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Journaliste depuis 30 ans, à la fois spécialiste des pays en proie à des conflits et des questions d'écologie,de protection de la nature et de société; derniers livres publiés: Guerres et environnement (Delachaux et Niestlé), L'horreur écologique (Delachaux et Niestlé), "La Grande Surveillance" (Le Seuil),une enquête sur tous les fichages (vidéo, internet, cartes bancaires,cartes médicales, telephone, etc). Et enfin "Enquête sur la biodiversité" (ed Scrinéo, coll Carnets de l'info). Aprés 20 ans au Journal du Dimanche, collabore désormais à l'hebdomadaire Politis et à Médiapart.

vendredi 8 juin 2012

Vendredi 8 juin LANCEMENT DE LA CONFERENCE DE RIO A LA VILLETTE François Hollande craint l’échec et Nicolas Hulot se dit lassé et pessimiste Pour lancer son débat sur les enjeux de la prochaine conférence sur l’environnent, le club Rio + 20, initié par le Comité 21, avait reçu vendredi matin dans la grande Halle de La Villette, un renfort de poids : François Hollande. Normal, il ne s’était pas encore vraiment exprimé sur l’écologie et sur les conférences qui se tiendront au Brésil à partir du 15 juin alors que la ministre de l’écologie reste étrangement muette. D’abord le sommet des peuples qui devrait réunir de nombreux acteurs de la société civile et ensuite du 20 au 23 la conférence des chefs d’Etat dont les « sherpas » peinent depuis des mois à établir un accord sur les décisions à prendre ; au point de désespérer Brice Lalonde, le directeur exécutif de l’ONU chargé de préparer la conférence. Ce qui n’a pas échappé au président de la République qui a commencé par expliquer que « les conditions de la réussite ne sont pas encore réunies ». Puis il a ajouté que le « Développement durable ne doit pas être seulement une protection mais surtout une croissante différente ». Avant d’énumérer, « au delà des enjeux économiques » les priorités de la France « la nécessité de s’attacher à l’éradication de la précarité énergétique, la prise en compte du réchauffement climatique et la préservation de la biodiversité ». Après avoir expliqué qu’en France il fallait envisager «des tarifs progressifs de l’électricité lié à la consommation » et « une montée de puissance des énergies renouvelables qui devraient devenir un enjeu au niveau de l’Europe ». Pour François Hollande, dont le discours a été applaudi, les trois urgences environnementales qui seront appuyés par la France à Rio sont « l’accès de tous les pays aux énergies renouvelables, la sécurité alimentaire, un mécanisme freinant le rachat des terres dans les pays du Sud et un soutien marqué à l’économie verte et à une économie sociale et solidaire ». En rappelant que le PIB, indicateur aux variations de toute façon incertaines, ne devait pas rester le seul indicateur mais « qu’il fallait prendre en compte le qualité de l’environnement et la diminution de inégalités ». Le président a également souhaité, en France, une évolution de l’épargne réglementée vers le développement durable. Dans sa conclusion, il a souhaité la création d’une Organisation Mondiale de l’Environnement, évoquée depuis 20 ans, qui serait basée à Nairobi puis a prévenu : « Rio va être difficile, avec un risque de division et des paroles non suivies d’actes car la perspective de l’échec existe. D’autant plus que l’échec peut être aussi celui de la désinvolture, de l’ignorance et du refus de la réalité alors que tous les signaux d’alarme sont visibles ». Une intervention qui contrastait avec les discours béats qui ont précédé ou suivi son allocution, discours présentant Rio comme un nouveau départ et la continuation de la conférence de Rio en 1992, oubliant au passage que la prise de conscience date de la conférence mondiale de Stockholm en 1972, conférence au cours de laquelle tous les avertissement planétaires avaient été énoncés. Un ronronnement d’autosatisfaction qui fut cassé par l’intervention de Nicolas Hulot expliquant, heureusement très applaudi, qu’en 20 ans, depuis la première conférence de Rio, « on est passé de l’indifférence à l’impuissance. L’heure n’est plus aux constats mille fois faits, mais à l’action ». Pour lui « la prochaine conjonction entre la crise économique et la crise écologique sera très grave pour la planète et à Rio nous risquons de trahir nos enfants. Nous fonctionnons toujours à l’antique et nous risquons d’être prochainement, dans tous les domaines, contraints de gérer la pénurie. Il ne faut pas se contenter d’aménager à la marge et obtenir que l’OME souhaitée par certains ait la primauté sur les décisions du FMI et de l’OMC (...) Rio doit sonner le glas de la cupidité, la fin d’un monde qui spécule sur les ressources naturelles et sur la faillite des Etats ». Nicolas Hulot a conclu, en prenant à revers tous les optimistes présents et satisfaits d’eux-mêmes, qu’il était à la fois « lassé et sceptique ». Probablement parce que les discours d’autosatisfaction des acteurs du Club Rio + 20 annoncent le ton qui risque de dominer les débats officiels de la conférence brésilienne. D’ailleurs que ce club soit appuyé par Publicis est en soi une indication inquiétante. D’autant que cette agence de communication voisine avec de nombreux industriels A la société civile qui animera le Sommet des peuples de réussir à infléchir la tendance à des congratulations environnementalistes...qui se borneraient à préparer l’organisation d’une nouvelle conférence !

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