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Journaliste depuis 30 ans, à la fois spécialiste des pays en proie à des conflits et des questions d'écologie,de protection de la nature et de société; derniers livres publiés: Guerres et environnement (Delachaux et Niestlé), L'horreur écologique (Delachaux et Niestlé), "La Grande Surveillance" (Le Seuil),une enquête sur tous les fichages (vidéo, internet, cartes bancaires,cartes médicales, telephone, etc). Et enfin "Enquête sur la biodiversité" (ed Scrinéo, coll Carnets de l'info). Aprés 20 ans au Journal du Dimanche, collabore désormais à l'hebdomadaire Politis et à Médiapart.

vendredi 28 août 2009

Que faire de Claude Allègre: au musée, au pôle nord ou dans une réserve naturelle pour mammouth ?

VENDREDI 28 AOUT

Que faire de Claude Allègre ? La question n’est pas nouvelle mais elle prend une certaine acuité avec la polémique (re)lancée il y a quelques jours par ce dinosaure dans Le Parisien, à propos du climat et de la taxe carbone. Trop c’est trop ! Le bouffon de l’écologie a encore frappé et va polluer la discussion déjà difficile sur la mise au point de la contribution énergétique de l’automne. Comme Mediapart l’a démontré à plusieurs reprises, la compétence scientifique d’Allègre (l’association de ces deux termes représente déjà en soi une incongruité) est largement sujet à caution depuis que, dans une autre vie, ce spécialiste de la tectonique des plaques a en vain cherché de l’or dans les mines péruviennes pour le compte (déficitaire) du BRGM, le Bureau de Recherche Géologiques et Minières, ou de chercher à ridiculiser Haroun Tazieff à la Martinique en annonçant une éruption volcanique qui ne se produisit pas. Avant de le virer. L’objectif n’est pas d’infliger au lecteur la liste édifiante et terrifiante des erreurs et provocations commises par ce mammouth de la médiatisation ; en poursuivant par exemple, par sa négation des dangers de l’amiante dans les années 70 et son soutien aux industriels qui la produisaient. Non, la question est clairement autre : comment se débarrasser utilement (je suis pour le recyclage) de cet escroc scientifique qui utilise ce qui lui reste de crédit pour raconter partout n’importe quoi. En profitant d’une réputation dont l’usure devrait un jour l’amener à présenter un jeu télévisé sur TF 1 pour garder son statut de vedette. Plusieurs solutions sont envisageables.
Il devrait être possible de l’empailler pour l’installer en bonne place à l’entrée de la Galerie de l’Evolution du Muséum National d’Histoire Naturelle car il représente quand même une superbe illustration de la faculté de retour en arrière conservée par l’espèce humaine ; et la preuve au fond que Darwin était parfois trop optimiste en comptant sur les bienfaits de l’évolution. Depuis des années, Allègre a enclenché la marche arrière en se déclarant sans aucune nuance partisan du nucléaire, en niant les retombées de Tchernobyl et en encensant sans preuves ni compétence la prolifération des OGM. Bref il illustre parfaitement une célèbre réplique attribuée à Audiart : « les cons ça ose tout, c’est même à cela qu’on les reconnaît ». Je sais, ça frise l’injure, mais la mesure est comble et Allègre est une injure permanente à la science et au bon sens.
On pourrait aussi envisager la création d’une réserve naturelle dans un arrondissement de Paris où il pourrait être considéré, avec Bernard-Henri Lévy, Frédéric Lefèbvre, Philippe de Villiers, Jean-Marie Le Pen et quelques autres, comme représentatif d’une espèce en voie de disparition : les animaux capables de s’enfler d’eux mêmes. La grenouille de la Fontaine, par exemple. Le phénomène est suffisamment curieux pour être préservé et pour qu’il soit permis au peuple d’observer le mécanisme de prés. Il est fascinant.
La possibilité de le relâcher sous le soleil de l’Andalousie ou du Burkina Fasso pour mesurer la vitesse de refroidissement du climat doit également être envisagée. Ce qui reviendrait à transformer ce baromètre déréglé de la science en simple thermomètre équipé d’une balise émettrice relié à l’Académie des Sciences où cette phrase prononcée en 1999 doit sans doute être gravée dans le marbre : « L’intégration, c’est l’exact inverse de l’exclusion ». A la même époque il expliqua « l’anglais n’est pas une langue étrangère ».
Le gouvernement pourrait également le charger d’une vaste étude visant à nous prouver que la terre est plate et ne tourne pas autour du soleil comme l’explique la Princesse de Clèves: de quoi faire parler dans les gazettes et le réhabiliter dans les colonnes de l’Express d’où il a été exclu. Plus c’est gros, plus ça fait des titres prolongeant artificiellement la mousse médiatique. Avec un peu de chance il va nous démonter les réussites du darwinisme en prenant pour exemple Nicolas Sarkozy.
Il pourrait également remplacer avantageusement les frères Bogdanoff à la télévision. Pour peu qu’on lui trouve une combinaison spatiale à sa taille : après tout le genre comique volontaire n’a jamais été essayé par Claude Allègre qui se contente depuis quelques années du comique de répétition. Mais les meilleurs gags finissent par s’user.
La vente de l’escrologiste national à la Russie constitue une autre solution intéressante, intellectuellement et financièrement, puisque ce pays est à fois frappé par une forte dépopulation, par une négation du réchauffement climatique qui, comme l’a un jour dit Allègre, va permettre de faire pousser du blé en Sibérie, et par une progression exponentielle de l’irrationnel. Beaucoup de Russes croient toujours que le vin blanc de Moldavie et la vodka constituent une protection efficace contre les radiations nucléaires et devraient donc accueillir un tel farceur scientifique avec enthousiasme. On pourrait aussi le louer à W. Bush pour égayer sa retraite. Un recyclage durable. Le recyclage raté est évidemment celui de l’entrée dans le gouvernement de Nicolas Sarkozy qui aurait eu comme avantage de déconsidérer définitivement ce dernier.
Reste aussi à envisager la création d’un musée Claude Allègre entièrement consacré à ses foucades, à ses erreurs et à ses obsessions. Un jour, une telle exposition permanente pourrait faire recette, comme les personnages grotesques dans les foires d’autrefois. Il pourrait y démentir en boucle que Galilée s’est bien trompé en affirmant que vitesse de chute d’un corps n’est pas proportionnelle à son poids contrairement à ce que disait Aristote. L’académicien prouve allègrement le contraire et sa chute n’en finit pas de s’accélérer.
Et enfin, il pourrait servir d’épouvantail lors de la manifestation à Copenhague des écologistes lors de la manifestation pour la sauvegarde du climat le 12 décembre prochain.
Dernière solution : le lâcher au pôle nord pour surveiller, avec Michel Rocard, la fonte des glaces et l’agonie des ours blancs.
Je n’aurais pas la cruauté de suggérer un suicide public : c’est déjà fait, mais le prononstic vital n’est pas encore avéré.
Je sais bien qu’il ne faut jamais tirer sur une ambulance. Sauf quand le malade est au volant...

dimanche 16 août 2009

En acceptant le CPNT, l'UMP renie le Grenelle de l'environnement et part en guerre contre la biodiversité

Dimanche 16 août

La fusion imminente de l’UMP avec les chasseurs fous de CPNT, Chasse Pêche Nature et Traditions, ne présage rien que bon pour la nature et les espèces sauvages. Il y a quelques semaines j’écrivais ici que « La biodiversité, tout le monde s’en fout ». A commencer par CPNT qui ne considère l’espace naturel que comme la gestion d’un gigantesque terrain de chasse au sein duquel il faut privilégier la présence des cerfs, des chevreuils, des sangliers, des lièvres et des lapins pour que les chasseur, majoritairement citadins, aient une petite chance d’atteindre leurs gibiers. Plus est la densité d’animaux est importante à l’hectare, plus la (grande) partie des chasseurs maladroits et ignorants de la nature venus de la ville, ont des chances de faire mouche. Certains gibiers deviennent tellement abondants qu’ils remettent en cause la régénération naturelle des forêts en dévorant les arbustes, dévastant les cultures et se promenant sur trop de routes en provoquant de graves accidents. Sans oublier tous les animaux d’élevage que des spécialistes vont commencer à relâcher dans quelques jours pour que les sociétés de chasse, publiques ou privées, puissent offrir de « beaux tableaux » à leurs actionnaires. Dans la Sologne voisine de mon jardin, il est plus facile d’attraper un faisan avec le contenu d’un sac de maïs qu’avec un fusil : quelques graines suffisent pour attirer l’animal alourdi par l’engraissage et incapable de fuir après avoir été « imprégné » de l’homme qui le nourrit. Cela doit s’appeler, selon le code rural, « chasse avec un engin prohibé ». Mais comment s’appelle le plaisir de flinguer des animaux apprivoisés avant de les étaler sur la pelouse devant un château ou un manoir ? Et comment qualifier des gens qui ne se sentent virils qu’avec un fusil et un treillis ? Dans quelques semaines, les campagnes vont retentir de coups de feu puisque la loi prévoyant une journée de « non chasse » par semaine a été abrogée par l’UMP sous la pression des chasseurs qui font la loi alors qu’ils ne sont plus guère de 1,2 millions.
Mais revenons à CPNT qui, en parfait accord depuis des années avec une partie des parlementaires UMP, ne pense qu’à élargir les périodes d’ouverture de la chasse au mépris des directives européennes et à augmenter le nombre des espèces chassables. En éliminant, illégalement ou par le biais d’arrêtés discrets, tout les « nuisibles ». Pour un chasseur est « nuisible » tout ce qui représente une (supposée) concurrence. De la même façon que les pêcheurs de ce parti politique, avec la complicité de leurs (nouveaux) amis de l’UMP, écument les zones humides en détruisant les loutres. Ce qui entraîne, autre exemple, le déclin de nombreuses espèces d’oiseaux migratrices. Et sous le mot « tradition » du sigle se cachent des méthodes de chasses dites traditionnelles qui sont soit cruelles soient dévastatrices.
Depuis des années, y compris du temps de la gauche au pouvoir et de Dominique Voynet, les chasseurs et leurs complices font pression sur le législateur pour refuser les limitations à leurs « droits » et grignoter les espaces protégés comme les réserves naturelles et les parcs nationaux. Grâce à l’action de Fédérations de chasse richissimes qui se gèrent sans le moindre contrôle de la loi et dans la plus grande opacité grâce au système électoral particulier utilisé pour « l’élection » de leurs responsables ; un véritable déni démocratique soutenu par l’UMP et quelques parlementaires socialistes. Au nom d’une imposture : le « droit de chasse » serait, selon eux, un acquit de la Révolution. Ce qui est parfaitement faux : la Révolution n’a élargi le droit de chasser exclusif de la noblesse qu’aux « propriétaires » et il faudra plus d’un siécle pour qu’il soit étendu à tous les manants. Je conserve encore le souvenir cuisant des remontrances et des menaces, dans les années 60, au coeur du Morvan, quand le garde-chasse du chatelain-propriétaire des terres surprenait mes oncles, qui n’avaient que le statut de métayer, à poser des collets ou à poursuivre des lièvres dans la neige avec un gourdin. J’ai même gardé son nom en mémoire : de Fontenay. Comme la dame au grand chapeau...
Les fous de CPNT, et je laisse de côté leurs penchants ultra-réactionnaires de la droite la plus extrême, sont aussi ceux qui animent la bataille contre les loups et les lynx dont la fonction de prédateurs, comme celles des ours dans une moindre mesure, est indispensable à l’équilibre de ce qui reste de biodiversité. Ils retrouveront dans le gouvernement et à l’UMP des gens comme Christian Estrosi qui bataillent depuis des années pour l’élimination totale du loup. Il n’est pas le seul et à chaque fois que ce sujet revient à l’Assemblée nationale, se succèdent à la tribune les parlementaires, imbéciles ou opportunistes, qui réclament les mêmes mesures en assénant des contre-vérités. La plus classique : les loups (comme les vipères....) auraient été rè-introduits en France avec une camionnette conduite par une ancienne directrice du Parc National du Mercantour ou relâchés grâce au va et vient d’un hélicoptère depuis l’Italie ! Que ceux qui doutent de la réalité de ces discours consultent les comptes-rendus analytiques des débats à l’Assemblée nationale depuis 1998. Ces parlementaires répètent stupidement les anathèmes de l’Eglise qui, du Moyen Age au XIX éme siécle, a condamné le loup parce qu’il représentait le diable. Les textes anciens que je suis en train de relire pour la rédaction d’un prochain livre sur Canis Lupus sont édifiants : ils sont parfois repris mot pour mot par les membres de CPNT et des parlementaires.
Mais j’entends déjà une remarque : les loups tuent des brebis. C’est exact : entre 2500 et 3000 moutons par an. Alors que les chiens errants ou fugueurs, d’après la FNSEA, en tuent et blessent plus de 100 000 chaque année. Avec une différence importante : depuis 1993 toutes les brebis tuées ou blessées par les loups sont remboursées après (indulgente...) expertise alors que nul ne paie les dégâts des chiens. Dernière observation : ce n’est pas agréable de voir son troupeau attaqué mais tous les bergers qui, ne cédant pas aux pressions excités de CPNT et de certains chambres d’agricultures, prennent des mesures de gardiennage et de surveillance, avec enclos et chiens patous échappent aux attaques du loup. Ce que font 95 % des éleveurs italiens des Abruzzes et les éleveurs espagnols cohabitant avec un peu plus de 2000 loups.
Voici donc quelques traits de l’idéologie prédatrice des gens qui vont rejoindre l’UMP pour avoir le droit, électoral, de s’installer avec eux dans les Conseils Régionaux. Ce qui risque évidemment de réduire à néant les (maigres) avancées du Grenelle de l’environnement. Comme vont le montrer les discussions parlementaires de la rentrée qui risquent de réduire la petite efficacité des réserves et des parcs nationaux.
Une précision pour conclure: je ne suis pas chasseur mais ne suis pas adversaire de la chasse lorsqu’elle est pratiquée dans le respect des lois, françaises ou européennes, et d’une éthique adaptée au XX1 éme siécle. Chacun son plaisir. Et les écologistes qui veulent interdire la chasse sont aussi stupides que leurs adversaires: sur un territoire d’où l’on élimine systématiquement les prédateurs, elle est absolument nécessaire. Je pense en outre que la petite partie des chasseurs qui battent la campagne en compagnie d’un chien à la recherche d’un animal qu’ils mangeront ensuite, connaissent, respectent et aiment bien le milieu naturel. Ils ne sont hélas plus la majorité, il s’en faut de beaucoup. Le congélateur a fait des ravages et incite aux massacres collectifs.
L’admiration pour ceux qui chassent en sachant chasser parce qu’ils savent humer le vent, repérer des traces infimes, deviner les habitudes des animaux, mène à une autre réflexion : je suis pour la protection des derniers braconniers ; pour les descendants de Raboliot, pas pour ceux qui tirent sur tout ce qui bouge juchés sur des 4 X 4 ; de préférence de nuit. Soit pour la viande qu’ils revendent discrètement à des restaurateurs, soit pour le plaisir de faire des cartons. Le vrai « braco », celui de Corse ou d’ailleurs, est un homme qui connaît intimement la nature, qui a suffisamment de talents et de savoirs pour trouver l’endroit où il peut à coup sur le piége ou le collet. Dans mon esprit, les derniers braconniers constituent une espèce à protéger, au même titre que le loup, l’ours, le lynx, le chat sauvage, la genette, la loutre, la fouine, la belette et la marte...

samedi 1 août 2009

Ce n'est pas agréable et politiquement incorrect à dire, des pompiers volontaires mettent le feu pour augmenter leurs primes

Samedi 1er août

Les pompiers volontaires de Corse mis en examen et incarcérés mercredi 29 juillet, sont accusés, et auraient avoué, d’avoir allumé des incendies pour être engagés dans le lutte contre le feu et donc toucher les primes auxquelles cette participation au travail des brigades dirigées par les professionnels leur donne droit. Comme dans tous les départements.
Pour comprendre la tentation qui peut faire vaciller quelques uns des hommes qui risquent leur vie pour éteindre les feux de forêts, de maquis ou de broussailles, il faut savoir plusieurs choses.
D’abord que les pompiers professionnels, c’est à dire salariés tout au long de l’année, sont de plus en plus nombreux, une dizaine de milliers en plus depuis une dizaine d’années, et qu’ils coûtent, hors les villes de Paris et de Marseille, environ 4 milliards d’euros par an. Une dépense qui est essentiellement couverte, alors qu’elle est en augmentation rapide et que l’Etat compense de moins en moins pour les 36 000 pompiers professionnels, par les collectivités locales et territoriales. L’Etat ne prenant en charge que les pompiers de statut militaire qui sont un peu plus de 9000. Clairement, pour les incendies et toutes les autres types d’intervention, les professionnels ne sont pas assez nombreux, surtout dans les zones rurales ou semi-rurales parce que le coût devient insupportable.
Les 220 000 pompiers volontaires recensés en France sont rémunérés (aux frais des collectivités) à la vacation horaire : 10, 52 euros pour les officiers, 8, 48 euros pour les sous-officiers, 7, 52 euros pour les caporaux et 7 euros pour les sapeurs de base. Avec un bonus pour les interventions nocturnes. Ce qui, pour un feu forestier de moyenne importance, peut se traduire par une indemnité quotidienne de 80 à 120 euros selon les grades atteints. Les primes (ou vacations) de jour et de nuit ne sont ni imposables ni concernées par la CGS, la Contribution générale de solidarité. C’est donc tout bénéf ! Comme une variable d’ajustement ancienne à la crise économique et à la désindustrialisation rurale.
Il n’est évidemment pas politiquement correct que d’affirmer, que depuis longtemps, des pompiers volontaires, en Corse ou ailleurs, cèdent de temps à autre à la tentation d’allumer un incendie qu’ils iront ensuite combattre. Surtout quand ces pyromanes intéressés savent qu’il n’existe aucun risque de faire de victimes. Même si le pire peut toujours survenir sans que les incendiaires intéressés y songent. Pas plus qu’ils ne pensent au désastre écologique que représente chaque incendie : érosion, ruissellements accélérés et inondations plus brutales, disparition d’espèces végétales, difficultés insurmontables pour replanter dans des zones montagnardes escarpées. Et le coût du désastre écologique n’est ni la préoccupation des pompiers ni celle des autorités : priorité aux maisons dispersées dans les maquis et forêts même lorsque leur propriétaire n’ont pas procédé au débroussaillage qui est une obligation légale. Désastre écologique (y compris pour une partie de la faune) d’autant plus évident que les propriétaires privés ou l’Office national des forêts n’ont pas les moyens de faire face aux reboisements sur des milliers d’hectares. D’autant plus aussi, qu’en Corse plus qu’ailleurs, les promoteurs veillent même s’il est (officiellement et légalement) interdit de déclarer constructible des espaces forestiers dévastés. En principe...
Ce... phénomène de la chasse à la prime par des pompiers volontaires est bien connu dans un certain nombre de départements, y compris en Corse, mais il n’est pas question de l’évoquer officiellement. Le sujet est tabou partout car l’évoquer porterait préjudice à tous les pompiers volontaires qui exerce normalement et courageusement leurs missions. Mais force est bien de constater que dans les zones touchées par le chômage, qu’il soit partiel ou total, les cas avérés, bien que discrètement traités, ont été de plus en plus nombreux au cours des dernières années. Et comme les volontaires normalement salariés se bousculent de moins en moins, le recrutement se fait de moins en moins sérieusement et dans quelques départements les fonctionnaires territoriaux passent plus de temps, l’été, à lutter contre les incendies qu’à assurer la permanence de leurs fonctions dans les mairies ou les conseils généraux. Surtout quand ils sont très mal payés, ce qui est fréquent. Et les pompiers professionnels, qui ont manifesté à plusieurs reprises, se plaignent, faute de volontaires, de devoir recruter n’importe qui, y compris ceux qui ne visent qu’un complément de revenu pour faire face à la crise qu’ils subissent.
Mais de tout cela, il ne faut pas parler, le sujet est trop brûlant...