour en arrière que nous risquons de payer comptant et pas contents, sans que le chômage et la précarité soient le moins du monde réduits.


ps Quand à Sarkozy, l'écologie, il n'en parle plus. André Gulcksman (ex-mao) et Doc Gynéco ont du lui expliquer que c'était une invention de 1968..., ce qui le rend vert de rage d'avoir signé le pacte de Nicolas Hulo (Tiens, au fait, il est où celui là? à la pêche en Bretagne ?)