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Journaliste depuis 30 ans, à la fois spécialiste des pays en proie à des conflits et des questions d'écologie,de protection de la nature et de société; derniers livres publiés: Guerres et environnement (Delachaux et Niestlé), L'horreur écologique (Delachaux et Niestlé), "La Grande Surveillance" (Le Seuil),une enquête sur tous les fichages (vidéo, internet, cartes bancaires,cartes médicales, telephone, etc). Et enfin "Enquête sur la biodiversité" (ed Scrinéo, coll Carnets de l'info). Aprés 20 ans au Journal du Dimanche, collabore désormais à l'hebdomadaire Politis et à Médiapart.

samedi 4 septembre 2010

Boutons toutes les religions en dehors de l'espace public

Samedi 4 septembre

Ce papier diffusé par Médiapart il y a deux jours à déclenché une tempête, les approbations l'emportant heureusement sur les accusations "d'intégrisme" laïc.

Mettons donc joyeusement et sereinement les pieds dans le plat : que l’on m’épargne, que l’on nous épargne l’étalage et la promotion commerciale des superstitions qui débouchent sur le communautarisme repris au bond du profit par les « restaurants » Quick qui n’ont d’ailleurs des restaurants que le nom. Ni les Juifs, ni les Musulmans, ni les Catholiques, ni les Bouddhistes ne sont fondés à réclamer et à obtenir que dans l’espace public, soit installé le « respect » des préférences alimentaires, des habitudes vestimentaires ou des jours et heures de prières des uns ou des autres. Ce qui aboutirait à ce que les écoles et les administrations ne fonctionnent plus trois ou quatre jours par semaine, que les élèves se croisent les bras au rythme de leurs croyances ou bien qu’ils refusent les sorties ou les stages de terrain universitaires au nom de la crainte de la mixité ou de la fréquentation des autres croyances et habitudes comme je l’ai constaté à l’université.
Ces habitudes et choix vestimentaires ou alimentaires relèvent toutes et définitivement de la sphère privée. Là où chacun a le droit de prier le dieu de son choix et de manger ce qu’il veut. Les croyances et les rites des uns et des autres relèvent de la quiétude des églises, des mosquées, des temples et de synagogues dans lesquels chacun a le droit de pouvoir prier sous le « regard » du dieu de son choix. Mais la rue et tous les établissements publics doivent échapper à toutes les religions et à leurs manifestations ostensibles, qu’il s’agisse des croyants prosternés dans les rues ou des processions qui baladent les vierges ou le christ dans les rues de Paris ou des villes de province. Je me battrais pour que les uns et les autres puissent construire partout leurs lieux de prières abritant leurs dévotions comme je me battrais pour que ces uns et les autres n’en sortent pas ou n’en sortent plus. Et pour qu’ils gardent pour eux les signes extérieurs de leurs très respectables fois, ce qui va des kippas aux croix en passant par les foulards et autres voiles qui enferment les musulmanes.
A tous les adeptes d’une quelconque religion il faut répéter : croyez et éventuellement multipliez, mais foutez nous la paix, ne nous imposez pas vos interdits et vos ostentations qui n’ont pas grand chose, sinon rien à voir avec la Foi. Faut-il que l’Etat et la République soient en mauvais état pour que l’on doive rappeler à tous que la France est un Etat laïc qui respecte toutes les croyances à condition qu’elles n’empiètent pas sur l’espace public. Ce qui n’est plus le cas ; y compris quand les évêques réclament le mercredi des élèves pour le catéchisme.
Manque de tolérance ? Non, pas vraiment, mais lassitude et colère que des minorités qui fréquentent des lieux de culte m’imposent leurs rites et rêvent de les « externaliser » et de les imposer à l’immense cohorte des laïcs, qu’ils aient ou non une foi. Que les plats casher ou hallal figurent dans des magasins au même titre que le bio, soit, mais qu’ils les colonisent ou les investissent aux dépends du reste, c’est définitivement non. Un non aussi ferme que pour les déguisements vestimentaires dégradants pour les femmes.
Les mêmes qui prônent la tolérance pour tous ces débordements religieux fustigent les Roms parce qu’ils sont « différents ».

ps Toutes reproductions tronquées ou partielles de ce papier seront poursuivies devant les tribunaux