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Journaliste depuis 30 ans, à la fois spécialiste des pays en proie à des conflits et des questions d'écologie,de protection de la nature et de société; derniers livres publiés: Guerres et environnement (Delachaux et Niestlé), L'horreur écologique (Delachaux et Niestlé), "La Grande Surveillance" (Le Seuil),une enquête sur tous les fichages (vidéo, internet, cartes bancaires,cartes médicales, telephone, etc). Et enfin "Enquête sur la biodiversité" (ed Scrinéo, coll Carnets de l'info). Aprés 20 ans au Journal du Dimanche, collabore désormais à l'hebdomadaire Politis et à Médiapart.

vendredi 19 septembre 2008

Les taxes vertes sont elles écologiques et sociales?

Vendredi 19 septembre

Quel que soit le résultat du combat de coqs entre les ministres associés de l’écologie, le président, le sous-président et les députés de l’UMP, il est permis de se poser (au moins) trois questions à propos des « taxes vertes » et du bonus-malus qu'elles impliquent.
D’abord si seule l’incitation financière fonctionne pour la majorité de la population (essentiellement dans ce cas par la classe moyenne et les revenus élevés) pour orienter l’acte d’achat vers un produit plus « écologique » ou pour éviter le gaspillage, cela signifie tout simplement que la prise de conscience tant vantée n’existe pas ; et que tous les sondages qui présentent comme acquises d’énormes majorités sur cette prise de conscience, ne sont que le reflet d’un « politiquement correct » induit ; ne serait-ce que parce que rien dans l’évolution (évolution étant un mot bien fort) de notre société de consommation n’incite à la mise en pratique d’une consommation responsable. J’ai donc beaucoup de doutes sur une écologisation (très relative) de notre société reposant exclusivement sur le bonus-malus. Exemple : tous ceux qui ont acheté (plus qu’avant) une voiture (un peu) moins polluante pour bénéficier de quelques centaines d’euros, auraient pu d’eux même faire ce choix de la moindre pollution, vu la modicité de l’avantage par rapport au prix de l’engin. Quant aux acheteurs de 4 X 4 et autres voitures (plus) polluantes, quelques centaines d’euros en plus ne changent rien et dans le fond, les confortent dans leur sentiment d’appartenir à une autre classe (supérieure).
Et s’agissant des voitures, comment ne pas être sceptique sur la volonté écologique d’un gouvernement qui laisse Renault (dont il est actionnaire) délocaliser la fabrication des voitures bon marché (avec bonus) qu’il faudra ramener en France sur des milliers de kilomètres au prix d’un extraordinaire gaspillage énergétique...
Et enfin, mais je n’ai sans doute pas encore assez réfléchi et serait heureux de recueillir l’avis des lecteurs de ce blog, les taxes écologiques ou vertes, n’en déplaisent aux Verts et aux associations de protection de la nature, ne sont-elles pas aussi un impôt imposé aux plus pauvres ?
Encore un rappel : le principe pollueur-payeur (bonu-malus, donc), a été inventé par la loi sur l’eau de 1964. Cette taxe à la quantité de pollution est peu à peu devenue pour les entreprises une sorte de « droit de polluer » pas cher. Et les cours d’eau français sont toujours pollués...

vendredi 12 septembre 2008

Le pape et le président au secours de toutes les grenouilles de bénitier et des sectes qui nous menacent

Vendredi 12 septembre

Le mauvais esprit ayant plus soufflé sur moi que le Saint-Esprit, je regrette profondément cette mise en scène « républicaine » de la visite d’un pape, visite qui était à l’origine destinée à visiter Lourdes pour le 150 éme anniversaire des miracles de Bernadette Scoubidou. Mais Nicolas Sarkozy a insisté pour qu’il vienne bénir l’Elysée où il vit dans le pêché avec une Italienne. La laïcité « positive » (ce serait folie de se priver de religion) offert au Pape par le président de la République implique que, bientôt, les catholiques, les protestants, les musulmans, les juifs, les bouddhistes et toutes les sectes qui s’obstinent à sortir de leurs ashrams, vont bientôt imposer leurs manies, leurs interdits, leurs préjugés alimentaires ou vestimentaires à tout le monde, y compris aux laïcs qui sont majoritaires en France. Ce qui figure en tête de la Constitution. Aspect positif de l’accumulation des heures et jours sacrés : trois ou quatre jours de congés par semaine et l’obligation religieuse de passer très prochainement au 30 heurs par semaine. Avec comme slogan : prier plus pour gagner moins.
Preuve en passant, qu’un pape ne fait plus de miracle : le Panzercardinal est allé dans le 5 éme arrondissement de Paris, fief de Jean Tibéri et le dernier des magouilleurs chiraquiens est toujours inculpé pour des délits électoraux.
Un mystère non résolu par le Pape : celui de l’immaculée conception de l’enfant de Rachida Dati. Y a vraiment pas de justice et la police est partout puisque la Républiques avait mobilisé hier 3600 membres des forces de l’ordre.
A la question posée par le Pape sur la place que doit tenir la religion, il n’existe qu’une seule réponse : les bigots de toutes les obédiences restent chez eux et dans leurs ashrams et n’emmerdent pas la société avec leurs interdits.
On ne le dira jamais assez : « A bas la calotte et vive la Sociale !»

mercredi 10 septembre 2008

Edwige: Alliot-Marie mange un bout de son chapeau et Sarkozy bat en retraite sur des positions préparées à l'avance

Mercredi 10 septembre

Ainsi que je le pressentais et ainsi que je l’ai expliqué dans divers médias, y compris ceux qui avaient "ignoré" mon livre il y a quelques mois, les animateurs de Sarkoland ont senti que, pour une fois, le fichier Edwige avait du mal à passer. Ce qui va nous donner droit à une gesticulation prévisible (et peut-être même prévue).
- Cruella, ministre de l’Intérieur, mange un petit bout de son chapeau.
- Après « concertation » avec les pigeons (Corinne Lepage par exemple), Cruella et son gouvernement nous donne « des garanties » et organise (avec quelles vérifications possibles ?) un mini recul sur la durée de conservation de la durée des « informations » sur les jeunes entre 13 et 18 ans. Plus une promesse que des données sensibles comme la religion, la santé, les orientations sexuelles, les fréquentations, etc. ne seront «qu’exceptionnellement» notées.
- A partir de là, deux solutions
- Le fichier Edwige est maintenu, modifié à la marge
- Le fichier Edwige est soumis au vote du parlement qui, avec la majorité que nous connaissons, confirmera tous ses aspects liberticides mais en excluant du fichier les « personnalités » politiques et syndicales. C’est leur seul problème, en fait...
Alors que, pas besoin de fichier, tout le monde sait à peu prés tout sur les politiques et les syndicalistes connus en dehors du nom du père (et encore...) de l’enfant de Madame Rachida Dati, la seconde Cruella du gouvernement.(Non, non, n’insistez pas, cela-ne-nous-regarde-pas !)
Reste alors l’essentiel : le fichage systématique de tous les Français, ils sont des centaines de milliers, qui sont engagés, à un titre ou à un autre, dans la société civile : des joueurs de pétanque aux protecteurs de la nature en passant par les altermondialistes, les enseignants, les manifestants et les syndicalistes du quotidien. Tous ceux qui donnent des cauchemars aux élus et aux préfets. Tous ceux donc, par exemple, qui sont stigmatisés par le Patriot Act voté en octobre 2001 aux Etats Unis, texte de plus de 300 pages qui restreint la liberté de tout le monde, à commencer par les protecteurs de l’environnement (en Alaska, par exemple).
Et, de toute façon, toutes les informations qui, de par la loi ou le règlement, n’auront plus officiellement droit de cité dans Edwige seront engrangés dans sa copine, le fichier Cristina qui offre l’immense avantage d’être secret, non consultable, non vérifiable et classé « Secret Défense ». Elle est pas belle la vie ?
La manipulation que je soupçonne est d’avoir, comme d’habitude, anticipé la réaction violente d’une partie de la société civile et médiatique, de façon à pouvoir reculer (après avoir mesuré le degré d’acceptabilité) sur des positions quasi-équivalentes et soigneusement préparées à l’avance.
Il ne reste donc, au moins dans l’immédiat, qu’une solution : l’abrogation du décret du 1er juillet qui, jusqu’à preuve du contraire, a toujours force de loi.
Sans oublier que de STIC à JUDEX en passant par les bases élèves, la Sécurité sociale et les grands fichiers privés (y compris ceux des agences immobilières par exemple) il existe encore une trentaine de fichiers attentatoires à nos libertés et à notre intimité.

Il ne reste plus qu'à attendre un miracle à l'occasion de la venue du Pape à Paris et à Lourdes...

mardi 9 septembre 2008

Fichier Edwige: Cruella, ministre de l'Intérieur, nous jette un os à ronger

Mardi 9 septembre

La ministre de l’Intérieur, notre Cruella nationale, vient de nous offrir un petit rabais sur le fichier Edwige. On verra, dit celle qui réussit à faire plus fort que Sarkozy mais en surveillant son langage, si un texte ne pourrait pas limiter la durée des données concernant les mineurs. D’abord, cette déclaration confirme que n’importe quel comportement (pas les délits, pas les condamnations) et observation subjectives de la police, de l’école ou des services sociaux sont bien prévus pour rester éternellement en mémoire ; ensuite cette concession du bout des lèvres signifie que, si le jeune est homo, bouddhiste, chrétien, contempteur de flics, habitué des bandes, zoneur, mal embouché avec les enseignants, les patrons ou les éducateurs à 17 ans et demi, bon, promis, on finira par oublier. Mais si le jeune a 18 ans et demi, les souvenirs resteront dans la mémoire de l’ordinateur de la police pendant toute sa vie, arme commode d’interdictions professionnelles.
Cette apparente concession illustre parfaitement la méthode employée depuis six ans par la droite : on annonce un projet gravissime qui provoque plus ou moins de hurlements et ensuite, on feint de céder sur quelques points mineurs comme cela c’est produit récemment sur la « base élève » des écoles primaires. Grâce à un recul provisoire et en trompe l’oeil, l’essentiel du nouveau fichage est vendu et les opposants, surtout au Parti socialiste qui compte bien profiter de cela un jour, se réjouissent en criant à la victoire. Et puis les gouvernements reviennent à la charge un peu plus tard. C’est ce que l’on appelle « tâter la faculté d’acceptation de l’opinion publique »...
Tiens, au fait, il fait quoi le PS dans cette affaire ? Et les écolos ? Ils sont au vert ?
Ben il est encore moins intelligent que Bayrou (c’est dire) qui a compris qu’il avait là un créneau porteur pour se refaire l’hymen.
La démocratie défendue par Bayrou, on croit rêver...

dimanche 7 septembre 2008

Fichier Edwige le curieux réveil d'Hervé Morin

Dimanche 7 septembre

La sortie de Hervé Morin sur le désormais fichier Edwige créé le 1er juillet dernier qui n’est que le 34 éme des fichiers qui nous cernent, me laisse rêveur. Je pense qu’il s’en moque complètement, d’autant plus qu’il fait semblant de croire que ce dernier fichier serait réservé à ceux qui se présentent à une élection, qu’ils soient élus ou non, alors qu’il concerne aussi tous les acteurs de la société civile. Y compris les responsables associatifs. Ce qui revient (notamment), comme avec le « Patriot Act » adopté en octobres 2001 aux Etats Unis à transformer les protecteurs de la nature, les défenseurs de l’environnement et les écologistes, en « ennemis de l’intérieur » à parti du moment où ils contestent la politique officielle de déménagement du territoire, les autoroutes ou le nucléaire.

Mon sentiment, d’après ce qui se dit dans les « milieux autorisés », c’est que monsieur Hervé Morin, le menteur de l’Afghanistan, a senti comme quelques autres que, pour une fois, l’opinion publique et médiatique a des doutes et commence à se mobiliser. C’est nouveau car, depuis une douzaine d’années, tous les fichages ont été acceptés par une population qui répète ce qu’on lui dit, à savoir que ces fichiers, c’est pour les « coupables », pour « les autres ». Peut-être, espérons le, qu’Edwige est le fichier de trop. Alors en attendant de ficher tous ceux qui « minent le moral de l’armée » sur la guerre en Afghanistan, monsieur Morin prend des précautions politiques et oratoires. Et je pense qu’il ne va pas être le seul à droite...

Mais, comme vient de le dire Jean-Pierre Raffarin, attendons que le Conseil d'Etat se prononce puisque nous sommes dans un "Etat de Droit". Tiens, tiens il a aussi senti le vent qui tourne ???


ps Est ce que les chasseurs imbéciles (pléonasme dans les Pyrénées...) qui viennent de tirer sur un ours et de le blesser vont être fichés? Y-a-t-il une case "idiots" dans Edwige ?

jeudi 4 septembre 2008

Afghanistan: la bonne et la mauvaise information selon le ministère de la défense. Paris: les faux derches qui s'en prennent à Florence Schaal de TF1

Vendredi 5 septembre

Quand le ministère de la défense, le Premier ministre et le président de la République racontent n’importe quoi sur la mort (regrettée, regrettable et probablement terrible) des soldats français en Afghanistan, cela s’appelle parait-il information et "respect des familles". Quand France Inter et Paris Match font un reportage sur les Talibans qui ont affronté ces soldats, il parait qu’il s’agit de « communication », de "soutien aux terroriste" et que c’est irresponsable. Ah bon ? Il y a une bonne et une mauvaise information, désormais ? Que je sache, le journaliste n'est pas tenu de choisir un camp, quoi qu'il puisse penser des militaires français matamores et des Talibans rétrogrades. Le journaliste n'est pas plus tenu de faire la promotion de l'armée française que de monter en épingle les doléances de monsieur Clavier qui déplore la disparition d'un coq en plâtre dans la propriété où il vit comme un coq en pâte.

Et quand les autorités françaises préfèrent le renforcement de la guerre et de la présence armée à l’aide humanitaire, à la reconstruction du pays et à la lutte contre la détérioration de l’environnement de l’Afghanistan, cela s’appelle comment ? La presse est d'ailleurs plus discréte sur ce point que sur les détails d'une embuscade qui n'est qu'un fait divers de guerre inévitable.

Ce "rappel au patriotisme" des journalistes français me rappelle deux situations: d'abord l’opprobre et les poursuites qui frappaient les journalistes quand ils rapportaient les revendications des Algériens souhaitant leur indépendance et parlaient de « guerre » alors que les gouvernements évoquaient les « événements d’Algérie » et le maintien de l’ordre; en ensuite le "pétage de plomb" généralisé que j'ai constaté à New York à mon arrivée le 13 septembre 2001 chez les journalistes américains qui ne parlaient que de Dieu dans leurs reportages et commentaires et qui se demandaient pourquoi (?) on avait fait cela aux Etats Unis.

Au fait, qui a vendu aux Talibans les équipements militaires des soldats français ?


ps Puisque je suis dans un jour de défense et illustration de mes confrères, je trouve assez scandaleux que ma consoeur de TF1, Florence Schaal (dont je connais par exemple, le courage dans l'affaire de la prise d'otage à l'école de Beslam), soit menacée de licenciement pour avoir annoncé en direct, pressée par sa hiérarchie avide de scoop, la mort d'un enfant qui a finalement été retrouvé vivant. Il parait que cette fausse information est insupportable et contraire à la déontologie. Entendre cela de la part des responsables d'une chaine qui n'avait pas viré Poivre d'Arvor aprés sa compromission avec un homme d'affaires lyonnais et sa fausse interview de Fidel Castro, cela vous fait regretter de ne pas être sourd. Florence Schaal a commis une erreur, certes, mais c'est péché véniel par rapport aux mensonges politiques et économiques permanents de TF1 et au pétainisme triomphant de monsieur Jean-Pierre Pernaud au journal de 13 heures.

mercredi 3 septembre 2008

Les nationalistes corses au secours du littoral: Reno et Auteuil dans leur collimateur

Mercredi 3 septembre

Bon, parlons sérieusement....

Tout prés de Porto-Vecchio, il reste au moins deux propriétés littorale à « visiter » : celle de Jean Reno, également ami de qui nous savons, et celle de Daniel Auteuil marié depuis deux ans à une héritière de beaux lambeaux du littoral corse du Sud. Bien entendu, il y a aussi les propriétés de du maire de Porto-Vecchio, député UMP de la Corse du Sud, président de l’assemblée territoriale corse, Camille de Rocca Serra, gros propriétaire terrien sur le littoral, notamment là où les nationalistes sont intervenus. Bien entendu, c’est cet élu-parrain qui délivre les permis de construire, qui supervise l’établissement de la nouvelle version du Plan d’Occupation des Sols et les décisions sur la « constructibilité » des terrains ; il a également des intérêts dans les sociétés de BTP. Ceci explique sans doute, que comme beaucoup d’élus corses, il réclame depuis des années des dérogations à la loi littoral qui protège, plus ou moins bien, toutes les côtes françaises. En fait, il est, avec ses camarades élus-politiques-promoteurs, sur le point de les obtenir.

On peut discuter des méthodes et de l’idéologie parfois douteuse des nationalistes corses, mais ils sont les seuls (comme le prouve l’annulation récente du pharaonique permis de construire du publicitaire Jacques Ségala) à se battre depuis des années contre la bétonisation de ce qui reste l’un des plus littoral français. Sur place, il suffit de s’y promener pour constater que non seulement il est en partie privatisé, interdit au public, mais également hérissé de constructions illégales.

Tout ceci explique la colère du président de la République qui protège les illégalités et les accroissements de fortune de ses amis aux dépends de l’environnement.

Après tout, la méthode du Préfet crameur de paillotes était bien la meilleure face à la lenteur de la justice corse sur les constructions illégales.

mardi 2 septembre 2008

Au secours Sarkozy, la police ne réussit pas à protéger mon jardin contre des chats gratteurs

Mardi 3 septembre

Je demande respectueusement au président Sarkozy de virer tous les policiers municipaux, tous les gendarmes de Gien (Berry) et de suspendre le maire de la ville car, dimanche et lundi, à deux reprises, trois chats à cols roulés et sans collier sont venus gratter dans mes plate-bandes de salades et de radis. C'est insupportable: y en a même un qui a pissé sur une courge.

Michel-Edouard Leclerc et le ministre Luc Chatel prennent la tête des escrocs du "pouvoir d'achat"

Mardi 2 septembre

La « défense du pouvoir d’achat » vient de prendre pied dans les médias, dans un mouvement unanime, du Figaro au Parisien en passant par les grands journaux régionaux, la télévision et France-Inter. C’est le sujet consensuel de la rentrée : « à bas la vie chère ! ».

Quel que soient les qualités éventuelles ou la pugnacité des journalistes qui se lancent dans cette croisade plus ou moins inspirée, je pense notamment à France Inter, il ne faut pas oublier que l’opération « pouvoir d’achat » a été décidée en très haut lieu et est orchestré par l’inénarrable secrétaire d’Etat Luc Châtel qui parcourt les provinces de France en débitant des banalités sur la Consommation (1) qui fait partie de son portefeuille ministériel, banalités qui sont rapportés jour après jour par les télévisions régionales.

Il s’agit, résumons simplement, d’une part d’ancrer dans l’esprit du public, que pour améliorer le pouvoir d’achat il suffit d’avoir recours à des trucs et des astuces de consommateurs (radins...) et d’autre part de faire semblant de pointer du doigt la grande distribution qui vient de recevoir un royal cadeau lui permettant d’installer plus facilement ses grandes surfaces. Lesquelles vont désormais écouler encore mieux leurs produits sous des enseignes « au rabais » où elles vendent les mêmes choses qu’ailleurs ou juste un peu plus dégueulasses. Cette offensive permet de faire oublier que les salaires ne progressent pas, au contraire de la précarité, et que les taxes nouvelles s’accumulent au moment où le ministère des Finances a décidé (cela est visible sur les feuilles d’impôts) de bricoler les barèmes d’impôt et de faire passer à la trappe la plupart des dons aux associations et les dépenses de bénévolat. Les efforts de communications et de diversion de monsieur Châtel sont exceptionnellement importants (budget de com et de déplacements extraordinaire) ; et outre qu’ils détournent de l’essentiel ils incitent les consommateurs à acheter les produits de (plus) mauvaise qualité (notamment pour la santé) et provoquant beaucoup plus de dégâts sur l’environnement, ce qui rend service à la fois à la grande distribution et aux producteurs de bouffe industrielle. On oublie le Grenelle de l’environnement pour un faux Grenelle du pouvoir d’achat.

L’escroquerie repose sur une réalité : personne, sauf les spécialistes (et encore ils ont du mal), n’est en mesure de passer d’un magasin (hard ou pas hard) à l’autre pour comparer les prix, les compositions, le poids et l’empreinte écologique. Donc il suffit de faire croire par une campagne de presse que les magasins « à bon marché » vendent moins cher en omettant d’insister qu’ils font partie des mêmes sociétés de distribution que les « autres ». Il s’agit donc de brouiller les pistes de l’augmentation des prix et des profits et l’escroc Michel-Edouard Leclerc, l’autoproclamé « pourfendeur de la vie chère » est comme d’habitude envoyé en première ligne pour entretenir sa fausse aura de mécène du consommateur.

A qui pourrait croire que les magasins « bon marché » sont différents des autres voici deux petits exemples péchés chez Ed : dans les yaourts Dia « aux fruits », le prix des 12 grammes de fruits (avec arome naturel qui sont en fait des copeaux de bois) est à 13, 30 euros le kilo ; dans les yaourts Danone Taillefine « aux fruits », la « trace » de pamplemousse revient à 19,5 euros au client. Avec une dernière remarque qui concerne la responsabilité du consommateur qui n’est pas innocent : pourquoi acheter de la scarole « Saint Eloi » épluchée et sous vide à 6,50 le kilo alors que la même scarole est vendue non emballée à 1 euro le kilo.

D’autre part, je rappelle que la gestion informatisées des flux d’achat avec les cartes de fidélité explique en grande partie les différences de prix entre magasins d’une même chaîne pour un produit identique lors des récentes enquêtes sur le pouvoir d’achat et les augmentations. En effet, ce n’est qu’un aspect de la question, le croisement des courbes des achats et des profils sociaux économiques de la partie répertoriée des clients (100 000 cartes de fidélité en France), permet de déterminer les seuils de prix (ou de qualité, également) « acceptables » et n’entraînant pas ou peu de baisse de vente. Ceci magasin par magasin, chacun étudiant les variations de l’acte d’achat en fonction d’une augmentation. Ces prix sont donc, grâce à ce système, de plus en plus fixés non pas en fonction du coût d’achat aux producteurs mais par observation de ce « seuil d’acceptabilité » déterminé jour après jour par l’informatique et analysé par des sociologues. Certains prix, puisque toutes les données peuvent être croisées, peuvent également être modulés en fonction de la partie du magasin où ils sont offerts.

(1) Genre : « Les Français ne dépensent pas moins, ils font simplement de nouveaux arbitrages dans leurs achats ». Celle là, il la répète partout sans rire, y compris pour « expliquer » que les gens en vacances ont été moins au restaurant