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Journaliste depuis 30 ans, à la fois spécialiste des pays en proie à des conflits et des questions d'écologie,de protection de la nature et de société; derniers livres publiés: Guerres et environnement (Delachaux et Niestlé), L'horreur écologique (Delachaux et Niestlé), "La Grande Surveillance" (Le Seuil),une enquête sur tous les fichages (vidéo, internet, cartes bancaires,cartes médicales, telephone, etc). Et enfin "Enquête sur la biodiversité" (ed Scrinéo, coll Carnets de l'info). Aprés 20 ans au Journal du Dimanche, collabore désormais à l'hebdomadaire Politis et à Médiapart.

mardi 30 juin 2009

La fraise espagnole d'Andaousie se rebiffe et des écologistes subissent des pressions

Mardi 30 juin

Le film sur le parcours de la fraise andalouse hors saison et gorgée de pesticides diffusé sur France 5 au mois de mai, fait des victimes collatérales. Sous la pression du gouvernement espagnol qui a informé la chaîne de son intention de porter plainte, les rares habitants de la région de Huelva qui ont accepté de témoigner devant la caméra sont menacés, par courriers et téléphone. C’est notamment le cas de Juan-Francisco, le militant de l’association « Ecologistas en accion » qui a eu le courage de nous montrer les lieux où les bidons de produits phytosanitaires dangereux et, pour certains, interdits, sont abandonnés avec les monceaux de plastique des serres et des cultures. Au risque de polluer encore plus les rivières et les nappes phréatiques déjà atteintes par l’infiltration des « nettoyeurs de sol » comme la chloropicrine, produit qui entrait dans la composition des gaz de combat (guerre de 14 et Irak contre les Kurdes). C’est Juan-Francisco, avec un autre militant, qui nous a guidé vers les captages d’eau illégaux qui assèchent la seule rivière menant au parc national de Doñana ainsi que sur les champs de fraises installés illégalement sur ce qui reste de la forêt régionale.
Pour son malheur, Juan-Francisco habite et travaille depuis 27 ans dans un garage de Bonarès, au beau milieu des 5000 hectares de cultures de la fraise industrielle brevetée en Californie. Depuis la diffusion du film, il reçoit soit des menaces par téléphone, soit des menaces physiques ; et son patron subit des pressions pour le licencier car ses principaux clients sont des agriculteurs de la fraise. Ces menaces émanant des agro-industriels de la fraise avaient déjà amenés le WWF-Espagne à refuser de nous aider à la suite de l’enquête qui avait été menée par le WWF-France et relayée il y a deux ans par Politis : ils avaient été priés de ne plus intervenir au sujet de la fraise par le ministère de l’agriculture espagnol.
Les menaces actuelles émanent de deux groupes de pression. D’abord les agro-agriculteurs de la fraise hors sol qui voient déjà diminuer les ventes à l’exportation de leur fruits et s’inquiètent pour une fraise qu’ils ont commencé à produire au Maroc pour profiter d’une main d’oeuvre encore moins chère que celle qu’ils exploitent à 5, 30 euros de l’heure; et ensuite les obtenteurs californiens qui, leur fraise industrielle étant brevetée, touchent une redevance pour chaque plant de fraisier utilisé. Un rente extraordinaire qu’ils espéraient imposer prochainement dans le sud de la France où des agriculteurs de la fraise franchissent déjà les Pyrénées pour acheter en Espagne les produits de traitement qui sont interdits en France. Pour la garriguette hors saison, par exemple...
Le ministère de l’Agriculture espagnol et les « agriculteurs » andalous voient plus loin : ils estiment que la contestation de leurs pratiques risquent de bientôt mettre en accusation les tomates, les poivrons, les aubergines, les asperges et la plupart des légumes et fruits hors saison produits hors sol et avec recours massifs aux pesticides qui sont exportés en France à travers la plate-forme commerciale privée de Saint Charles à Perpignan. C’est là que transitent chaque année plus de 400 000 camions chargés de denrées qui ne font l’objet que de contrôle sanitaire de routine dont les résultats ne sont communiqués...qu’aux producteurs ; le représentant sur place du ministère de l’Agriculture n’a pas le droit de les consulter. De toutes façons, les fraises et le reste ne séjournant que quelques heures sur le marché privé de Perpignan, quand les analyses sont connues, les cargaisons sont déjà reparties vers les grandes surfaces qui constituent les principaux clients de ces fruits et légumes suspects et dévoreurs de CO2.
La pression des centrales d’achat des grandes surfaces sur les prix, leur besoin de maintenir le maximum d’opacité sur leurs marges sont telles qu’il est à craindre que de plus en plus de maraîchers industriels français se convertissent rapidement aux méthodes et produits hors saison et cultivés hors sol avec un apport grandissant de produits chimiques. C’est d’ailleurs dans ce secteur que la « consommation » de pesticides, en dépit des promesses du Grenelle de l’Environnement, a enregistré depuis deux ans la plus grande augmentation de ces dernières années.
La leçon de cette affaire est claire : au delà de la responsabilité des agriculteurs et des industriels de la chimie, il y a la demande de plus en plus contraignante des grandes surfaces pour des produits hors saison et moins cher. Avec la bénédiction du gouvernement français prêt à laisser les consommateurs prendre tous les risques pour « afficher » de soi-disant baisse de prix...Elles ont contribué à l'"invention" de cette fraise, si l'on peut appeler "fraise" cette chose croquante, polluée et sans goût. Ce qui peut s'appliquer à une partie des fruits et légumes en provenance d'Andalousie.
Au consommateur, aussi, de se détourner de ce genre de produits dont il a été vendu 80 000 tonnes en France en 2008. Une partie finissant leur parcours de 2000 kilomètres dans de "délicieuses" confitures...

lundi 22 juin 2009

Le braconnier de l'Elysée recherche désespérément un écolo-traître

lundi 22 juin

Depuis quelques jours, la chasse au traître écolo est ouverte. Les rabatteurs plus ou moins bien camouflés s’affairent dans le maquis naturaliste sous la direction du président de la République pour trouver l’oiseau rare qui pourrait améliorer la biodiversité naturelle de l’UMP plus riche en chantres d’OGM, de nucléaire et d’autoroute qu’en écolos compétents. Cet oiseau rare doit réunir de nombreuses qualités contradictoires : être un fan de Claude Allègre (l’homme qui défendit l’amiante dans les années 70), être membre de la secte des hyper-consommateurs, partisan du libéralisme, fanatique de la FNSEA et de la Politique Agricole Commune, fin connaisseur de la nature de l’homo politicus, être borgne au point de confondre un réacteur nucléaire avec une éolienne, êtres en bons termes avec José Bové et Daniel Cohn-Bendit et Manuel Barosso, se reconnaître compagnon d’apéro(s) de Jean-Louis Borloo, téléspectateur assidu de Yann Arthus-Bertrand, dévoreur de bio et admirateur de Michel-Edouard Leclerc, le philosophe de la grande distribution, propriétaire d’un 4 x 4 pour transporter sa bicyclette dans Paris, admirateur discret de Cruella, plus connue sous les nom d’Alliot-Marie, et de Christian Estrosi, l’homme qui n’aime pas les loups, commensal de Ladislas Poniatowski, l’ami des chasseurs, et enfin n’arborer de passe-montagne (bleu) et de foulards que dans les randonnées nature. Tout en étant (prudent) adepte de la décroissance et partisan déclaré de la protection de la nature du sarkozisme. Ce qui n’exclue pas, évidemment, comme pour France-Inter, avoir de bonnes relations avec Carla, la bonne fée des détrousseurs de la gauche, ou tout au moins d’une certaine gauche.
Mais, depuis le début du mois de juin, depuis la modification de l’écosystème politique, l’écolo-traitre se fait aussi rare que la loutre, le gypaète barbu, l’ours des Pyrénées et le célèbre dahu des Alpes. Ce qui lui donne évidemment une grande valeur, même provisoire. Pour autant que nous le sachions, car la battue est discrète, un certain nombre d’appâts et de collets ont été disposés autour des individus suivants.
Yann Arthus-Bertrand lui-même parce qu’il a photographié pendant dix ans le Paris-Dakar et qu’il navigue depuis des années au plus prés de l’esprit bling-bling. Un coup magnifique et chatoyant: vert à l’extérieur et bleu à l’intérieur.
Allain Bougrain-Dubourg qui tutoie Borloo tout en s’engueulant régulièrement avec lui. Pour le président de la Ligue pour la Protection des Oiseaux, c’est la méthode du piège a glue qui a été mise en place. Mais l’animal est réputé farouche et fin renard.
Corinne Lepage dont les excellentes analyses écologiques ne l’éloignent jamais de son cabinet d’avocate spécialisée où son compagnon Christian Huglo, décoré de la Légion d’Honneur depuis le début de l’année, pourrait récupérer tous les procès entraînés par la poursuite d’une politique de pollution et de destruction du territoire. Après tout, Corinne Lepage fut ministre d’Alain Juppé il n’y a pas si longtemps et dans le domaine politique, la récidive n’est jamais punie par la loi.
Jean-Luc Benhamias et Yann Wehrling, chantres déçus de l’espèce en voie de disparition qu’est le Bayrou commun, comme la précédente, qui ont en commun d’avoir l’habitude de retourner leurs vestes au mauvais moment. Pour l’un ou pour l’autre, cela peut être devenu une seconde nature ; et les caméléons sont, de l’avis même de l’UICN, une espèce à protéger.
Un responsable (non-identifié) de France-Nature-Environnement l’association qui, à la fois, rêve d’une reconnaissance et de grosses subventions officielles et vient de se faire remonter les bretelles par le Crédit Coopératif qui trouve que cette « fédération » tourne vraiment au n’importe quoi.
Un ancien de Greenpeace qui a déjà pratiquement tout essayé...
Nicolas Hulot qui ne comprend pas grand chose à la politique mais qui a au moins admis depuis quelques mois qu’il est plus utile et plus compétent comme lanceur d’alertes que comme porte coton ; et qui a donc poliment mais fermement refusé. D’autant plus que le job est largement plus précaire encore qu’à TF1.
Jean-Luc Mélenchon qui... (Non, je plaisante, même le président de la République sait qu’il n’a jamais rien compris à l’écologie)
Et enfin Nathalie Kosciusko-Morizet qui n’a pas encore fini de digérer la couleuvre avalée lors du dernier remaniement ministériel. Mais dans ce cas, parce que les deux se détestent, il faudrait dégager Borloo dans un autre ministère : l’agriculture où il pourrait contribuer à résorber les excédents de la filière vinicole en difficulté.

lundi 15 juin 2009

Il faut créer d'urgence des centaines de milliers de jardins potagers

lundi 15 juin

Il y aurait mieux à faire, pour les élus socialistes, que de se quereller pour savoir qui aura la chance ( ?) d’essayer d’être le calife à la place du calife. Ils devraient prêter plus attention, c’est à dire avec autre chose que des mots creux, à la demande exprimée il y a une semaine dans les urnes et à celle qui a été que négativement signifiée par l’abstention : une autre France, un autre Monde. Une partie importante de la population française aspire à l’écologie au quotidien que leur refusent les élus locaux, généraux et régionaux trop souvent prisonniers de schémas qui datent d’avant la création du Parti socialiste. Ils devraient enfin comprendre que ces Français là ne supportent plus de les regarder inaugurer des tronçons d’autoroutes, des déviations à quatre voies, des voies piétonnes ouvertes aux voitures, des ronds-points, des usines baladeuses et des fausses pistes cyclables balayées par le flot automobile. Des Français, collectivement et même si cela est paradoxal, aspirent à l’autonomie. Celles qu’ils organisent ou veulent vivre et organiser. Sans ces élus qui vivent sur Mars ou sur la Lune.
Ces Français là ne veulent pas le bonheur pour demain mais le plaisir, le bien-être et l’écologie pour aujourd’hui. Plutôt que de construire des incinérateurs à tout va au point de faire de la France le champion d’Europe de la destruction (parfois dangereuse) des déchets, ils devraient consacrer une part importante des subventions qu’ils distribuent à une geste simple et bien moins coûteux : leur offrir des jardins potagers. En municipalisant ou en préemptant des terrains à cet effet. Des jardins dont des Français ont tellement besoin que les listes d’attentes des associations qui les distribuent s’allongent démesurément et que les AMAP, Associations pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne se multiplient. Au point que les paysans proches des villes peinent à faire face à la demande : car les avantages de la PAC ne sont pas pour eux mais pour les agro-industriels du maïs, de la betterave ou du blé. Autour des maisons individuelles les plus bourgeoises, le gazon est de plus en plus souvent défoncé pour faire de la place aux légumes. Pour ceux là, le jardinage devient un plaisir autant qu’un défi à une consommation élevée à la hauteur d’une solution de crise ou de civilisation à laquelle ils ne croient plus vraiment.
Et puis il y a tous les nouveaux pauvres, les exclus, les licenciés, les chômeurs partiels, les chômeurs techniques, ceux qui sont lassés de ruser avec les minimum sociaux, ceux qui rêvent de pouvoir améliorer leurs ordinaires avec des légumes et quelques fruits tout en faisant la nique aux grandes surfaces qui grugent à la fois les agriculteurs et les consommateurs. Pour ces millions de gens, comme pendant les guerres (celle qu’ils vivent est économique), se pose la question de la survie et de l’autonomie face à un système qui les broient. Ceux là aussi, à leur façon, disent non au type de consommation qui leur est imposée. Les bourgeois (bohème) font semblant d’être à la recherche d’une nouvelle éthique alors qu’ils réagissent pareillement à cette crise qui dure.
Il y a urgence à répondre à cette demande : en installant ces jardins autour de toutes les villes comme une ceinture de protection contre l’urbanisation galopante. Pas pour un illusoire et trouble « retour à la terre » qui n’est plus de saison, mais pour satisfaire un besoin d’autonomie. Et aussi pour survivre car, pour les plus pauvres et aussi pour les classes moyennes (au moins) l’économie de subsistance, l’autoproduction devient une nécessité. Combien des nouveaux jardiniers, comme les plus anciens dans la pratique, ne pourraient plus boucler leurs fins de mois sans l’apport de ces jardins ? Combien de ces jardiniers que je rencontre ne pourraient plus offrir des fraises, des framboises ou des haricots verts frais à leurs enfants sans les cultiver ?
Il y a urgence à installer sur le territoire français des dizaines, voire des centaines de milliers de nouveaux jardins potagers. Ce sera plus efficace que le Revenu de Solidarité Active qui ne vise guère à autre chose qu’à habituer les salariés à être encore plus mal et de plus en plus épisodiquement payés.
Il y a urgence à offrir à tous ceux qui le souhaitent, cette autonomie relative. Pour sauver les uns et désintoxiquer les autres. C’est aussi une façon de renvoyer notre nain de jardin à ses promesses stériles.
Affirmation faite après avoir cueilli les fraises, les framboises, les groseilles et les cerises du jardin que j’entretiens depuis quelques dizaines d’années. En vivant au moins un peu à l’écart des pesticides et fongicides contenus dans la plus grande part des « beaux » fruits et légumes qui s’entassent dans les grandes surfaces.

mardi 9 juin 2009

Un nouveau slogan pour le président Sarkozy

mardi 9 juin


"IL FAUT BATTRE LE VERT PENDANT QU'IL EST CHAUD"

lundi 8 juin 2009

L'obstination des journalistes spécialisés dans l'écologie et l'environnement enfin récompensée





Lundi 8 juin

Les journalistes pour la Nature et l'écologie, fêtent cette semaine leur quarantième anniversaire. C'est le moment pour eux de rendre hommage aux pionniers qui, méprisant à la fois les pressions et les sarcasmes ont défendu dés les années 70, la révélation d'informations qui sont aujourd'hui banales. Dans des journaux militants qui ont fini par "contaminer" ce qu'il est convenu de nommer "la grande presse"...
Il y a des jours où l'on peut être heureux de voir ses efforts récompensés par les électeurs.
Avec une autre certitude: Claude Allégre ne sera pas ministre...

Toutes images ci-dessus datent de 1972

dimanche 7 juin 2009

Une belle soirée pour les Verts

Dimanche 7 juin

Les premiers résultats de ce soir permettent de constater que l'écologie progresse dans les têtes encore plus que dans les urnes. Voila qui fait plaisir, voilà qui permet d'espérer et de penser qu'un autre monde est vraiment possible. D'autant plus que la même tendance est semble-t-il perceptible dans de nombreux pays.
Il est plus que jamais nécessaire de réflêchir à un nouveau mode de développement, à la préservation de la biodiversité, aux recours aux énergies renouvelables, à l'abandon progressif du nucléaire, à la fin de l'exploitation du Sud, à une autre politique agricole. Tout cela en privilègiant les aspects sociaux dans la résolution de la crise économique sans subventionner l'industrie automobile et les banquiers.

samedi 6 juin 2009

Elections...piège à loups: la ministre de l'écologie pêche les dernières voix

Samdi 6 juin

Les campagnes électorales ne sont jamais favorables à la faune sauvage, les ministres de l’écologie profitent toujours de ces périodes politiques tendues pour faire plaisir aux chasseurs, à Chasse Pêche Nature et Tradition et aux organisations agricoles nationales ou locales rattachés à la FNSEA. Une voix est une voix, surtout quand elle traîne tout prés de sa tendance politique, les fédérations de chasseurs et les syndicats agricoles dominant ne faisant guère mystère de leur proximité avec la droite, mais sont souvent tentés par l’extrême de la droite. Et comment faire plaisir à ces gens qui ne mesurent trop souvent la biodiversité qu’à l’aune des quantités de gibier à tuer ou de la concurrence de quelques oiseaux ? Tout simplement en annonçant l’élimination de quelques prédateurs offerts à la vindicte publique ; ou en annonçant des prolongations d’ouverture de chasse et des dérogations sur les espèces interdites aux tirs des chasseurs. Un grand classique électoral, même si pour cela il faut se mettre en contradiction avec les textes européens.
Les élections européennes n’échappent donc pas à cette règle qui fait de la protection de la nature une variable d’ajustement politique de la protection de la nature : le ministère de l’Ecologie vient de publier discrètement (sauf en direction des électeurs potentiels à satisfaire qui ont été soigneusement informés par courriers) un arrêté daté du 27 mai retirant « le loup de la liste des espèces de vertébrés protégées menacées d’extinction en France ». Le ministère de l’écologie, au cas où chasseurs et éleveurs n’auraient pas compris tout de suite, leur explique la décision dans son commentaire: « cet arrêté permet une plus grande autonomie au plan local pour la défense des troupeaux domestiques ». Autrement dit, avec une vague bénédiction du Préfet d’un département et sans que les associations de protection de la nature soient consultées, il sera possible d’abattre un loup s’en prenant à un troupeau. C’est ce que le ministère de l’Ecologie et le ministère de l’agriculture appellent « des prélèvements exceptionnels de loup ».
Pour justifier cette position, le ministère de l’écologie, après avoir assuré pendant des années que les populations de loups étaient peu fournies en France (ils sont arrivés d’Italie par le Mercantour en 1992) vient de découvrir qu’il existe « 26 zones de présence sédentarisée du loup constituant une population d’au moins 180 individus répartis en 19 meutes ». Pour justifier sa décision démagogique le ministère de l’écologie crie donc au loup. Une vieille tactique qui remontre au Moyen-âge. Résultat hélas prévisible : chasseurs et agriculteurs vont désormais se sentir autorisés à tirer sur le loup à tout bout de champ. Comme cela se produit déjà de plus en plus souvent sans que les autorités s’émeuvent vraiment alors que tuer une espèce protégée reste (pour combien de temps ?) un délit.
Pour la prochaine campagne électorale, la victime est déjà désignée : le vautour fauve que des informations mensongères accusent (depuis trois ans) de « s’attaquer aux animaux vivants » dans les Pyrénées.
Extraordinaire exception française que cette chasse aux dernières espèces sauvages à laquelle se livre une part, heureusement minoritaire mais malheureusement efficace, des chasseurs français que les membres de la majorité soutiennent depuis des années. Ils ont fait du loup, de l’ours et du lynx des « objets politiques » qu’ils utilisent un peu contre la gauche (pas toujours bien nette sur ce thème) et surtout contre les écologistes. Dans le seul espoir de récupérer les voix des fachos- ruralistes de « Chasse pêche nature et tradition ». Plus celles du vicomte de Villiers.