Qui êtes-vous ?

Ma photo
Journaliste depuis 30 ans, à la fois spécialiste des pays en proie à des conflits et des questions d'écologie,de protection de la nature et de société; derniers livres publiés: Guerres et environnement (Delachaux et Niestlé), L'horreur écologique (Delachaux et Niestlé), "La Grande Surveillance" (Le Seuil),une enquête sur tous les fichages (vidéo, internet, cartes bancaires,cartes médicales, telephone, etc). Et enfin "Enquête sur la biodiversité" (ed Scrinéo, coll Carnets de l'info). Aprés 20 ans au Journal du Dimanche, collabore désormais à l'hebdomadaire Politis et à Médiapart.

jeudi 26 juin 2014

Le loup a gagné sa lutte pour le survie en France



                Les chasseurs peuvent protester et  les tuer subrepticement pour se réserver un nombre de proies palliant leur ignorance de plus en plus grande du milieu naturel, les hiérarques de la Fédération Nationale des Syndicats d’exploitants agricoles peuvent organiser des mini-manifestations, les militants de la Confédération Paysanne peuvent se tortiller maladroitement dans tous les sens pour ne pas se fâcher avec les Verts et les bergers peuvent continuer à confondre les conséquences des attaques de Canis lupus avec celle des importations d’agneaux congelés en provenance de Nouvelle Zélande en application d’une vieil accord conclu en réparation de l’attentat du Rainbow Warrior, le loup s’en fout royalement.

                Les politiques peuvent s’obstiner à faire de l’animal un épouvantail électoral local et national en expliquant, au choix, qu’il a été déposé par hélicoptère dans le parc national du Mercantour ou bien amené d’Italie en camionnette par une directrice du même parc en 1992 (toutes choses entendues lors d’incroyables discours à l’assemblée nationale), le loup s’en fout royalement. Même lorsque les parlementaires organisent les manifestations des plus  pauvres des bergers touchés par la crise de la filière ovine, le loup s’en moque royalement. Même si l’on sait –et on ne le dira jamais assez- que cette profession est de plus en plus difficile à exercer : non pas à cause de loup mais par la faute d’une PAC détournée par les céréaliers et surtout des milliers de chiens errants et de chiens de chasseurs échappant à leur surveillance  qui « jouent » à affoler les troupeaux et à mordre, à blesser et à tuer des moutons dont la disparition n’est pas remboursée quand le loup n’est pas reconnu coupable. Les chiffres les plus… « optimistes » chiffrent ces dégâts provoqués par les chiens se montent à plus de 100 000 moutons par an, tous massifs montagneux confondus, contre 2541 en 2013 et 3744 en 2012.

                Arrivé d’Italie en 1990 et repéré pour la première fois en 1992, le loup est officiellement présent, des Alpes au Jura en passant par les Cévennes et les Pyrénées, dans une trentaine de départements. Toujours officiellement, alors que 13 d’entre eux, dont 7 à la suite de battues légales, ont été abattus en 2013 et bien d’autres discrètement et illégalement estourbis, ils seraient  actuellement 250 sur le territoire français, tous descendant des premiers arrivés d’Italie. En réalité, d’après les indices relevés par les spécialistes, ils seraient plutôt autour de 375 et plus probablement autour de 400. Soit solitaires, soit en petites « meute » (le vieux fantasme) de 5 à 6 individus en comptant les louveteaux.

                Conclusion ? En dépit de tous ses adversaires répertoriés plus haut, en dépit de l’attentisme des pouvoirs publics et malgré l’horreur et de la peur du « sauvage » qui caractérise une partie de la population française qui n’apprécie la nature que dans les parcs urbains bien tondus ou les aires d’autoroute, le loup a gagné la partie et le droit à la survie. Comme espèce sauvage et régulateur indispensable d’une faune herbivore qui bouffe les forêts et les espaces cultivés.

                Donc, grâce à son intelligence et à sa connaissance du territoire, par ce qu’il existe des espaces où l’humain ne met plus jamais les pieds, le Canis Lupus, a gagné son combat. Comme en Italie et en Espagne il y a des années.

                Alors vive le loup…

vendredi 20 juin 2014

compte à rebours du climat, 528 jour. La Chine envahie par les déserts



528 jours. C’est le temps qui reste à la planète et aux politiques avant le début de la 18 émet conférence sur le climat qui se tiendra prés de Paris, au Bourget, à partir du 30 novembre 2015. Comme le temps passera très vite pour la montée inexorable du dérèglement climatique, fait de réchauffement, de tempêtes, de froid inattendu et de graves variations pluviométriques, et d’erreurs d’appréciation, il est déjà temps d’en tenir une chronique politique, scientifique et économique. Le lecteur trouvera donc régulièrement ici les informations, bonnes ou mauvaises, liées au réchauffement de la planète et à la froideur  ou à l’indifférence des politiques.

            Tandis que Laurent Fabius, rebaptisé « Monsieur Météo » dans une interview publiée cette semaine par Le Parisien, explique que la conférence de l’hiver 2015 sera « difficile, les dégâts se poursuivent. Ainsi, outre la pollution de l’air qui devient insupportable dans de nombreuses villes chinoises, le pays est en train d’être grignoté par l’avancée des déserts provoquée par le réchauffement. Le rythme de leur progression, d’après le Bureau National chinois sur la lutte contre désertification est actuellement de 4000 kilomètres carrés par an, soit plus que la superficie du Haut-Rhin. Sur les vingt dernières années, la surface perdue pour l’agriculture représente  prés de 100 000 kilomètres carrés, soit un cinquième du territoire français…

            Le sable « mange » peu à peu des terres cultivables, des villages, des petites villes et des monuments. Certaines parties de la muraille de Chine sont peu à peu recouvert par le sable et de nombreux sites de l’ancienne route de la soie ont été effacés. La reforestation en cours, dans le Nord et le centre du pays, ne parvient pas à enrayer, contrairement à ce qui était espéré par les aménageurs chinois, ne parvient pas à enrayer la progression des dunes. Tout simplement parce qu’il faut de l’eau pour faire pousser ces barrières d’arbres et que celle-ci disparait au rythme de la progression du sable.

            De plus les vents porteurs de ce sable très fin l’envoient en poussières très fines qui envahissent la haute atmosphère. Un phénomène qui n’est pas propre à la Chine puisque tous les déserts du monde sont en progression et que cette poussière, venant d’Afrique du Nord, a récemment touché la France. Ce qui peut permettre de craindre que la Conférence de Paris, censée résoudre la question climatique risque d’arriver trop tard, même si les 195 pays qui y participeront parviennent à signer, contrairement à ce qui s’est passé à Copenhague, Cancun et Doha, un véritable accord.