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Journaliste depuis 30 ans, à la fois spécialiste des pays en proie à des conflits et des questions d'écologie,de protection de la nature et de société; derniers livres publiés: Guerres et environnement (Delachaux et Niestlé), L'horreur écologique (Delachaux et Niestlé), "La Grande Surveillance" (Le Seuil),une enquête sur tous les fichages (vidéo, internet, cartes bancaires,cartes médicales, telephone, etc). Et enfin "Enquête sur la biodiversité" (ed Scrinéo, coll Carnets de l'info). Aprés 20 ans au Journal du Dimanche, collabore désormais à l'hebdomadaire Politis et à Médiapart.

lundi 20 janvier 2014

Compte à rebours climatique. 679 jours avant la conférence climat de Paris.Poutine et ses jeux de Sotchi



679 jours. C’est le temps qui reste à la planète et aux politiques avant le début de la 18 ème conférence sur le climat qui se tiendra prés de Paris, au Bourget, à partir du 30 novembre 2015. Comme le temps passera très vite pour la montée inexorable du dérèglement climatique, fait de réchauffement, de tempêtes, de froid inattendu et de graves variations pluviométriques, il est plus que temps d’en tenir une chronique politique, scientifique et économique. Le lecteur trouvera donc ici chaque semaine, plus souvent si nécessaire, les informations, bonnes ou mauvaises, liées au réchauffement de la planète et à la froideur des politiques.

Dans la montagne, une quarantaine de kilomètres  au dessus de Sotchi, la ville la plus subtropicale de Russie, sur les installations olympiques de Krasnaïa Poliana, il pleut depuis des jours ; et la température moyenne reste au dessus de zéro degré en dépit de l’altitude. De quoi expliquer le peu de neige qui s’accroche sur les pentes et la crue de la rivière Mzimta pourtant lourdement canalisée par l’installation de la ville nouvelle consacrée aux Jeux Olympiques : elle roule d’ailleurs en ce moment des eaux boueuses qui signalent que les travaux ne sont pas encore terminés. Comme le montre aussi  la noria de camions qui traverse la station de jour comme de nuit.

Le gouvernement russe qui nie officiellement  (souvent) la réalité du réchauffement climatique et (constamment) ses effets, a pourtant pris ses précautions contre les aléas de la météo de plus en plus observés dans l’Ouest du Caucase et qui expliquent que la neige se fasse attendre. Depuis le mois de décembre, plusieurs centaines de canons à neige fabriquent en permanence de la neige artificielle sur les pistes et les parcours nordiques. Ils puisent leur matière première dans deux immenses lacs de retenue creusés dans la montagne aux dépends de l’environnement, de la vie sauvage et des torrents coulant habituellement vers la mer Noire toute proche. A partir du début du mois de février ils les cracheurs de neige seront en tout prés d’un millier, chacun d’entre eux utilisant un mètre cubes d’eau pour produire un ou deux mètre cubes de flocons. 

Pour faire face à une éventuelle pénurie de neige en raison de l’évolution climatique, à la fois possible et prévisible, les autorités russes ont aussi  stocké de la neige de l’hiver précédent sous plusieurs centaines de milliers de  mètres carrés de bâches en plastique. Des spécialistes équipé de dameuses spéciales sont actuellement en train de l’étaler et de la répartir en la mélangeant à la neige artificielle. Comme dans les Alpes où les amateurs de glisse pratiquent en ce moment leur sport sur des surfaces qui sont artificialisées à plus de 30 %. 

Qu’il s’agisse de l’enneigement ou du résultat des travaux gigantesques entrepris entre le littoral et la station nouvelle de Krasnaïa Poliana, c'est-à-dire dans des espaces naturels protégés depuis des décennies, ni la nature ni l’environnement n’ont été préservés et les dégâts sont immenses mais ce n’est pas un sujet qu’il est convenable d’aborder avec  les autorités, avec les membres du Comité Olympique et même avec les journalistes sportifs…

dimanche 5 janvier 2014

Ne pas confondre la catastrophe naturelle à La Réunion  et les inondation en Bretagne provoquées par les élus...



                Le gouvernement met en parallèle, le désastre provoqué par le cyclone qui a ravagé l’Ile de la Réunion et le Sud du Finistère. En les réduisant au même dénominateur commun : l’état de « catastrophe naturelle ». La majorité des médias, notamment les chaines de télévison, adopte cette comparaison. Comme s’il était possible de mettre dans le même « sac à catastrophe » le cyclone dont les vents ont dépassé largement les 150 kilomètres/heure et les pluies qui ont entrainent les inondations dans les rues de Quimper et alentours. Dans le premier cas il s’agit d’une catastrophe naturelle dont la puissance hors normes peut être associée aux multiples effets du réchauffement climatique. Dans le second cas il s’agit tout simplement, avec des pluies à peine supérieures à la normale, d’une catastrophe pouvant être qualifiée de parfaitement artificielle.

                Il se trouve en effet, d’après les donnée et cartes établies par le Programme Corine Land Cover géré par l’Institut Français de l’Environnement, que le territoire du Finistère était déjà artificialisé à 7,8 % en 2006 et que la situation s’est aggravée depuis puisque d’après les chiffres de l’ INSEE et ceux des « Chiffres clés de l’environnement » publié en octobre 2013 par le ministère de l’Ecologie, 12%de la surface de ce département sont  désormais artificialisés (contre 9,2% pour l’ensemble du territoire métropolitain) ;il est marqué explique à la fois la publication du ministère de l’Ecologie et l’inventaire Corine Land, «  par un tissu urbain discontinu en progression rapide qui cloisonne les milieux et favorise les inondations ».  Sans oublier les conséquences sur la biodiversité. 

De plus, lorsque l’on examine les différentes cartes publiées, y compris celle du Conseil Général du Finistère, on se rend compte que la zone entourant Quimper enregistre un taux d’artificialisation compris entre 18, 4 et 33, 6%. En grande partie en raison de la multiplication des zones agricoles ou péri- urbaines grignotées par les activités tertiaires, appellation dissimulant les installations de grandes surfaces, qu’il s’agisse de la grande distribution, des terres agricoles consacrées aux magasins spécialisés ou aux Zones d’Activités qui vident les centres villes des agglomérations, quelles que soient leurs populations. Causes liées aux choix d’aménagement.

                Donc, de plus de plus canalisées, les petites rivières, dés qu’il peut un peu ou un peu trop par rapport à la normale, reçoivent les eaux pluviales qui ruissellent sur les surfaces imperméabilisées ne disposant plus de vases  d’expansion dans les zones agricoles. Logiquement, au lieu de pénétrer dans les sols pour gagner les nappes phréatiques, les eaux se réunissent et entrainent de plus en plus souvent les inondations dans les villes, et pas seulement à Quimper. Une situation qui n’a rien de « naturelle ». Et il ne servirait à rien, comme le clament des élus et des citoyens de ces régions artificialisées, d’exiger des barrages pour retenir des eaux : ils ne feraient que reporter (et seulement en partie) les dégâts vers d’autres zones. La Bretagne, le Finistère et la région de Quimper seront donc de plus en plus victimes de ces inondations provoquées par la politique d’aménagement des communes qui  font qu’au cours des 20 dernières années, le taux d’artificialisation du territoire de la Bretagne a largement doublé et que le chiffre est largement supérieur dans les espaces proches du littoral.





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