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Journaliste depuis 30 ans, à la fois spécialiste des pays en proie à des conflits et des questions d'écologie,de protection de la nature et de société; derniers livres publiés: Guerres et environnement (Delachaux et Niestlé), L'horreur écologique (Delachaux et Niestlé), "La Grande Surveillance" (Le Seuil),une enquête sur tous les fichages (vidéo, internet, cartes bancaires,cartes médicales, telephone, etc). Et enfin "Enquête sur la biodiversité" (ed Scrinéo, coll Carnets de l'info). Aprés 20 ans au Journal du Dimanche, collabore désormais à l'hebdomadaire Politis et à Médiapart.

mercredi 30 janvier 2008

Ecologie et contradictions en Argentine

30 janvier

Santa Maria

Sur la place centrale de Santa Maria, dans la province de Catamarca, au nord de l’Argentine, deux groupes de militants se font face. D’un côté de belles jeunes filles vêtues de ver et menées par Laura, expliquent aux passants, prospectus à l’appui, pourquoi il est nécessaire de trier les ordures, de séparer les déchets organiques des déchets en plastique et en fer. Objectif expliqué : faire disparaître les champs d’ordure aux abords de la ville, améliorer les conditions sanitaires et organiser la production de compost (avec recours à la lombriculture) pour les agriculteurs de la région et pour les familles qui survivent avec des jardins individuels. Laura est une jeune prof de biologie et vit à Santa Maria tout comme les 8 filles et les deux garçons de ce petit groupe d’activiste. Ils ont été formés, et c’est là que l’affaire commence à se corser, par une « société internationale d’études et de services environnementaux ». Laura et les autres finissent un contrat d’un an pour cette société, après avoir intéressé une partie de 22 000 habitants de la ville. Maintenant les habitants, notamment par le biais de deux quartiers pilotes de 42 et de 47 maisons, savent ce qu’est et ce que peut éventuellement rapporter la collecte (plus sélective). Et, surtout, comme cette expérience se déroule dans ne nombreuses provinces, la plus ou moins mystérieuse société a pu évaluer l’importance du marché de la collecte et du recyclage. Laura est un peu gênée quand on évoque cet aspect. D’autant plus que, elle et son groupe, ont oublié que les déchets organiques dont elles ont commencé à organiser (distribution de sacs et de poubelles) la collecte qui deviendrait obligatoire sert à de nombreux habitants à nourrir les cochons qui constituent un apport alimentaire important dans un province ou le chômage dépasse 25 % .

A quelques mètres, un autre groupe, menée par Iris, une psychologue travaillant à l’hôpital public, expliquent les dangers que les petite mines (or, uranium, plomb, thallium, cuivre, arsenic...) font courir à la population. Par la pollution des rivières, la pollution des nappes phréatiques et la pollution de l’air. De plus ces mines, explique Iris, épuisent des réserves en eau déjà insuffisantes dans une région où il ne tombe guère plus de 200 mm d’eau par an, ce qui pénalise les cheptels (baisse des nappes et disparition de maigres pâturages) et les agriculteurs, notamment les vignerons. Toutes ces mines sont exploitées (300 emplois dont 50 sur Santa Maria) avec de gros engins par des sociétés étrangères qui ne respectent aucune législation et « tiennent » la municipalité, laquelle emploie 40% de la population ! Tous ces militants, qui ont constitué leur groupe il y a trois ans, sont surveillés et en butte à la persécution des politiques locaux. « Il ne fait pas bon être vu en train de parler avec nous sur la place, quand nous tenons ce stand ». Elle ajoute : « si ces pollutions se poursuivent, si le nombre des cancers et des maladies continuent d’augmenter, si l’eau continue à se raréfier, dans dix ans, la ville sera quasiment vide de ses habitants ».

Puis elle ajoute en regardant le groupe de Laura qui continue à expliquer les avantages du tri sélectif aux passant avec des moyens de toute évidence largement plus important : « Vous voyez, ces gens, ils sont tout simplement payés par des industriels et par les responsables des mines à travers une société au nom innocent. Ils font de la diversion, c’est tout ».

A Santa Maria comme ailleurs, la lutte écologique n’échappe ni à ses contradictions ni à ceux qui la transforment en bénéfices.

Et pendant ce temps là, les inondations ravagent toujours la région

mardi 29 janvier 2008

LA CIGOGNE QUI RIDICULISE CLAUDE ALLEGRE

29 Janvier
De Santa Maria
Nord Argentine

La cigogne qui ridiculise Claude Allègre...

Sur les routes d’Argentine, pardonnez la légèreté apparente du propos, je viens de recevoir d’excellentes nouvelles de Max. Max ? Oui, Max la cigogne que le Muséum d’Histoire naturelle de Fribourg a équipé d’une balise satellite il y a dix ans. De plus, ce qui complique l’histoire car les Suisses sont parfois facétieux, Max est une femelle ; qui a eu plusieurs cigogneaux (de nationalités suisses) dont l’un, Ulli, est également suivi par satellite. Le rapport avec Allègre ? Attendez, ça vient.

Depuis dix ans, dés l’automne, Max migre vers l’Afrique en traversant l’Espagne puis le détroit de Gibraltar. En Afrique, longtemps, Max a passé son hiver au nord du Mali puis au Maroc. Peu à peu, il est descendu de moins en moins loin dans le sud marocain. Et cette année, Max a passé l’hiver en Espagne, en Andalousie. Elle (Il) a quitté cet hivernage dés le début du mois de janvier et s’approche à tire d’ailes de la frontière française. Elle n’est pas la seule. Comme Max n’a jamais lu les élucubrations et les livres de Claude Allègre, elle (il) ignore, la pauvre que le réchauffement climatique n’existe pas. Elle le sent, c’est tout, ce qui n’a rien de scientifique vous dira le seul « savant » qui depuis les mines du Pérou en passant par la Martinique ou l’Education nationale a réussi à avoir tort contre tous, son sport médiatique préféré. Claude Allègre, engoncé dans sa négation frénétique, n’a pas encore compris que, d’une part, la vieillesse peut être un ultime naufrage scientifique et que, d’autre part, à force de jouer à être contre tous et contre l’avis des autres, on finit par passer pour un con. Un gros.

Max, comme de nombreux oiseaux, les petits comme les gros migrateurs, démontre tranquillement que le climat se réchauffe inexorablement et que dans son camp retranché, entourés d’un dernier carré de « scientifiques » américains décidés à faire plaisir à Georges Bush jusqu’au bout, Allègre s’échauffe pour rien. Avec l’impression d’être Davy Crockett à Fort Alamo entouré d’indiens hippies (écolos, évidemment), alors qu’il s’agite dans un désert médiatique où il fait de moins en moins recette.

S’il fallait chercher ailleurs des signes du dérèglement climatique, on les trouve ici dans le nord de l’Argentine, où les viticulteurs ont de plus en plus de mal à trouver de l’eau et où, depuis quelques jours, le désert est parcouru par des fleuves provisoires et en folie qui coupent les routes et inondent les maisons des plus pauvres. J'ai vu hier des buldozers entrainés par les eaux. Sur la route qui mène de Villa Union à Santa Maria en passant par Belen, il faut lancer les voitures à travers des flots boueux au risque de rester au milieu. La nature s’acharne, avec ses excès, à détruire les efforts du gouvernement argentin qui fait un travail formidable pour transformer le réseau routier et en particulier les 4500 kilomètres de la route 40 qui n’est parfois qu’une piste. Jamais, à cette saison, les orages qui dévalent des pentes de la Cordillère qui culminent toutes à plus de 5000 mètres, n’ont été aussi violents et généraux en pluie. A peut prés aussi étonnant que la neige qui, pour la première fois cette année est tombée sur Mendoza...

Mais, bon, du côté de Neuilly et de chez Allègre, ça va, le temps se maintient...

Tiens, au fait, pourquoi évoquer Claude Allègre ? Pourquoi tirer sur une ambulance dont même l’Express ne veut plus ? Tout simplement parce que, malheureusement, il est encore très écouté dans ce qui reste du parti socialiste.

argentine, loin de la société générale mais pas loin de la bourse

29 janvier

Santa Maria

Argentine, Nord de la route 40

Dans les campagnes, sur la moindre route, les rochers, les murs, parfois les parois rocheuses et souvent les maisons proclament « Christina ». Du prénom de la femme qui préside et dirige l’Argentine depuis quelques mois. Elue bien que femme parce que populaire, élue bien que grande bourgeoise de l’establishment grâce à l’appui d’une partie de la population la plus pauvre. Premier de nombreux paradoxes.

Car si les banquiers et beaucoup d’industriels ont pu reconstituer leurs avoirs après la terrible crise de 2001-2003 qui vit l’argent (littéralement) disparaître (sauf mise à l’abri en dollars et à l’étranger) une part de la population vit difficilement. Dans les rues de Buenos Aires et de Mendoza circulent toujours ces milliers de pauvres des pauvres qui, à la tombée de la nuit, éventrent les poubelles pour y récupérer le papier, le plastiques, le métal ou le carton afin de le vendre pour quelques pesos. Dans les grandes villes de ce pays de 40 millions d’habitants cinq fois grand comme la France, le recyclage est très « efficace » et passe par la survie des plus pauvres. Pauvreté qui peut s’illustrer par une seule réalité : l’Argentine est vice-championne du monde pour la production agricole bio, mais 95 % de ce qui est produit sous certification bio sont exportés vers l’Europe et les Etats Unis...

Mais, l’Argentine, malgré tout, ne ressemble pas aux images classiques du tiers-monde. Ne serait-ce que parce que le niveau d’éducation y est élevé. Comme une sorte de « bout d’Europe » qui aurait pris du retard de développement et où le foot sert de Prozac à une dose que nous n’imaginons pas en France.

Ici, tout le monde redoute le retour d’une crise, d’un effondrement. Au point, expliquait il y a quelques jours, le responsable technique d’un vignoble bio « que nous avons créé comme des anticorps à la catastrophe. Vous ne trouverez pas une famille modeste ou de la classe moyenne qui n’ait pas un frigo plein en permanence. Et le niveau de vie reste faible : je suis à la tête d’une belle exploitation, j’ai une femme qui travaille et deux enfants, je ne pense pas qu’un jour je pourrais m’offrir une voiture et une maison.... »

Ainsi, se déroule cette Argentine maintenant parcourue depuis une semaine. Comment et Pourquoi ? Tout simplement, parce qu’avec une autre journaliste, Christel Leca, je suis une petit groupe d’étudiants de l’Université de Paris 8 qui, sous la direction d’Olivier Archambeau, leur professeur, consacrent un mois à la découvert de la Nationale 40, la route de 5000 kilomètres qui relie la Patagonie à la frontières bolivienne. Avec, en fin de parcours, la découverte, à 4500 mètres d’altitude, des grands lacs de sel chilien et de la plus grande mine de cuivre du monde, celle qui permit autrefois de produire pour le monde entier la « bouillie bordelaise » qui sert (y compris en bio) à lutter contre le mildiou.

Ce sont des extraits, des impressions de voyage sur une route qui est parfois une piste infernale (comme hier quand l’une des voitures reste au milieu d’un gué), une chemin de terre ravagé par les orages ou bien, parfois, une autoroute traversant le désert bordé par la cordillère des Andes que le lecteur trouvera ici jusqu’au 19 février.

Toutes les questions sont les bienvenues.

samedi 26 janvier 2008

D'argentine, que c'est loin la France du nombril tricolore

26 janvier

Mendoza (Argentine)

Il n’est pas bon bec que de Paris et vues de loin, les guerres picrocholines dont nous mitonnons les recettes depuis que nous avons la certitude-illusion (disons 1789...) d’être le centre du monde, en apparaissent plus que minuscules, mettant en valeur notre l’ethnocentrisme entretenu par le Petit Nicolas et sa cour essoufflée et dérisoire qui fait même rire à 13 000 kilomètres de distance. Et, ce n’est pas une outrance mais lucidité, je relis calmement les pages des Carnets du camarade Goebbels...Et seule l’écoute, même irrégulière, de Radio France International peut un peu remettre les neurones nationalistes en place, car vus d’ici partis et journaux gaulois sont pris en flagrant délit de contemplation de leur nombril tandis que Nicolas 1er s’agite dans un Elysées qui ressemble aux Champs-Élysées. Nicolas, comme Louis XIV, est monarque absolu (ce qui ne veut pas dire héréditaire, que son fils Louis se le tienne pour dit...) mais chacun a le Fouquet qu’il peut.

Alors figurez vous qu’en même temps que j’apercevais au fin fond de l’Argentine la publicité tapageuse d’une grande surface alimentaire bien connue, j’apprenais, le monde est petit, la « signature par M. Jean-Louis BORLOO, Ministre d’État, ministre de l’écologie, du développement et de l’aménagement durables de la convention d’engagement de la grande distribution pour un commerce durable en présence des présidents des grandes enseignes de la grande distribution et de la presse ». Quand on est loin, des nouvelles pareilles, ça vous fait chaud au coeur surtout quand on apprend que Madame Nathalie Koscuscko-Morizet, cette même semaine, rencontre les responsables Médéfiens du développement durable. Ah les braves gens. Avec, en fin de semaine, une visite à des manants bio de la région de Dourdan à qui la dame va sans doute expliquer pourquoi les producteurs de betteraves ou de maïs touchent plus que les producteurs bio.

Alors que l’Argentine fait en France les notes de bas de page, les mésaventures de la Société générale, font la une du moindre journal de province argentin. Les Argentins, ça leur rappelle 2002 et 2003 et quand ils lisent qu’un seul homme aurait « piqué » 5 milliards d’euros, ils se marrent. Un économiste d’ici disant : il y a quand même des manières plus intelligentes pour une banque, d’expliquer que l’on a piqué l’argent de ses clients. Nous ne savions pas que les Français étaient naïfs à ce point...

PS Ici, le bio, ce n'est pas une religion mais une activité florissante: j'ai découvert hier un vignoble de 123 hectares entièrement en bio... Et il y a d'autres...Comme cette femme rencontré la veille qui vit avec sa famille sur 4 hectares de bio et qui explique sa vie sans grands mots et sans grandiloquence et ajoute: "je vis bien".

mardi 22 janvier 2008

Baisse des Bourses ou télé-réalité tragique?

22 janvier

Buenos Aires

Dans les bistrots de la capitale argentine, les gens regardent les images des mouvements des bourses qui font, comme dans toutes les capitales européennes, comme une sorte de spectacle de télé-réalité qui, d'une certaine façon, "fascine" tout le monde. Mais ici, les gens se souviennent qu'en 2001 et 2002, plus de dix millions de personnes se sont tout simplement retrouvés sans argent. Ce signe monétaire auquel nous sommes habitués (voire drogués) avait tout simplement disparu, il n'existait plus: des millions de gens, jetés de leurs appartements ou de leurs maisons dans la rue, n'avaient plus de quoi acheter et des millions d'autres ne pouvaient plus vendre. Pour avoir vécu cette période, je sais que ce fut une tragédie: au point que pendant les six mois les plus durs, pour le seul district de Buenos Aires, le nombre d'excédents de décès (suicide, accidents cardiaques, morts d'infection ou de faim...) a été évalué officiellement à 33 000.
Alors ici, devant les images qui, comme en Europe paraissent irréelles parce que mises en scène, édulcorées, scénarisées, transformées en fait divers planétaire des milliers d'Argentins craignent que le pire reviennent. Alors que les chômeurs, les piqueteros, manifestent toujours en ville et que dans plusieurs Etats d'Argentine, des milliers de "sans terre" ont recommencé à occuper de grandes propriétés et des terres appartenant aux militaires.
Ce matin, Ruben, l'homme dont les associations organisant le troc et émettant même une "monnaie de troc" ont sauvé des millions de gens pendant la crise, me disaient que ni la France ni d'autres pays européens n'étaient à l'abri d'une telle crise faisant brusquement "disparaitre" le papier monnaie. Un signe dont ce libertaire de 47 ans, expliquent qu'il n'est plus qu'un moyen à la fois dangereux et désuet d'organiser les rapports entre les gens. Il expliquait aussi que, comme ici, c'est ce qui reste de la classe moyenne qui serait ou sera le plus durement touché...

lundi 21 janvier 2008

Argentine et Chili

21 janvier

Je vais être moins présent jusqu'à la mi-février car je suis depuis hier en reportage en Argentine qui est à la fois l'un des plus grands pays du "bio" et l'un des plus gros producteurs de maïs transgénique. Je suis curieux, entre autres choses, de voir comment cela peut fonctionner. Dans un pays, aussi, ou des "Sans Terre" tiennent la rue et des villages à quelques kilomètres de Buenos-aires;
Je raconterais aussi souvent que possible.

Et un seul dieu honorera et adorera: Sarkozy

Dimanche 20 janvier


Nom de dieu de nom de dieu!

Ras le bol d’entendre disserter sur les religions et leurs vertus éducatives ou moralisatrices : l’instit est prié de s’effacer au profit du curé, du pasteur, du rabbin ou de l’iman. Tous les bons apôtres du catholicisme, du protestantisme, du judaïsme et de l’islam se félicitent de voir leurs actions à la hausse tandis que la bourse baisse. Dieu nous est servi à toutes les sauces et je lui demande, non pas respectueusement mais fermement, de s’occuper de ses oignons et du sexe des anges, l’une de ses meilleures spécialités. La même prière s’adresse à tous ses attachés de presse du bénissage qui se disputent les ouailles et leurs morales avec gourmandise. A la niche, dieu ; ou plus exactement à la maison et à l’église, au temple, à la synagogue ou à la mosquée où toutes les croyances et toutes les superstitions sont légitimes. Pas de tolérance à l’extérieur pour les missionnaires de l’intolérance.

Je me souviens avoir dit pendant des années aux orthodoxes russes brimés par le régime soviétique : je me battrais pour votre liberté de culte pour avoir le droit de dire ensuite tranquillement que vous pratiquez une religion rétrograde, ce qui est votre droit. Que les autres aient plus ou moins ou mieux habillé leur volonté d’hégémonie spirituelle et politique ne change rien au fond et l’eau de vos bénitiers n’est pas prés d’être bio. Demain, je signe toutes les pétitions nécessaires pour une nouvelle mosquée, église ou temple, mais ensuite, restez y et n’intervenez ni dans la conduite ou la morale du pays ni dans mes habitudes ni dans ma vie privée. Fou-tez-moi-la-paix ! Je ne veux ni de vos conseils ni de vos superstitions sur les façons de manger, de penser ou de s’habiller. Arrière Satans de tous les cultes : vos dieux sont (plus ou moins, selon les jours) sympas mais ayez la gentillesse de les garder et de vous élever vers eux dans la plus extrême discrétion. Priez en silence, je vous prie.

La question n’est pas de savoir si je crois ou ne crois pas, la question est de faire en sorte que les missionnaires de l’intolérance passée, à venir ou présente ne se mêlent ni de ma vie ni de celle du pays.

Que ceux qui ont encore un doute s’en aille voir « Les Nouvelles Voltaire’s folies » au théâtre de l’Oeuvre à Paris, rappel salutaire que le philosophe ne s’attaquait pas à la foi mais à son usage politique et pernicieux.

J’ose le dire : à bas la calotte et vive la Sociale nom de dieu!

samedi 12 janvier 2008

OGM: POURQUOI AVOIR ATTENDU SI LONGTEMPS

12 janvier

Au moins provisoirement, c'est à dire en 2008, les plantes OGM ne pourront plus être semées en France. Le maïs et d'autres.
Pourquoi avoir attendu si longtemps alors que les arguments rédigés à la hâte par la "Haute Autorité provisoire" sont les mêmes que ceux répétés par José Bové et ses faucheurs et par de nombreux scientifiques.
Et Jean-Michel Lemetayer éructe partout en direct sur toutes les chaines et dans tous les journaux. Et les industriels de l'agriculture font semblant de crier au désastre alors que le maïs OGM a représenté 0,75 % des surfaces semées en maïs en 2007. Donc, ils ne perdent rien du tout. Mais derrière le maïs OGM, ce qui inquiéte les scientifiques et les paysans du bio, c'est que les tomates, les pommes de terre, les betteraves et les fruits génétiquement modifiés (déjà mis au point aux USA) font patiemment la queue
Alors, l'explication ?
Il fallait une bonne occasion électorale à un moment où il est évident que 80 % (environ) des Français sont contre les OGM, ce qui pèse bien peu face au petit pourcentage des agriculteurs qui y sont favorables alors que ce monde agricole ne comprend plus (hélas) que 5% de la population. Donc, pour une fois, la proximité d'une élection a joué en faveur de la préservation de l'environnement et du milieu naturel. Aprés, comme on le laisse entendre au ministère de l'agriculture, comme le pensent les céréaliers qui s'agitent pour faire monter la mayonnaise pour le début de la discussion de la loi le 5 février au sénat, on verra....

vendredi 11 janvier 2008

les pro-OGM tentent un dernier coup d'Etat et Michel Barnier se tait...

10 janvier

La bataille fait rage entre, d’une part Madame Kosciusko-Morizet qui rêve de se débarrasser de Jean-Louis Borloo qui n’a été utile que pour taper dans le dos des participants du Grenelle de l’environnement et, d’autre part Michel Barnier, ministre de l’Agriculture qui a manifestement oublié qu’il fut ministre de l’environnement et qu’il écrivait en 1990 en citant un autre ministre de l’environnement : « J’ai souvent ressenti avec amertume la force des intérêts privés et la faiblesse de l’Etat ». Nous y sommes. Après avoir fait repousser en conseil des ministres la décision de demander la « clause de sauvegarde » pour mettre en hors la loi le seul maïs OGM autorisé en France, l’ancien ministre de l’Environnement se tait face au déchaînement du lobby des céréaliers pour le compte duquel il aura résisté jusqu’au bout. Ce lobby des céréaliers a fait donner sa fidèle garde parlementaire de l’UMP, lançant même à l’assaut du fragile projet d’interdiction le président de l’assemblée nationale. Jean-Michel Lemetayer, président de la FNSEA s'est immédiatement précipité à l'Elysée et à obtenu de Nicolas Sarkozy (béni soit son nom) que la loi sur les OGM soit remise à l'ordre du jour du Sénat d'où elle avait disparu. L’Etat vacille face à ces intérêts privés et face à une fronde de scientifiques dont certains sont liés à l’agro-alimentaire. Le coup était bien préparé et dés le début les quelques partisans des OGM membres de la « Haute autorité » étaient décidés à faire un éclat . La paysannerie de luxe (qui habite souvent à Neuilly...) hurle pour impressionner l’Etat en affirmant que la décision (pas encore prise) va la ruiner, la livrer à la concurrence internationale. Comme si, avant les OGM, plantureusement subventionnée à l’hectare, cette caste de paysans et de sociétés agro-alimentaires qui voient rarement leurs terres, ne raflaient pas des fortunes depuis des années. Raflant les subventions qui devraient profiter à la petite agriculture, à l’agriculture extensive et aux paysans bio.

Reste quelques journées agitées pour voir, des intérêts privés et de l’Etat, va l’emporter. Déja, le président qui décide de tout a remis sa décision à plusieurs jours, donnant le temps à la campagne de presse en préparation le temps de se développer sur le week-end. Car les céréaliers craignent l'effet d'entrainement, la Grèce, la Hongrie et l'Autriche ont déjà fait jouer la clause de sauvegarde et l'Allemagne se pose des questions, comme la Roumanie.

Madame Kosciusko-Morizet, pour avoir voulu aller jusqu’au bout d’une idée qu’elle porte depuis des mois, entre dans une zone de tempête...Elle n'en sortira certainement pas en prenant mardi prochain 15 janvier son petit déjeuner en compagnie du Président de la FNSEA.


lundi 7 janvier 2008

Péage sur périphérique: incendie chez les Verts

7 janvier

Il y a le feu chez les Verts. Ce n’est pas nouveau, mais, cette fois, la polémique mérite que l’on s’y attarde. D’un côté Denis Baupin et une partie de son équipe de candidats à la mairie de Paris, lancent l’idée d’un péage sur le périphérique et sur tous les tracés autoroutiers de l’Ile de France ; de l’autre, ceux qui hurlent à la sélection par l’argent. Du coup, l’instauration promise d’un « panier de 40 euros par mois de fruits et légumes » pour les familles les plus modestes de la capitale n’a guère fait, si j’ose dire, recette. Les interrogations, protestations, approbations par courriels se croisent dans un ciel chargé d’orage, les adversaires de l’initiative disant que cette volonté de faire payer va couler définitivement les Verts auprès de la classe moyenne et qu’on ne peut pas réclamer du pouvoir d’achat et en même temps promettre de l’amputer ; les partisans de l’initiative argument que seuls les « riches » viennent à Paris en voiture. Ca tire de partout et sur tout ce qui bouge d’un côté ou de l’autre.

On rappellera simplement aux uns et aux autres qu’à Londres le matériel de prise de vue spécialisé (pour vérifier le péage) dans la photographie des plaques d’immatriculation a servi à la police anglaise à mettre au point une réseau de surveillance (en temps réel) des voitures en circulation dans toute la Grande-Bretagne. Toutes les caméras étant reliées à un ordinateur central et aux voitures de police.

vendredi 4 janvier 2008

Le Paris-Dakar ensablé: définitivement peut-on espérer

4 janvier

Le Paris-Dakar est annulé. Pour une fois, "Allah est grand"; et le premier ministre et son ministre des Affaires Etrangères qui le regrettent, des imbéciles qui méprisent l'Afrique et oublient le Grenelle de l'Environnement.
Mais, petit doute: est-ce que cela n'arrange pas les organisateurs qui n'avaient pas autant d'engagés que les années précédentes et des promesses de couverture médiatique plutôt médiocres...

ps Le Dakar est avantageusement remplacé par un autre rallye, jordanien celui là: il n'y a que deux concurrents, Carla et Nicolas attendus à Pétra, au coeur d'une autre désert. Non plus aux frais de la Princesse mais aux frais du Roi. J'attends avec gourmandise la photo des deux héros à cheval dans le défilé. Mais pour ressembler à Indiana Jones, Nicolas devra ôter ses lunettes de maffioso.