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Journaliste depuis 30 ans, à la fois spécialiste des pays en proie à des conflits et des questions d'écologie,de protection de la nature et de société; derniers livres publiés: Guerres et environnement (Delachaux et Niestlé), L'horreur écologique (Delachaux et Niestlé), "La Grande Surveillance" (Le Seuil),une enquête sur tous les fichages (vidéo, internet, cartes bancaires,cartes médicales, telephone, etc). Et enfin "Enquête sur la biodiversité" (ed Scrinéo, coll Carnets de l'info). Aprés 20 ans au Journal du Dimanche, collabore désormais à l'hebdomadaire Politis et à Médiapart.

lundi 29 octobre 2007

grenelle de l'environnement ou syndrôme de Stockholm

29 octobre

On pourrait le chanter : « Que reste-t-il de nos amours, que reste-t-il de ces beaux jours... ? ».

Au fur et à mesure que le temps passe, les naturalistes et les écologistes se demandent s’ils n’ont pas rêvé. Ils se demandent tout simplement ce qui reste des enthousiasmes, de l’ambiance de caserne et de resto-U, des tapes dans le dos et des demi-mesures ou des annonces hypocrites. Ils s’aperçoivent que, désormais, les « autres » ne sont plus de vrais copains mais que « quand le bâtiment va, tout va ». Damned !
Car, il semble bien que le programme autoroutier n’ait pas disparu, que le moratoire OGM ne pourrait durer que trois mois, que la trame verte sera laissée à la bonne volonté des élus et des entreprises, que pour les pesticides on attendra, que le gel des sites nucléaires n’est pas celui des réacteurs, que les agriculteurs pourront continuer à pourrir les eaux.
A la réflexion, ce Grenelle de l’environnement ne serait qu’une nouvelle version du célèbre « demain on rase gratis ». Ce n’est pas certain, mais cela devient plausible...

samedi 27 octobre 2007

Arche de Zoé: ombres, lumières et hypocrisies

27 octobre

Je ne sais pas si l'Arche de Zoé fait partie des ONG-zozos qui traînent leurs guêtres en Afrique ou ailleurs pour régler les problèmes existentiels de leurs responsables, si ce sont des escrocs ou des imbéciles.
Mais je sais par contre...
- Que dans les rues d'Abéché, ville pauvre dans une région pauvre, les seuls 4x4 qui sillonnent les rues sont celles des ONG humanitaires; une véritable invasion.
- Que les ONG, à Abéché et ailleurs, contribuent, en dépensant beaucoup, à déséquilibrer l'économie locale et à faire grimper les prix aux dépends des habitant.
- Que cette ville est si démunie qu'il n'y fonctionne aucun téléphone (sauf le portable pour riches), ni la fourniture de courant électrique ni la distribution de l'eau.
- Qu'il y a un an et demi, alors qu'une centaine d'enfants (rebelles) étaient entassés dans les 60 métres carrés de leur prison de la gendarmerie tchadienne à N'Djamena, dans des conditions épouvantables, je n'ai pas entendu que président-dictateur Idriss Déby protester contre cette maltraitance des enfants. Pas plus que les responsables du CICR qui m'ont reproché d'avoir réussi à interroger ces gosses paumés.
- Que, dans cette affaire, le gouvernement français se range rapidement aux côtés du président tchadien pour que celui n'aille surtout pas remettre en cause la présence de l'armée française dans la capitale et dans le Nord-Est du pays, notamment prés de la frontière du Darfour.
- Que l'aéroport d'Abéché est entièrement et en permanence sous contrôle des forces françaises auxquelles tous les avions doivent remettre leurs plans de vol; et accepter les inspections des légionnaires.

On évoquera d'autres ombres et lumières demain à propos du Grenelle....

jeudi 25 octobre 2007

Grenelle: avancées et flou artistique...

25 octobre
20 heures

Il faut être beau joueur: dans l'état actuel des choses, le bilan du Grenelle de l'Environnement est plutôt positif car, dans leur diversité, les mouvements associatifs ont retrouvé une unité, ce qui permet de rappeler que toutes ensembles, elles ont bien plus d'adhérents que les partis politiques qui les traitent de "groupuscules" (Patricl Ollier). Bilan intéressant aussi pour certains sujets, en dépit du flou trés artistique (et pré-électoral pour les municipales) des annonces du président de la République, car il y a encore bien loin des décisions lorsque l'Elysée évoque, sur certains points cruciaux, des "mesures à l'étude"; et un certain nombre de groupes de pression ont réussi au dernier moment à bloquer les perspectives les plus importantes. D'autant plus qu'aprés le 15 décembre, il va falloir désormais surveiller le travail de sape législatif des parlementaires et voir comment certains présidents de région "de gauche" vont accueillir le gel du programme autoroutier. Le fin du Grenelle n'a provoqué que des haussements d'épaules et des ricanements de la part de la majorité des députés UMP.
J'ajoute que mon pessimisme-optimiste est basée sur la réflexion suivante: tout ce qui peut être positif pour l'avenir de notre planète et de notre santé est bon à prendre.
Mais, nous n'avons pas changé de religion: la croissance reste à la mode, les producteurs de voiture vont pouvoir nous en vendre des neuves et, surtout, le rapport Attali nous promet toujours un néo-libéralisme débarrassé du "principe de précaution". Alors, il faudra choisir et ce n'est pas encore fait...
Mais le satisfaction de la Confédération paysanne, notamment sur les OGM et les cultures "bio", est compréhensible. Surtout quand, ce soir, la FNSEA parle de "marchés" alors que tout le monde lui parle de pollutions et de dangers pour la santé et essaie de revendre à la population son "agriculture raisonné".
Mais il ne faudra pas que le pouvoir prenne prétexte des miettes intelligement jetées pour organiser la répression des associations de protection de l'environnement, les plus ou pointes ou les plus radicales sous prétexte que le Grenelle "aurait tout réglé". Ce qui est ce soir le credo de Jean-Louis Borloo alors que Nathalie Kosciusco-Morizet a le "triomphe" plus modeste.

Grenelle: le double langage fleurit...

25 octobre

16 heures

Déjà, sur les OGM et sur les pesticides, le double langage exerce ses ravages: en moins d'une journée le recul est déjà très net. Reste à voir ce qui va se passer dans les heures qui viennent et ce que le Président va annoncer. Manifestement les négociateurs du Medef et de la FNSEA ont été désavoués sous l'influence des industriels de la graine de maïs modifiée et des produits chimiques, lesquels sont souvent les mêmes. L'après-Grenelle vient de commencer, le détricotage des consensus est en "bonne" voie...
Déjà, également il a été décidé, tant les choses commencent à se gâter, la dernière table ronde a été reportée à demain.

mercredi 24 octobre 2007

Grenelle de l'environnement: seul l'avis du chef compte

24 octobre

Demain jeudi 7 h 30 du matin, les délégués des groupes du Grenelle de l'environnement commencent leurs dernières réunions marathon. Au fur et à mesure, ils communiquent leurs souhaits et leurs accords (pour la forme) à la présidence de la République. La dernière réunion se termine à 15 heures et tout le monde se précipite à l'Elysée ou l'oracle des lieux rend son verdict en présence de tout le gouvernement en présence de Al Gore (combien le cachet ???). Autrement dit, le produit de trois mois de réunions et de rencontres passionnantes n'aura pas servi à grand chose, car la messe est dite depuis des semaines. Autrement dit, le rapprochement progressif des points de vue n'aura servi à rien, ou pratiquement servi à rien.
D'ailleurs déjà aujourd'hui tout était dans la nuance et le faux-cul: les médias annoncent "fin du programme autoroutier". Quand on écoute attentivement Jean-Louis Borloo, il dit, appréciez la nuance: "il n'y aura plus de construction significative d'autoroutes". Et les responsables de l'UMP, voir l'analyse d'hier, précisent: "tout cela devra passer par la voie parlementaire"...
Comme si le parlement avait été consulté pour la construction des autoroutes, l'édification des centrales nucléaires, les semis d'OGM, etc.
Comme dit Patrick Ollier, UMP et écologiste bien connu, partisan de l'eradication du loup: "jusqu'à présent l'écologie était entre les mains de groupuscules isolés et minoritaires". Phrase qui donne bien le ton des futurs débats à l'assemblée nationale, surtou quand un autre sarko-gaulliste de choc, autres spécialiste de l'écologie, l'avocat Francis Szpinner, explique que les écolos sont des "groupes d'extréme gauche repeint en vert".
De plus et enfin, la plus belle illustration du rideau de fumée qui est en train de s'élever: on ne parle plus (Hulot le premier) que des questions de climat. Et les pollutions, et les transports publics, et la biodiversité, et la qualité de l'eau, et les pesticides, et le pillage des pays du sud, et les effets des guerres sur l'environnement, et la politique agricole, et le recours aux éoliennes et au solaire ??????
Un regret, lequel était finalement perceptible sur son visage lors de son intervention: que Nathalie Kosciuscko-Morizet ait cru bon d'aller soutenir les élucubrations environnementales de madame de Panafieu, tête de liste de l'UMP à Paris.
Allez, encore moins de 24 heures et le Président va se déguiser en vert. Pour l'occasion il aura peut-être troqué son T-shirt de la police de New-York contre un maillot de faucheur volontaire d'OGM...

mardi 23 octobre 2007

La gréve est elle ecolo-compatible ?

23 octobre

Question à 1000 euros: la gréve est-elle écologique ou écolo-compatible ? Notamment, mais pas seulement, quand les transports sont en cause...
Rappel: c'est un écologiste, Guy Aznar, qui a écrit il y a plus de 20 ans un livre intitué "travailler 2 heures" par jour, un remake moderne de l'éloge de la paresse contraire au célèbre slogan à la mode: travailler plus pour gagner plus qui est à la fois une escroquerie pour les bas salaires et une incitation au productivisme.

lundi 22 octobre 2007

Grenelle de l'environnement ou journées des dupes?

22 octobre

Dans quelques jours, l’oracle Sarkozy, après avoir observé les oies du Capitole, devrait rendre son verdict à l’issue des deux derniers jours de réunion du « Grenelle de l’environnement ». Oracle dont la délivrance est si mystérieuse que le programme officiel diffusé ce lundi par le ministère de l’Ecologie n’y fait pas la moindre allusion. Alors que théoriquement, les délégués des groupes doivent se retrouver à l’Elysée vers 16 heures jeudi. Sauf, évidemment, si le divorce (pardon, ça m’a échappé...) entre le président et la piétaille du Grenelle est d’ores et déjà trop voyant. D’autant plus que les UMP grognent.
« Les élus ont un temps de retard, je l’ai constaté en bataillant durement pour faire adopter la Charte de l’environnement voulue par Jacques Chirac. Vous savez, ce n’était pas gagné d’avance, au début, il n’y avait pas de majorité pour ce texte. Le déficit écologique reste important dans le monde politique. Le manque de culture scientifique y est manifeste. Et les élus locaux voient dans le monde associatif des empêcheurs de tourner en rond ». Ainsi s’exprimait Nathalie Kosciusco-Maurizet il y a quelques semaines dans les colonnes de Politis. Quelles que soient les annonces ou les effets d’annonce de la fin du « Grenelle de l’environnement », quelles que soient les satisfactions ou les déceptions de ceux qui ont longtemps cru aux miracles, comme si le miracle existait en politique, toutes les informations qui remontent vers les journalistes montrent que les députés de la majorité, et pas seulement eux, se concertent déjà pour organiser la « résistance aux écolos », la phrase a été prononcée il y a quelques jours par un député de l’Oise. Auprès d’eux, au cas où ils n’auraient pas compris, se succèdent déjà les envoyés spéciaux du Medef et de la FNSEA, les mêmes qui ont souvent fait patte de velours dans les réunions de groupes comme nous l’ont raconté Christian Garnier pour France-Nature-Environnement, Franck Laval pour Ecologie sans frontière et Jacques-Olivier Barthes pour le WWF. Jean-Louis Borloo a été prévenus par les élus : « nous ne nous laisserons pas faire »
En enrôlant tous les « négationnistes » de l’environnement et de la protection de la nature, en les envoyant en éclaireurs dans les médias, les parlementaires de la majorité –plus les députés que les sénateurs, d’ailleurs- ont lancé un premier tir de barrage qui diminuera un temps d’intensité face aux voeux plus ou moins pieux du Président, mais de nouvelles salves sont programmées pour le mois de novembre, de façon à réduire au minimum les décisions qui doivent être annoncées le 15 décembre. Etant bien entendu, l’astuce que personne n’avait envisagée est là, que les premières mesures législatives ne sont programmées que pour l’automne 2008. Le temps pour les groupes de pression de s’organiser et de préparer des amendements meurtriers et le temps pour l’opinion publique d’oublier tout ce que les médias, qui ont joué un rôle inédit, leur ont raconté, expliqué et démontré.
Au point qu’une partie de l’opinion publique est d’ores et déjà persuadée qu’un certain nombre de décisions ont été prises ou qu’elles le seront dans les semaines à venir. Une opinion publique de plus en plus « enthousiaste », parfois à plus de 90% , pour la défense de la planète mais qui renâcle lorsque l’on évoque une faible diminution de la vitesse autorisée sur les autoroutes. Opinion publique parfaitement schizophrène et persuadée, sincèrement ou non, qu’il est possible d’avoir à la fois le beurre, l’argent du beurre et les incitations fiscales tout en continuant de se déplacer et de consommer de la même façon et économisant la planète. Comme ces spécialistes de l’environnement qui s’excusent parfois d’arriver en retard à une émission de radio « parce qu’ils ont été coincés par les embouteillages... ». Ce qui ne les empêche par ensuite, de vanter les bienfaits des transports en commun. Comme dit « Jacques-Olivier Barthes, les associations « ont porté une parole forte, mais nous n’avons pas fait la révolution ni réussit à remettre en cause une économie productiviste ».
La bataille change désormais de lieu géométrique, elle quitte le Ministère de l’écologie pour s’enfouir dans les arcanes de la représentation parlementaire. Avec réunions, invitations et déjeuners « entre chers amis » et colloques (et valises de l’UIMM ?) destinés à montrer discrètement que « les écologistes exagèrent et qu’ils ne faut pas se laisser entraîner par l’émotion, même à propos du climat ». Claude Allègre, l’homme qui a été ridiculisé par le Comité Nobel, a été approché par un groupe parlementaire pour prendre la tête d’une nouvelle croisade «contre les ayatollahs du climat » et le célèbre groupe chasse de l’assemblée nationale reprend du poil de la bête, des parlementaires ayant tout simplement décidé de faire passer toutes les éventuelles décisions pour préserver la biodiversité comme des « mesures anti-chasse ».
Le temps d’une nouvelle campagne de désinformation et des prophètes de bonheur –la planète s’est toujours adaptée, vieux discours allégrement répété- est donc proche ; les agriculteurs version FNSEA, les producteurs de produits chimiques et les officines du Medef vont entreprendre de reconquérir les journaux et l’opinion publique, voire quelques politiques, qui se sont évidemment laissés abuser par les débats préalables au Grenelle de l’Environnement. Les journalistes vont devoir être plus attentifs que jamais.

En prime, un rappel que je tiens de Georges Séguy lui-même : il n’y a jamais eu de signature des « Accords de Grenelle » en 1968...

vendredi 19 octobre 2007

Combien sommes nous à vouloir divorcer d'avec Sarkozy ?

19 octobre

Moi aussi je voudrais divorcer d'avec Nicolas Sarkozy. Je fais comment ? Amis lecteurs pensez vous qu'un divorce à l'amiable soit possible ?

jeudi 18 octobre 2007

Cecilia sarkozy: une authentique affaire politique

18 octobre

En quoi le nouveau départ (définitif, cette fois) de la Pomponnette est-elle une affaire politique et non pas une simple affaire "pipole".
- D'abord, pendant la campagne électorale, les Français ont été trompés par cette "image" d'un couple qui venait de se "retrouver" aprés la fugue avec monsieur Attia. On leur a vendu un couple glamour qui n'existe plus depuis trois ans. Reste à savoir, l'histoire le dira, ce que Cécilia Sarkozy, qui avait déjà planté Jacques Martin, a obtenu pour jouer cette longue comédie. Beaucoup, sans doute...
- Ensuite après la lente et progressive organisation de la rumeur auprès des journalistes, pour amortir la nouvelle confirmée ce jour, Nicolas Zarkozy a une dernière fois utilisé politiquement son couple: pour que l'information de la séparation vienne parasiter le retentissement de la grève des cheminots et des autres. Car le commentaire de la confirmation du divorce, ce jeudi, se fait au détriment de la longueur des informations (radios, télévisions et journaux demain) consacrées au succès du mouvement social.
- Enfin, comme par hasard, la seule personne "autorisée" à commenter l'information auprés des journalistes, est Madame Balkany "meilleure amie du couple" et femme du célèbre escroc (condamné) de Levallois, le député-maire Balkany, celui qui a inventé avec Nicolas Sarkozy (béni soit son nom) les caméras de surveillance vidéo en 1993 et la loi de 1995 qui met ces caméras hors du contrôle de la Commission Nationale Informatique et Libertés.
Elle est pas belle la vie politique majoritaire ?

mercredi 17 octobre 2007

Climat: autant en emporte le vent...

17 octobre

L'effervescence est retombée, retour aux fondamentaux: le départ de Pomponnette, l'hymne à la croissance de messieurs Attali et Touraine, le rapport Syrota sur l'énergie (nucléaire bien sur), les élucubrations de Michel-Edouard Leclerc salivant déjà sur ses futurs bénéfices en nous racontant qu'il a le souci du consommateur, la liberté rendue aux grandes surfaces, les patrons qui piquent dans leurs caisses...
Donc oublié le climat et les deux prix Nobel inégalement célébrés. Notre presse "pipolisé" a hélas privilégié Al Gore, ex-vice président des Etats Unis aux performances facilement oubliables, aux 500 scientifiques du GIEC (Groupe International pour l'Etude du Climat) qui se battent courageusement, souvent au détriment de leurs carrières de scientifiques, pour nous alerter. Al Gore n'a fait que capter leur héritage...

dimanche 14 octobre 2007

La presse a largement boycotté les marcheurs anti-OGM

Affluence record samedi 13 au département de géographie de l’Université Paris 8 de Saint-Denis et presse curieusement absente pour le débat qui a réunit les marcheurs anti-OGM et les sympathisants attirés le matin même sur la place de l’hôtel de ville de Paris. Entre 700 et 800 personnes réunies pour tenter de mettre au point le texte qui sera remis cette semaine au Grenelle de l’environnement et qui, espérent ses initiateurs, pourrait servir de cadre à la loi sur les semences génétiquement modifiée qui viendra en discussion au parlement dans les mois à venir. De quoi satisfaire Gilles Lemaire pour les Verts, Michel Dupond pour la Confédération paysanne et José Bové, les organisateurs de la marche et du débat. Un débat qui n’a jamais oublié l’essentiel : quel que soit le nom qui lui sera donné, la discussion ne pourra se poursuivre aprés le 25 octobre que si un moratoire est décidé. Ce qui, du point de vue des légistations françaises, européennes et internationales est tout à fait possible.
En marge de la réunion, José Bové et Gilles Lemaire l’ont expliqué : si, à la fin du mois, un moratoire n’est pas arrêté, dans un lieu encore tenu secret, au moins quinze personnes entreprendront une gréve de la faim illimitée. Comme ses deux organisateurs, les marcheurs se sont accordés pour exprimer leur fureur devant l’absence de couverture de la presse sur cette question des OGM : « Ce n’est même pas de la censure, expliquait José Bové, c’est de la stupidité, du conformisme, une nouvelle façon de se soumettre à la pression du politiquement correct des groupes de pressions. Et ce n’est pas en glorifiant Al Gore aux dépends du Groupe International pour l’Etude du climat, que la plupart des journaux français se sont grandis. Par exemple : j’ai donné un interview à Libération, plusieurs articles sur les OGM ont été préparés et rien n’est paru dans leur « Spécial Grenelle ». Qu’ils ne s’étonnent pas d’être de moins en moins lus. Mais Le Monde a eu exactement la même attitude alors qu’il est bien connu qu’une large majorité des Français sont méfiants vis à vis des OGM. Comment peut-on être aveugle et sourd à ce point ».
Le texte qui explique quelle loi serait possible, texte qui sera versé au dossier des discussions du « Grenelle », s’ouvre sur une citation de Jean-Louis Borloo : « Sur les OGM, tout le monde est d’accord : on ne peut pas contrôler la dissémination. Donc, on ne va pas prendre le risque ». Un point de vue que Nathalie Kosciusko-Morizet avait déjà exprimé quand elle a reçu José Bové et une délégation d’opposants aux OGM, il y a un mois.
Dans leur contribution, les marcheurs commentent leur logique : « Nous ne pouvons pas demander un moratoire jusqu’à ce que la loi garantisse la liberté et le droit au « sans OGM » et dans le même temps refuser de débattre du contenu de cette loi ». Ils sont donc disposés à participer à une discussion préalable, y compris avec les parlementaires, qui garantirait à la fois les droits des producteurs et des consommateurs.

(*) L’association « Sans gène » qui regroupe les Faucheurs volontaires a besoin d’argent, notamment pour les soutenir devant les tribunaux. Des contributions qui feront l’objet d’un reçu fiscal ouvrant le droit à une déduction d’impôts à 66% de la somme versée ( Sans Gène, 10 bis rue du Colonel Driant, 31400 Toulouse, www.sans-gene.org )

vendredi 12 octobre 2007

De la pomponnette aux OGM en passant par le climat nobelisé

12 octobre

Des nouvelles, en vrac

- Pour ceux qui ont des références littéraires: la Pomponnette a de nouveau et peut-être définivement fugué. La remplaçante n'est pas femme de boulanger mais serait une certaine R.D. (faut bien un peu de pipole de temps en temps: sur le thème "y-a-bien du malheur chez les riches!")
- Les OGM, ce qui confirme mon analyse du dernier numéro de Politis, sont en train de s'acheminer vers un moratoire mais, on n'utilisera pas ce mot, c'est promis! Les responsables de la FNSEA ont compris, en participant au Grenelle de l'environnement, que l'image (déjà mauvaise) de l'agriculture pourrait souffrir de l'obstination des céréaliers à semer des céréales génétiquement modifiées. La marche anti-OGM qui se termine le samedi 13 à 15 heures par une grande discussion à l'Université de Paris 8, grâce à l'hospitalité du département de géographie de cette université a ce soir un moral de vainqueur. Rendez vous à cette discussion à l'amphithéâtre D 001 pour la discussion avec Bové et tous les autres (cette fac, c'est le métro Saint-Denis-Université au bout de la ligne 13 du métro). Et le débat finira avant le match, c'est promis par les organisateurs.
- Le Nobel au GIEC (groupe International pour l'Etude du Climat) et à Al Gore, c'est un beau pied de nez à tous les "négationistes" de l'environnement qui tentent un ultime retour depuis quelques semaines et un encouragement aux militants qui se battent depuis une quinzaine d'années.

jeudi 11 octobre 2007

Opération de communication pour le fichage génétique

11 octobre

Le député Mariani a parfaitement réussi le coup monté par les caciques de l’UMP et les partisans du fichage généralisé du gouvernement : organiser le retour de la recherche et du fichage de l’ADN dans le débat public en faisant comprendre au bon peuple qu’il s’agit d’un outil pratique destiné à débusquer les méchants, les tricheurs et les délinquants, les immigrés appartenant évidemment à l’une de ces catégories. Une opération qui remonte à plusieurs années puisque le fichage par l’ADN, a été inventé par la loi socialiste de juin 1998 instaurant le Fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG) pour « la prévention et la répression des agressions sexuelles et la protection des mineurs ». Quelques voix isolées, noyées dans le consensus majoritaire des « honnêtes gens » qui, c’est bien connu, ne courent ni après les petites filles ni après les petits garçons, expliquèrent alors que l’Etat ouvrait une boite de Pandore qu’il serait impossible de refermer. On ricana sur ces obsédés textuels et autres méfiants professionnels. Jusqu’à la loi de décembre 2001 sur la sécurité quotidienne qui ajouta aux raisons d’entrer dans le fichier ADN, les « actes de torture, de barbarie, de terrorisme et de destructions par incendie ou explosifs ». Les inquiets du fichage toussèrent un peu plus fort, mais les rassureurs autorisés du peuple expliquèrent à la population qui opina, que cela ne les concernait pas puisque monsieur tout le monde ne se livre à aucun acte de torture et de barbarie et ne manie pas l’explosif : encore une loi exclusivement destinée à cerner les méchants et les délinquants.
Puis, ce que le parti socialiste n’avait pas osé faire, la droite le fit (un grand classique) en 2003 et 2004, années au cours desquels le ministère de l’Intérieur tira en rafales les textes liberticides : pouvaient désormais entrer dans le grand fichier des empreintes génétiques toutes les personnes provoquant « un trouble à la sécurité ou a la tranquillité publique ou une atteinte aux personnes, aux biens ou à l’autorité de l’Etat ». En tout 140 délits, y compris des délits mineurs, ouvrent désormais les portes du fichage biologique en plus des actes de barbarie évoqués. Comme quoi, on est toujours le barbare de quelqu’un. L’émotion ne fut pas énorme et seuls les droitdel’hommistes habituels contestèrent cette version sarkozienne du fichage généralisé, ce fichage qui doit soi-disant réduire les activités des délinquants. Puisque, il faut le répéter, ces textes ne concernent évidemment pas les honnêtes gens. Et le refus, sanctionné par la justice, d’un faucheur d’OGM d’accepter son entrée dans le fichier, ne souleva pas de tollé dans la population puisque « moi, monsieur, je ne coupe pas des épis de maïs ». On passera sur les couinements outrés mais inefficaces de la Commission Nationale Informatique et Liberté qui depuis 2002 s’épuise en vain à courir après les fichiers que la droite sème sous ses pas, qu’il s’agisse de l’empreinte génétique ou d’autres façons de transformer nos actes et nos corps en carte d’identité. Au moment où le Français honnête découvre parfois, pour avoir été témoin d’un délit, pour avoir été faussement mis en cause, pour avoir eu une altercation avec un représentant de l’ordre, qu’il a fait son entrée pour des années dans un grand fichier de police, devenant donc une personne « bien connue des services de police ».
Le député Mariani n’est donc que le poisson pilote d’une superbe opération d’apprivoisement du fichage génétique. Car il ne faut pas oublier que lorsqu’il était sous-ministre de l’Intérieur aux côtés de Nicolas Sarkozy, ficheur en chef pas honteux (les gens honnêtes n’ont évidemment rien à craindre), Christian Estrosi proposa à la réunion européenne sur la sécurité la prise de l’empreinte génétique de tous les Européens dés leur naissance. C’était en janvier 2007, la proposition fut accueillie avec enthousiasme, la Grande-Bretagne et la France proposèrent leur coopération technique et l’affaire suit depuis discrètement son cours tandis que le fichier français s’enrichit et atteint aujourd’hui 500 000 personnes : 500 000 barbares, bien sur.
Que les députés entérinent ou non la version édulcorée du Sénat ou qu’ils rétablissent leur époustouflante version, le mal est fait. Le pouvoir a réussi son opération de communication en faveur du fichage génétique et de quelques autres ; et ce ne sont pas les gesticulations opportunistes d’un Raffarin, d’un Villepin ou d’un Bayrou qui modifieront la détermination de la droite pure et dure à poursuivre le grand fichage des Français par tous les biais possibles et imaginables. Car, comme à une grande partie de la gauche bien-pensante, on pourra leur dire qu’ils auraient pu y penser avant. Mais qui se soucie vraiment de nos vies mises en fiches ?

mardi 2 octobre 2007

La tentation UMP d'un fichage génétique de toute la population

2 octobre

Au moment où l'amendement sur les fichage de l'ADN des postulants à la venue en France revient en séance plénière au sénat, et avant que l'assemblée ne ré-examine cette question, il faut rappeler que les "forces vives de l'UMP" travaillent silencieusement à l'extension de ce type de fichage. En janvier 2007, Christian Estrosi, originaire du même département majoritairement réactionnaire des Alpes Maritimes, a proposé (il était alors ministre adjoint de Sarkozy) à une réunion ministérielle européenne sur la Sécurité de prélever l'ADN de tous les Européens A LEUR NAISSANCE de façon à constituer un grand fichier "pour mieux les protéger".