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Journaliste depuis 30 ans, à la fois spécialiste des pays en proie à des conflits et des questions d'écologie,de protection de la nature et de société; derniers livres publiés: Guerres et environnement (Delachaux et Niestlé), L'horreur écologique (Delachaux et Niestlé), "La Grande Surveillance" (Le Seuil),une enquête sur tous les fichages (vidéo, internet, cartes bancaires,cartes médicales, telephone, etc). Et enfin "Enquête sur la biodiversité" (ed Scrinéo, coll Carnets de l'info). Aprés 20 ans au Journal du Dimanche, collabore désormais à l'hebdomadaire Politis et à Médiapart.

samedi 24 mai 2008

les protestations contre les éoliennes en France: du vent avec relent de nucléaire...

24 mai

Après quatre jours passés dans une province espagnole, la Navarre, qui a fait depuis une dizaine d’années le choix de l’indépendance énergétique et des énergies nouvelles, en particulier l’énergie éolienne, je suis convaincu que les adversaires français de l’éolien sont de mauvaise foi, qu'ils ne représentent qu'une vieille garde de nostalgique du passé et de leurs "vieilles demeures" et que le soupçon d’être aidé discrètement par les partisans du nucléaire est de plus en plus plausible...

En effet...

1° Au pied d’une éolienne de 40 mètres de haut et par grand vent, le bruit des pales est tout à fait négligeable : un chuintement qui ne gène pas une conversation menée à voix normale ; et à une centaine de mètres d’une ligne de crête couverte d’éoliennes, on n’entend plus rien du tout.

2° Les agriculteurs qui travaillent dans ces zones sont satisfaits, ne se plaignent pas et mettent spontanément en avant l’intérêt d’une « énergie propre ».

3° Les vaches et les moutons qui broutent dans ces champs d’éoliennes ne sont pas le moins du monde affectés. Ni les vignes ni le fromage de brebis n’ont ici de goût particulier...

4° Le plan d’installation des parcs éoliens a fait l’objet d’une enquête publique auprès des habitants et des responsables de municipalités ; et les municipalités sont beaucoup moins intéressées financièrement aux éoliennes qu’elles le sont en France.

5° Il y a actuellement, pour une petite province de 10 000 kilomètres carrés, 32 parcs éoliens abritant 1164 éoliennes

6° La province couvre actuellement ses besoins en électricité pour 65% avec des énergies renouvelables (barrage, biomasse, solaire et éolien pour 39 %). Pour l’Union européenne, l’objectif pour 2010 est de 29 %. La France devrait être le seul pays à ne pas atteindre cet objectif...

7° Le recours aux éoliennes et leur fabrication à Pamplona représente un peu plus de 5000 emplois dont 1090 prés de la capitale dans l’usine qui fabrique ces engins.

8° Contrairement à ce qui se passe en France tous les parcs éoliens, petits ou grands, sont en libre accès au public puisqu’il n’existe aucune clôture pour aller jusqu’aux pieds des éoliennes.

9° La plupart des touristes qui passent dans cette superbe région vont admirer les éoliennes et les photos qu’ils prennent constituent une carte de visite extraordinaire pour cette région basque.

10° Chasseurs et écolos de la région sont au moins d’accord sur un point : les éoliennes ne constituent en rien un danger pour les oiseaux, un doute subsistant pour les chauve-souris.

11° Même en cherchant bien, impossible de trouver un grincheux pour protester.

Reste la question du paysage et de l’esthétique : je trouve que les éoliennes sont belles et de toute façon pas plus laides que les lignes à haute tension. Et dans un univers que nous avons transformé cela vaut de toute façon le coût d’économiser des gaz à effet de serre....

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Merci, ça confirme mon sentiment sur ce sujet, quoiqu'il existe des parcs (moins de 10 éoliennes) en France qui sont ouverts et où l'on peut se rendre compte du "silence qu'elles produisent".

Mais ne pourrait-on pas aller encore plus loin. C'est à dire, plutôt que de faire de grands parcs, faire des petites stations de production adaptées à la demande des villes et villages alentours et ainsi diminuer le besoin du transport de l'électricité ?

Marianne a dit…

Bonjour Claude-Marie,
il n'y a pas forcément le lobby nucléaire derrière chaque association anti-éolien. Près de chez moi, en Saumurois, un maire se bat seul contre déjà 5 associations (même pas foutues de s'entendre entre elles!) qui disent défendre le paysage (protégé chez nous). Pas de lobby non, simplement un manque incroyable d'information : l'éolien concentre tous les fantasmes (bruit surtout). Il suffit souvent d'emmener les gens au pied d'un éolien pour les voir changer. Mais ils enchaînent immédiatement sur le paysage... Quant aux maires, ne nous leurrons pas, c'est l'intérêt purement financier qui les anime. Mais qu'ils se dépêchent les bougres : en 2012, cette manne disparaîtra.
Une chose est sûre : avec la raréfaction du pétrole et du gaz, il serait plus que temps de mettre le paquet sur la recherche. Visiblement, l'actuel gouvernement n'a pas compris le message....
Suggestion de billet d'humeur pour cette semaine : avec la hausse du pétrole, j'entends de plus en plus de gens autour de moi réfléchir sérieusement à réintégrer les villes, là où ils les avaient quittées il 5 à 10 ans pour la campagne bucolique. Le manque de transports publics (trains régionaux, bus, cars) sera en partie responsable d'une désertification! Incroyable retournement de situation en peu de temps! Les politques sont, pour moi, responsables de cet effet : ils n'ont pas su ou pas voulu anticiper sur le manque de pétrole et n'ont donc pas inciter les laboratoires, les entreprises publiques et privées à investir dans de nouvelles technologies. il va falloir de nombreuses années pour combler le déficit et d'ici, les petites gens vont encore devoir se serrer la ceinture pour rouler!
Amicalement,

Blog de Claude-Marie Vadrot a dit…

Oui, les citadins qui sont "partis à la campagne" surtout pour fuir l'augmentation des maisons et des terrains vont être (sont déjà) lourdement pénalisés.

CMV

Anonyme a dit…

Mais si ! les éoliennes font du bruit : celui des pièces de monnaie qui au même rythme que les pales qui tournent avec le vent tombent dans les poches des actionnaires ...ces mêmes actionnaires qui peuvent rouler 4x4 sans trop de gêne: l'énergie renouvelable finançant leur pétrole et leur délivrant en même temps un certificat de bonne conduite . L'agriculteur et les vaches ne se plaignent pas non plus , le bruit des pièces pour la location du terrain couvrant , et c'est bien normal celui des pales .... Mais au fond de sa chaumière , un jour, ou plus encore une nuit sans vent au sol , mais là haut à 100m, la brise passe et ça tourne(!) le pauvre bougre qui n'entend pas les pièces tomber dans son écuelle , est gêné par ce chuintement qui , c'est bien normal l'agace bougrement.
Et parce qu'on veut du courant en continu et abondance jour et nuit c'est le réseau qui régule , le nucléaire assurant une continuité , le gaz , le pétrole, le charbon, aussi mais permettant en plus des réponses plus rapides aux fluctuations de la demande énergétique , les renouvelables assurant un complément et l'indispensable brevet "développement durable" , aidées en cela par "économie d'énergie".
Tout ça pour dire que bien que les éoliennes et les renouvelables me passionnent, ce sont somme toute que des techniques et non une politique ,et qu'il ne s'agit bien sûr d'être ni pour ni contre les éoliennes (qui sont des engins remarquables) mais pour (ou contre) une vision d'ensemble de la société et de son organisation .
Le problème étant que le bruit fait autour des éoliennes empêche sans doute de poser les bonnes questions.

Anonyme a dit…

Bonjour,

Pour les énergies renouvelable, le principe suivant est valide: "plus on en parle, moins ca représente". Ceci vaut pour le solaire et l'éolien. Ce dernier représente 0,13% des renouvelables et 0,02% du total de la production d'énergie. Un pays qui a déjà mit le "paquet", le Danemark, couvre 1% de ses besoins énergetiques avec l'éolien. Ce n'est donc pas avec cette énergie qu'on va sauver l'humanité.

Cordialement, FabDelDongo