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Journaliste depuis 30 ans, à la fois spécialiste des pays en proie à des conflits et des questions d'écologie,de protection de la nature et de société; derniers livres publiés: Guerres et environnement (Delachaux et Niestlé), L'horreur écologique (Delachaux et Niestlé), "La Grande Surveillance" (Le Seuil),une enquête sur tous les fichages (vidéo, internet, cartes bancaires,cartes médicales, telephone, etc). Et enfin "Enquête sur la biodiversité" (ed Scrinéo, coll Carnets de l'info). Aprés 20 ans au Journal du Dimanche, collabore désormais à l'hebdomadaire Politis et à Médiapart.

samedi 8 janvier 2011

Bonne nouvelle, la fin de la prime à la casse

samedi 6 JANVIER 2011

Bonne année 2012 car pour 2011, cela me parait déjà compromis !

Depuis le premier janvier, la prime à la casse a enfin disparu. Comme quoi il n’y a pas que des mauvaises nouvelles en ce début de 2011. Cette prime qui a coûté au minimum un milliard d’euros à la collectivité était une aberration écologique ! C’est bien cher payé un soutien à une activité industrielle condamnée à terme.
L’idée de cette prime ne pouvait surgir que dans l’imagination tordue d’un gouvernement n’ayant rien compris à l’écologie. Je me souviens de l’avoir écrit ici même et d’avoir reçu quelques réponses courroucées me reprochant d’ignorer « les pauvres se voyant offrir une chance d’avoir une voiture neuve ». Et oubliant de surcroît les emplois ainsi sauvés...
D’abord en ces temps de crise climatique (oui, je sais, elle n’existe pas, disent les mêmes...) est-il judicieux de persuader la population qu’il n’est de salut que dans la poursuite de la glorification de la voiture individuelle. Notamment en ville ; car je ne méconnais pas les difficultés de se déplacer dans les zones rurales. Ou dans les banlieues que les urbanistes et les profiteurs immobiliers ont étendu sans se préoccuper des transports collectifs.
Mais revenons à l’essentiel : les gouvernements nous ont vendu (car la France n’est pas seule à jouer avec la fausse écologie) cette prime sous prétexte de diminuer le nombre de « vieilles voitures polluantes ». Pour cela ils ont incité les citoyens à mettre au rebus des véhicules qui pouvaient encore rouler pendant des dizaines de milliers de kilomètres. Ce qui a entraîné un gaspillage des matières premières ayant servi à les construire. En induisant donc le gaspillage (pour la France) d’autres matériaux pour la production d’au moins 600 000 véhicules supplémentaires. Les pollutions et les gaspillages entraînés par la fabrication de ces voitures ont été, les spécialistes ont fait le calcul, sans commune mesure avec le supplément d’émissions de gaz a effet de serre des bagnoles anciennes. Ecologiquement, le bilan est calamiteux ! D’autant plus que la moitié au moins des bagnoles neuves ont parcouru (comme leurs pièces détachées) des milliers de kilomètres en camion pour être livrées aux clients persuadés de « faire une bonne action » pour le climat. Même remarque, en passant pour les voitures bénéficiant d’un bonus écologique...après avoir été transportées par la route pour venir sur le territoire français.
Reste la question du chantage à l’emploi. Le même qui incite des syndicats et le gouvernement à glorifier la poursuite du nucléaire civil et la quatrième place de la France dans la production d’armes, petites ou grandes pour sauvegarder ces emplois. Une seule réponse à la question de la destruction des emplois liés à l’industrie automobile : est-il si difficile de transformer cette industrie pour lui faire produire massivement les autobus, les trams, les métros et les trains qui manquent si cruellement dans la région parisienne et autour des grandes métropoles ?
Si l’idée était vraiment de réduire la pollution, pourquoi, par exemple, a-t-on refusé de reprendre ma petite voiture qui a 23 ans en échange d’une prime me permettant de payer moins cher un scooter hybride avec lequel (car je l’ai acheté quand même) je consomme en moyenne 1, 7 litres d’essence en ville ?